Ses petites comptines pop (« A la vie, à la mort » en tête) possèdent une grande force de persuasion… Écoutez et vous succomberez en moins de quelques secondes.
Le titre « Nouveau départ » est à prendre au pied de la lettre ? Il y a un avant (Été 67) et un après (Nicolas Michaux) ?
Nicolas Michaux : Au pied de la lettre, certainement pas. Il y a un avant et un après le groupe sans aucun doute mais la chanson n’est pas une illustration de mon parcours personnel, elle se veut plus universelle. Malgré, les désastres, nous continuons à vouloir nous réinventer, à rêver d’un ailleurs, d’un avenir meilleur. Nous continuons à respirer même si l’air est pollué, à danser entre deux calamités ; je trouve ça très touchant.
Discographie
Nicolas MichauxNicolas Michaux – Nouveau Départ
Pourquoi apparais-tu sous ton vrai nom ? Tu n’as pas ressenti le besoin de te cacher sous un pseudo ? De repartir avec un groupe ?
Nicolas Michaux : Je pense que c’est lié à la genèse du projet. Je n’ai jamais envisagé celui-ci comme un concept avec une image, un style musical précis… Il y a 4 ans, je suis parti vivre une année au Danemark, j’avais quitté beaucoup de choses en Belgique et il n’était pas du tout clair pour moi que j’allais me relancer dans un projet musical. J’avais commencé le groupe à 14 ans, j’en avais 26 et je voulais vivre d’autres choses. Et puis les chansons sont nées malgré tout au fil de la vie que je menais là-bas de façon non préméditée. Une musique très personnelle semblait vouloir sortir, le contraire d’un exercice de style. Dans ce cadre-là, l’honnêteté semblait une évidence. Et puis il y a une espèce de simplicité volontaire qui me plaît dans le fait d’utiliser mon vrai nom.
Si j’étais agriculteur ou boulanger, c’est bien ce nom que j’utiliserais.
Comment vis-tu le fait de jouer en solo ?
Nicolas Michaux : Le groupe était une très belle aventure humaine et je suis extrêmement reconnaissant envers les personnes qui ont vécu cela avec moi à l’époque. En même temps, je n’ai pas la moindre nostalgie.
J’ai le sentiment qu’artistiquement, c’est seulement avec ce projet solo que je me suis trouvé. Et c’est donc un sentiment de joie avant tout, de plaisir pur de faire de la musique à nouveau dans une démarche qui me ressemble plus. Je me sens mieux à 30 qu’à 20 ans. Les paroles de la chanson My back pages me parle beaucoup « I was so much older then, I’m younger than that now« .
Quelle est l’histoire de la pochette de ton EP ?
Nicolas Michaux : C’est une photo de vacances, simplement.
Sur une terrasse en Italie dans un village où je me rends chaque année. Ma copine a pris la photo.
Tu comptes remettre à la mode le marcel blanc ?
Nicolas Michaux : J’aime la sensation de l’air doux sous les aisselles. Mais je ne fais pas de prosélytisme.
Avec qui as-tu enregistré les chansons de ton EP ? Dans quel studio ?
Nicolas Michaux : En réalité, il faut voir cet ep comme un aperçu de l’album qui sortira l’année prochaine. Certains titres seront d’ailleurs communs aux deux disques.
Cela fait désormais quatre ans que j’ai commencé à écrire et enregistrer des chansons pour ce projet. Petit à petit, s’est constitué un dossier d’archives de plus ou moins 30 chansons. C’est dans ce dossier que l’on a puisé pour l’ep et pour l’album.
Je ne suis allé dans aucun studio. J’ai commencé seul dans mon petit appartement au Danemark et dans un chalet au bord de la mer. Ensuite à partir de mon retour à Bruxelles, j’ai travaillé avec Julien Rauïs qui m’a aidé à produire et enregistrer la musique. Nous avons chaque fois été dans des maisons en périphérie de Bruxelles que des amis ou des parents de Julien nous prêtaient et où nous vivions une quinzaine de jours. L’aide de Julien m’a été très précieuse, c’est un ingénieur du son, producteur et dj de grand talent et une personne d’une grande sensibilité. Les musiciens qui jouent avec moi en live (Morgan Vigilante, Ted Clark, Clément Nourry, Rodriguez Vangama… ) ont également été très généreux et ont contribué à amener la musique là où je voulais qu’elle aille. Concernant la production, je vois de plus en plus mon travail comme consistant à créer de bonnes conditions c’est à dire des conditions propices à l’éveil de la musique. Et je vois de moins en moins la musique comme quelque chose que l’on fait mais bien plus comme quelque chose qui se passe. Cela passe par un certain nombre de règles et notamment : pas de studio, pas de contraintes de temps, pas de personnes extérieures durant les sessions…
Il y a des carrières solo qui te servent de modèle ?
