Premier atout, ils sont signés chez Secretly Canadian, label de qualité basé à Bloomington dans l’Indiana (États-Unis), qui a notamment hébergé feu Jason Molina (Songs : Ohia) et qui a permis à Adam Granduciel de sortir le meilleur disque de 2014 (Lost in the Dream des The War On Drugs). A cet argument on pourrait rétorquer que cette maison a aussi signé les très sur-estimés Suuns.
Second atout, les Whitney ont écrit un fantastique premier single. No Woman, c’est son nom, appartient au club très privé des chansons qui vous font oublier toutes les misères de vos journées et qui vous transporte au fin fond des États-Unis.
A cela on pourrait rétorquer que le premier disque de ce groupe ne contient qu’un titre de ce niveau. Et c’est tout là le problème de Light Upon The Lake. No Woman est le premier single des Whitney, le premier morceau de Light Upon The Lake et leur meilleur titre.
Whitney – No Woman
Formé par Max Kakacek (ex Smith Westerns) et Julien Ehrlich (ex Unknown Mortal Orchestra et ex Smith Westerns), Whitney est un groupe qui aurait fait fureur dans les années 90. Au bout de deux écoutes de No Woman, n’importe quel adolescent aurait filé dépenser son argent de poche du mois dans l’achat de ce disque. Après s’être énervé à cause de ce fichu emballage plastique, après avoir fait tombé deux fois le disque à cause du stress, notre adolescent aurait écouté enfin l’intégralité de Light Upon The Lake. Et c’est la déception. Aucun des neuf titres n’arrivent à la cheville de ce premier titre. Aujourd’hui, chacun pourra se faire une idée grâce aux différentes plateformes d’écoute et aller dans le sens contraire de cette chronique.
Pourtant les Whitney ne sont pas passés loin de l’exploit. D’autant plus que leur rigorisme seventies fait passer ce duo pour les Donald Fagen et Walter Becker de l’affaire. Après Pharaon de Winter, voilà deux nouveaux représentants de l’Amicale des Fans de Steely Dan.
Autrefois se revendiquer de Steely Dan était synonyme d’opprobre médiatique. Comment ? Vous aimez Aja ? Vous osez écouter The Royal Scam ? En 2016, c’est tout le contraire.
Pourtant l’influence du groupe d’Annandale-on-Hudson s’entend peu dans la musique des Whitney. Il faut aller plutôt aller regarder du côté de l’enregistrement de Light Upon The Lake. Aidés par Jonathan Rado (Foxygen), ces deux zigotos de l’Illinois ont tenté de reconstituer les conditions d’enregistrement des années 70. Totalement obnubilés par le Topanga Canyon du Loner et les Shangri-La Studios squattés par The Band, les Whitney ont utilisé des machines analogiques et se sont mis au régime sec.
On ira donc chercher du côté de No Matter Where We Go et du dernier morceau pour espérer atteindre les courbes délicates de No Woman.
Whitney – No Matter Where We Go
Light Upon The Lake des Whitney sera disponible le 3 juin 2016 via Secretly Canadian/PIAS.
Les Whitney seront en concert le 18 juin 2016 au Point Éphémère (Paris).
- No Woman
- The Falls
- Golden Days
- Dave’s Song
- Light Upon the Lake
- No Matter Where We Go
- On My Own
- Red Moon
- Polly
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