Les belges de Balthazar sont nés sous une bonne étoile et ils brillèrent à la nuit tombée, dans la torpeur de l’été lyonnais, éclipsant le sympathique minot british George Ezra.
Dès les premiers accords de basse de Simon Casier et la plainte lascive du violon de Patricia Vanneste sur Decency, la lune était conquise et le public aussi. Bien sûr, un théâtre antique de 4000 places ne s’apprivoise pas comme l’écrin du théâtre Jacques Cœur au dernier printemps de Bourges où le quintette flamand avait fait des merveilles. Et ce n’est pas dur avec ces hymnes à la joie et à la tristesse de Balthazar où chacun donne de la voix dans des harmonies envoûtantes sur des rythmes mid tempo. Ce qui séduit chez Balthazar pourrait agacer chez d’autres, ce chant parfois traînant, à la gouaille nonchalante comme sur ce Then What mais toujours conclu unisson frissonnant incluant Michiel Balcaen à la batterie. On sent une réelle fraternité chez Balthazar et pas seulement parce que les quatre jouent de front sur la même ligne. Ce groupe dégage une énergie positive, la complicité est évidente sur le refrain de Leipzig, on s’embarque facilement avec The Boatman, on les suit jusqu’au bout de la nuit dans les Nightclub, on grimpe allègrement les Fifteen Floors, on se surprend à chanter en cœur les hou hou hou d’I looked for you et l’on s’enfonce avec délice au tréfonds du Bunker, chanson quasi parfaite. Et l’on finit par lever notre verre à la nuit sur Blood Like Wine pour saluer la performance de Balthazar, un groupe qui a pris de la bouteille.
Discographie
BalthazarBalthazar
George Ezra
Balthazar – Live at Ancienne Belgique