Nicolas Michaux : Oui, j’aime un certain nombre de singer-songwriters. Neil Young, George Harrison sont deux personnes très importantes pour moi. Autant pour leur philosophie de vie que pour leur musique. J’admire aussi beaucoup la démarche et l’œuvre de Stanley Brinks.
Tu sembles prendre une nouvelle direction sur Sew Up Your Mouth. Tu quittes un registre assez désuet pour un coté plus mélancolique. Quel est l’histoire de cette chanson ?
Nicolas Michaux : Sew up Your Mouth est une chanson plus politique qu’il n’y parait. C’est relativement violent. C’est une chanson qui invite les gens qui parlent pour ne rien dire à la boucler.
Mais je le vois aussi et surtout comme une chanson contre les menteurs professionnels qui occupent l’espace médiatique à asséner des contre-vérités à longueur de journée et dont l’activité est à mes yeux tout à fait néfaste.
Comment es tu arrivé sur le label Tôt ou tard ?
Nicolas Michaux : Mon manager a envoyé 5 enregistrements un peu comme une bouteille à la mer et ils ont plu à l’équipe du label. Certains membres du label sont venus me voir en concert à Gand l’année dernière et suite à cela, ils nous ont fait une proposition de collaboration. On a signé au printemps. Je suis très heureux de cette collaboration, ce sont des gens adorables qui apprécient, respectent et défendent mon travail. Cette dernière année a été très bonne pour moi.
Où en est l’enregistrement de ton album ?
Nicolas Michaux : L’album est terminé, il est mixé. Il ne reste plus que la pochette et le mastering.
Pourquoi avoir mis deux versions de « Nouveau Départ » ?
Il y a deux versions de Nouveau départ : Nous avions sorti Nouveau départ sur Youtube, il y a un an, une version acoustique où je jouais seul tous les instruments. Et cet été nous avons enregistré une version avec le groupe. Nous aimions les deux et avions l’impression qu’elles avaient quelque chose à se dire alors pourquoi choisir ?
Nicolas Michaux – A la vie, à la mort
TOP 10
1) Le meilleur disque de 2015 ?
Nicolas Michaux : Multi Love d’Unknown Mortal Orchestra.
2) L’album que tu attends le plus ?
Nicolas Michaux : Je suis pas bien au courant des sorties. Je verrai bien.
3) La meilleure salle de concerts pour faire un concert ?
Nicolas Michaux : Le Chaff, un petit café à Bruxelles. Mortel.
4) La meilleure salle de concerts pour voir un concert ?
Nicolas Michaux : La Rotonde du Botanique à Bruxelles.
5) Bryter Layter ou Pink Moon ?
Nicolas Michaux : Bryter Layter.
6) Paris ou Londres ?
Nicolas Michaux : Paris.
7) Le métier de l’industrie musicale que tu ne comprends pas ?
Nicolas Michaux : Musicien.
8) Si tu pouvais tourner un rockumentaire… Quel groupe ou quel artiste choisis-tu ?
Nicolas Michaux : Un documentaire sur Stanley Brinks et Freshard, leur mode de vie, leur œuvre pléthorique pourrait être très beau et très ressourçant pour le spectateur.
9) Le refrain ultime ?
Nicolas Michaux : God Only Knows des Beach Boys.
10) Ton disque honteux ?
Nicolas Michaux : J’ai Magnolias For ever de Claude François en 45t… Ça suffit ?
Nicolas Michaux - EP
EP de Nicolas Michaux est disponible depuis le 16 octobre 2015 via le label tôt Ou tard.
- Nouveau départ (Alternate Version)
- A la vie à la mort
- Un imposteur
- Sew up Your Mouth
- Nouveau départ (Original Version)