Groupe très West Coast (Rouen), ces quatre types produisent une musique qui nous projette directement dans les années 60 et qui fait dans le qualitatif. Les Agamemnonz sont les légataires universels des Tornados et des Ventures. Sur scène, Les Agamemnonz sont les légataires universels des Rage Against The Machine. Ces quatre rouennais ont élaboré une machine de guerre et déroulent leurs morceaux sans laisser de temps mort.
Entretien lors de leur passage à Amiens.
Les Agamemnonz
Est ce que l’enregistrement d’Au Revoir a été un travail de titan?
Simon: Non ça a été…
Lucas: Non, ça a été une chouette odyssée.
Simon: Bien joué. Non ça a été long.
Vous avez mis combien de temps?
Simon: L’enregistrement en lui même n’a pas été extrêmement long mais a été séparé en plein de petits épisodes. Tout cela a mis du temps.
Où l’avez vous enregistré?
Simon: Chez Yann Jaffiol, à Nantes, dans son studio MyStudio basé dans Blockhaus DY10 à Nantes.
Benjamin: Tout cela a vraiment pris du temps. On répète peu et le problème vient de nos emplois du temps respectifs. Nous avons plein de morceaux en réserve. Nous sommes très productifs.
Est-ce que vous aimez les mêmes voix de sirènes? Est-ce que vous aimez les mêmes groupes de musique?
Benjamin: Tu parles en Surf Music? Les Extreme Cherokee.
Lucas: Sinon les Beatles.
Benjamin: C’est un peu consensuel. Personne ne s’y oppose quand ça passe dans le camion. Les Beatles c’est plutôt fédérateur entre nous.
Simon: Après on aime les mêmes choses à des degrés divers. Pour la surf music, Ben’ est un putain de spécialiste, Lucas aussi.
Il n’y a aucune voix de Stentor sur votre disque. Pourquoi un disque sans voix?
Les 4: Il y a des voix!
Benjamin: Il y a trois filles qui font des chœurs. Il s’agit de Faustine & Tamara Seilman et d’Amélie Grosselin.
Mais pourquoi aucune voix masculine?
Lucas: Bah on a essayé et c’est à dire…
André: Que cela ne s’y prêtait pas trop.
Simon: C’est le projet de départ, il n’y a pas de chant.
Benjamin: Sur le premier disque, il y avait un morceau avec nos voix harmonisées, un peu à la Beach Boys.
Lucas: Ici, les morceaux ne s’y prêtaient pas.
Benjamin: Et ça ne marchait pas.
Vous avez touché le pactole avec ce disque?
Simon: On a touché le pactole, on le prouvera bientôt avec une photographie que nous mettrons sur Facebook.
Lucas: Pour le pactole…
Vous avez touché le pactole du retour presse quand même?
Lucas: Oui! Et on a fait des concerts qui se sont vraiment bien passés. On a rejoué à Rennes et c’était vraiment un bon concert. Il y avait plein de monde. Cela faisait un bout de temps qu’on n’y avait pas joué.
Vous existez depuis combien de temps?
Lucas: Cinq ans.
André: Pour le retour de la presse, on voit ça comme quelque chose d’amusant. C’est la première fois que cela nous arrive.
Benjamin: Surtout dans la presse « régulière ».
Green Cookie Records, notre label grec, avait sorti notre premier disque. Il y avait un distributeur pour le monde… Mais pour la France, c’est nous qui avons tout fait. On a vendu beaucoup de disques lors de nos concerts.
Pour la France, ce coup-ci, nous sommes avec le label Khytibong de Nantes.
J’ai donc appris comment les choses fonctionnaient et je savais que la presse aurait accès à notre album. Je ne me doutais pas qu’ils allaient en faire quelque chose.
C’est étonnant! Déjà rien que le fait que Khytibong s’intéresse à nous déjà. On ne vient pas du milieu surf… On a eu des groupes de noise avant…
Et par rapport aux chroniques, c’est le fameux jugement de Pâris. Vous les lisez? Elles vous touchent?
Lucas: C’est forcément agréable quand tu lis quelqu’un qui a écouté ta musique.
André: C’est chouette quand quelqu’un dit qu’il aime ta musique. Même quand il ne l’apprécie pas d’ailleurs.
Lucas: Oui, quand c’est dit de façon rigolote, cela nous fait rire. Ce n’est pas quelque chose qui nous angoisse. Déjà, quand quelqu’un vient te voir à la fin de ton concert pour te dire qu’il l’a bien aimé, c’est très bien. Alors quand tu le lis…
Simon: Moi j’aime bien quand les chroniques rentrent dans le détail, quand le papier fait la jonction entre les chansons et fait des connexions avec d’autres artistes.
Pour le retour de la presse, on voit ça comme quelque chose d’amusant. C’est la première fois que cela nous arrive
Comment cela se passe quand vous écrivez une chanson? Vous suivez un fil d’Ariane?
Lucas: Non c’est plutôt un dédale!
Disons qu’il y a plusieurs méthodes.
Simon: Soit c’est clef en mains, soit on part d’un riff. Soit on remanie pendant des mois un morceau ou on en plie un en quelque répétitions. Il n’y a pas de méthode.
Benjamin: Moi, je ne sais pas arranger les morceaux et je suis nul en harmonie. Grâce à ce groupe, j’arrive avec des mélodies, et le reste est assuré par les autres.
Quand Simon ou Lucas arrivent avec un morceau, ils ont un « tout ».
Et votre talon d’Achille?
Simon: L’organisation.
Lucas: Les retards systématiques.
Benjamin: Le succès de chacun en dehors du groupe.
Pourquoi jouez-vous en tunique? Vous vous prenez pour des Apollon?
Simon, Benjamin, André: C’est une idée de Lucas.
Lucas: A un moment, cela semblait assez logique. Nous avons essayé des configurations de vêtements assez différentes.
Vous avez essayé quels types de vêtements?
Benjamin: Au début nous mettions de vraies toges. Et puis grâce à ce vêtement, on pourrait tenter des choses avec le public. Mais comme on s’y prend encore en retard.
Je parlais de nos tentatives d’organiser des « Toga Party » où le public lui-même porte des toges improvisées.
Comme?
Lucas: Tout le monde en toge.
Benjamin: Mais mettre une toge et faire un concert ce n’est pas évident. C’est une vraie technique de mettre une toge. On finissait les concerts plus ou moins torse nu…
Lucas: Du coup, on a recyclé les toges en tuniques. Cela peut aussi servir de vêtement. En Italie par exemple.
Simon: Ou sur les plages grecques!
Lucas: On se sent bien sur scène avec.
Les Agamemnonz ont publié De A à Z le 11 décembre 2015 chez Green Cookie Records / Kythibong.
Les Agamemnonz - De A à Z