Plus de 120 concerts en 3 jours ! Comment arrive t-on à un tel score ? Comment bâtit-on une telle programmation ? (alors que la conférence « l’art de programmer » a lieu le 14/10 ;-)
Très simplement… Plus sérieusement, MaMA est ce qu’on appelle en anglais un « showcase event » soit un festival où les artistes français et internationaux viennent présenter pour la plupart un nouveau live, set ou album etc. – et ce quel que soit la renommée de l’artiste – à un public curieux (fans ou pas) mais aussi à des professionnels. Il s’agit donc d’essayer de réunir les attentes de tous les types de public, de mixer autant que possible des artistes confirmés, nouveaux venus et en devenir, le tout en restant dans une certaine forme de nouveauté. La programmation se fait forcément en étroite collaboration avec la filière musicale française et internationale.
Mélange des genres musicaux, des nationalités, des notoriétés, de l’actualité , comment on constitue ce rubik’cube musical ?
C’est un tétris de niveau 20, minimum ! Avant toute chose il faut savoir que la programmation est environ 50% française – 50% internationale. Les Français sont sur une vitrine export tandis que les internationaux viennent pour le marché français (3ème au niveau européen et 5ème au niveau mondial sur le secteur musical)… Bon, c’est le principe mais dans les faits, les limites ne sont pas aussi marquées. Le public de MaMA prend une place toujours plus importante dans le choix que les artistes font d’être sur le festival et leurs attentes du côté pro varient beaucoup d’un artiste à l’autre (visées + ou – internationales quelle que soit la nationalité du groupe, programmateurs, labels, tourneurs ou agents potentiels etc.) d’où la diversité des genres musicaux, nationalités et notoriétés.
Et puis le public français et francilien particulièrement est de plus en plus ouvert à une multitude de styles musicaux, on est moins dans ces époques de bandes musicales exclusives ou elles sont plus éphémères, les artistes eux-mêmes mélangent les genres dans leur propre créations comme dans leurs collaborations. Il semble donc naturel de proposer une sorte de photographie de ce qui se fait en ce moment – photographie non exhaustive bien entendu, mais qu’on espère fidèle.
The Pirouettes – Je nous vois
Quels liens entre la convention et les concerts ?
Le public professionnel d’abord et avant tout, mais il y a beaucoup d’autres passerelles. Au-délà des thématiques pures, on peut citer cette année par exemple la projection au Louxor de 2 documentaires sur ou lié à des artistes qui sont programmés : The Wanton Bishops joueront le 15/10 au Bus Palladium le même jour et Résilience sur la ville de Détroit le 16/10, le projet D.Lights à l’origine du documentaire se produira le soir même au Centre Musical Fleury Goutte d’Or. Il y a également l’opération Avant-Garde qui présente à des programmateurs internationaux les 14 et 15/10 après midi 8 artistes français programmés à MaMA 2015.
Cette année vous inaugurez des pass 1 et 3 jours, pourquoi ce choix ?
L’idée est que chacun crée son propre parcours musical selon ses goûts musicaux, ses envies de découvertes et du moment… Avec un peu plus de 40 concerts par jour et de 120 sur 3 jours dans une douzaine de lieux différents dans un même quartier pour une circulation plus aisée, il y a de quoi faire !
Pour tout dire nous pensons au système de pass (jusqu’alors réservé aux pros et médias) depuis un certain temps, mais il est aussi vrai qu’un accès à tous les concerts dans la limite des places disponibles (les salles et les clubs ont des capacités d’accueil très diverses) est une vraie nouveauté et même si ce modèle marche très bien à l’étranger, l’habitude chez nous veut que : un billet = un spectacle. Cependant au regard des mélanges et de la curiosité du public abordés précédemment, nous pensons que c‘est le moment de proposer une nouvelle façon de vivre l’événement et il n’y a aucune raison pour que seuls les professionnels aient la possibilité de passer d’un spectacle à un autre au gré de ce qu’ils veulent ou doivent voir ;-)
Y a-t-il d’autres nouveautés ?
Oui ! Pour commencer, les concerts s’étaleront de 19h à 01h00 du matin au minimum durant les 3 jours du festival et nous investissons également de nouveaux clubs et lieux ouverts au public (Chez Moune, La Foule, La Machine du Moulin Rouge-Chaufferie…) !
Enfin, sur le versant professionnel cette fois, cette année voit le lancement du M@MA INVENT, un espace dédié aux solutions innovantes en lien avec la filière musicale, pendant les 3 jours de l’événement au Trianon. MaMA va également investir un nouveau lieu, le Théâtre de l’Atelier, pour une partie de ses conférences.
La particularité du MaMA est de mélanger des salles aux jauges très différentes, y-a t-il aussi une volonté de faire découvrir ces salles et / ou le quartier à un plus grand public ?
Complètement ! Le quartier Pigalle – Montmartre est au cœur de l’histoire musicale de la capitale et il évolue en permanence ! Nous espérons qu’avec MaMA, on pourra voir ce bout de Paris comme un terrain de jeux pour la musique avec ses lieux dédiés et ceux qui le deviennent pour l’occasion !
Quel groupe ou artiste êtes-vous particulièrement heureuse d’accueillir ?
Question difficile voire délicate et surtout à laquelle il est impossible de répondre au singulier sans faire preuve de mauvaise foi quand plus 120 artistes s’apprêtent à venir jouer au festival ;-) Mais puisqu’il faut se plier au jeu, à la condition du pluriel, je dirais aussi bien AaRON et Is Tropical que la scène montante comme Kid Wise et A-Wa ou que la nouvelle garde comme Maestro et K.Flay. Et je ne parle pas des grandes figures telles que Jay-Jay Johanson ou Saul Williams… Ah ben si, j’en ai parlé…
Jay – Jay Johanson – NDE
Le MaMA c’est à Paris, avez-vous pensé à une déclinaison en province ?
On va commencer par installer MaMA à Paris avec un sytème de pass pour le Grand Public et on en reparle un peu plus tard…
Que faut-il souhaiter au MaMA 2015 ?
Le succès, non ? Soit de réussir le pari de réunir artistes de tous bords et nationalités, connus ou pas, le public et les pros pendant 3 jours et ainsi transformer le quartier en véritable site de festival !
de la découverte, de la découverte et ….encore de la découverte
Voici ce qui me plait dans la musique et particulièrement dans ce festival, le plus difficile avec le pass sera de choisir !!!
En se plongeant dans quelques articles de SK je devrais m’en sortir :)