Il y a peu, une éternité déjà pour lui, le kid dObeer city Zak Laughed ouvrait pour ses artistes favoris comme Jim Yamouridis, Jeffrey Lewis, Coming Soon ou bientôt Dionysos (à Vichy le 16 octobre) ; mercredi soir, il invitait le duo fantasque Captain Kid à égrener ses petites vignettes post folk entre ballades douces amères (Sad Walz, Not reliable) et ritournelles rieuses façon cabaret (The way he spoke). La voix n’est pas sans rappeler les envolées graciles et aérienne d’un St Augustine ou plus grave d’un Jay-Jay Johanson pour mieux caresser agilement un auditoire attentif. Parfait hors d’oeuvre avant le plat de résistance.
Zak Laughed
Zak Laughed a certainement surpris à la Maroquinerie en déjà dur à cuir de la scène. Prenant à contre pied le buzz médiatique qui voit en lui l’enfant du folk des volcans bucoliques, il a proposé avec son groupe un set sur-vitaminé, éclectique et électrique. Loin de la mode folk bisounours ou le la hobo fake hype, Zak et ses trois compères ont envoyé du gros en transformant les polaroids de son quotidien lycéen en poster punchy urbain. Traveling cat et sa fin dodé-cacophonique, le single Each day en version ska, Pillow suicide qui malgré son titre nous donne la banane (velvetienne bien sûr), Recovered of dust et son intro groovy à la basse, John Landis’s killer qui tue, ou encore Apologies song survoltée. Petit à petit, Zak et ses clochards célestes, Al Schuster T à la guitare et Sitting Gus à la basse trouvent un son, confortés par l’expérience solide du batteur des Elderberries, Yann « the Hair ». On navigue entre la figure tutélaire évidente du Velvet Underground et le Lo-fi barré de Pavement, les morceaux se font plus électriques comme chez son talentueux ami du collectif Kütu Folk, Leopold Skin.
Discographie
Zak LaughedMais l’orage laisse bientôt place à quelques accalmies acoustiques avec la présence d’un duo de cordes apaisantes instillant une touche de fragilité et parfois de solennité dans les titres élégiaques Hospital Road et son son si troublant de Wurlitzer, le lumineux People are sick in the rain ou encore le frissonnant et bouleversant Wrong Clown. La tempête reprend alors pour un final radieux, avec American Cheap Dream, Liars song ou une reprise du Walk on the wildside un brin convenue même si bien digérée par les Hobos qui font Doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo et un ado sussurant goguenard le venin du Lou(p). Il est temps alors de se quitter pour être en forme pour les cours du lendemain matin non sans avoir invité pour un rappel fastueux et touchant le grand Howard Hugues des Coming Soon à conter la geste de Jimmy Dean figurant sur son album solo, O make me a mask, moment de grâce et de tendresse où le melting pot des voix suave et grave pour l’un, juvénile et diaphane pour l’autre conclue cette soirée fraternellement.
Zak Laughed jouera en solo au festival des musiques, l’Estival samedi 3 octobre à St-Germain-en-Laye et dimanche 4 octobre avec The Hobos Company à la Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand.