Et puis… Le bouleversement du marché de la musique a été salvateur pour les Apartments et pour l’appétit de ses fans.
La crise du disque ne laisse en vie que les vrais amoureux de la musique. En 2010, Sean Bouchard frappe un grand coup en rééditant l’un des diamants noirs de la pop des années 90 à savoir Drift. Une nouvelle génération peut donc s’approprier des chansons comme The Goodbye Train ou On Every Corner et réévaluer l’intégralité des disques sortis dans les années 90.
La crise du disque donne vie à de belles histoires d’amour. En 2014, le navire amiral français du crowdfunding (de bon goût) fait se rencontrer tous les fans solitaires des chansons de l’Australien. Être lycéen en 1994 et écouter les Apartments, c’est l’assurance de n’avoir aucun ami à qui en parler. En 2015, c’est être cadre supérieur et pouvoir mettre quelques euros dans la cagnotte pour avoir une nouvelle pièce maitresse de sa discothèque. Le résultat dépasse les espérances des fans transis de Mr Somewhere ou de The Goodbye Train. No Song, No Spell, No Madrigal signe un retour en grande pompe du plus beau venin australien.
Et puis quelqu’un n’a pas attendu la crise du disque : Emmanuel Tellier. Pilier de Télérama et des 49 Swimming Pools, il a permis à l’Australien de ne jamais casser le fil d’Ariane qui le reliait au public (français).
A la confluence de tous ces hasards de la vie, le nouveau disque de Peter Milton Walsh est arrivé. Et logiquement la tournée.
Le chanteur était en noir. Lunettes de soleil vissées sur le nez et mèches de cheveux impeccables, Peter Milton Walsh débute les hostilités sur No Song, No Spell, No Madrigal. Plus aéré que sur le disque, ce morceau met de suite les choses au clair: dans cette petite salle, les chansons de Walsh vont avoir une caisse de résonance fabuleuse.
Continuant le concert sans guitare, le dandy peut donc entamer une danse de sabbat hallucinante. Pour les gens qui avaient loupé la précédente tournée et qui se shootaient aux vidéos disponibles sur la toile, c’est un choc. Walsh est littéralement transformé par ce nouveau rôle. Embarquant avec lui une audience médusée qui n’en demandait tant, les Apartments servent parfaitement ces chansons qu’on écoute depuis des années dans notre salon. Et ce soir, le Kalif est notre salon.
Bardamu de la pop, Walsh vit ses chansons comme personne et fait voyager au bout de la nuit son public. Le silence du public lors de Twenty One résonne encore dans cette petite salle du Kalif: Walsh ira jusqu’au bout.
The Apartments – Twenty-one
Peter Milton Walsh ne sait écrire que des bonnes chansons. Et c’est là tout le problème de ce Monsieur depuis des années.
Dandy maléfique, Peter Milton Walsh effectue sa catharsis accompagné d’un groupe qui joue serré. Les fans transis de Drift en auront pour leur argent avec un rappel comportant une version infernale de Goodbye Train. La set list du concert est donc le journal d’un homme qui paie l’addition à chaque note et qui offre une tournée à tout à chacun. Sauf pour lui…
- No Song No Spell No Madrigal
- Looking For Another Town
- Black Ribbons
- Twenty One
- The House That We Once Lived In
- September Skies
- Please
- Don’t Say Remember
- Swap Places
- Things You’ll Keep
- All You Wanted
- Thank You For Making Me Beg
- On Every Corner
- The Goodbye Train
- Sunset Hotel
L’album No Song, No Spell, No Madrigal des Apartments est disponible depuis le mois d’avril 2015 via le label Microcultures.
L’album Seven Songs qui compile sept chansons jouées lors de l’émission Label Pop est disponible depuis quelques jours via le label Talitres.
Des sérigraphies de Pascal Blua et de Stéphane Constant seront en vente lors des dates à La Gaîté lyrique (Paris) et à l’UBU (Rennes).
The Apartments - No Song No Spell No Madrigal