Depuis quelques années les disques de ce duo pointaient au rayon des objets perdus. Les exemplaires de La Normalité ou de Qui Est Qui ?, les deux albums du groupe, étaient introuvables. Legacy Recordings, Le label de rééditions haut de gamme de Sony Music, met fin à ces années de disette en publiant L’Intégrale des Objets. Dans un bel écrin, on retrouve donc les deux albums entièrement remasterisés du duo composé par Olivier Libaux et Jérôme Rousseaux.
Au début des années 90, la doublette Libaux-Rousseaux est une maison d’import-export d’indie pop anglaise. Mais attention, pas n’importe quelle indie pop…
Libaux est un fan des Monochrome Set et un connaisseur des belles choses (pour ne pas citer encore une fois les Pale Fountains). Avec les textes de Jérôme Rousseaux et sa guitare utilisée comme un coupe-coupe, Libaux ouvre sans le savoir une route jamais encore utilisée par les groupes français.
Avant Les Objets, c’est bien simple, il n’y a rien. Avec Les Objets, c’est rendez-vous en terre inconnue avant l’heure. Les acheteurs de La Normalité ouvrirent sans le savoir une boite de pandore. Écouter Maudits ou La Saison des Mouches, c’est un aller simple pour un club anglais et l’assurance de passer une bonne soirée.
En 1994, Les Objets eurent le même destin que leurs héros anglais. Comme les frères Head, Les Objets rentrent en disgrâce. Le temps béni du premier album est fini, la maison de disques veut rentrer dans ses frais… Et elle a bien compris que ce ne serait probablement pas les cas. Téméraires et courageux les deux esthètes publient le disque qu’ils veulent. Qui Est Qui ? est le baroud d’honneur de deux types épuisés et peut-être l’un des plus solides disques de la pop française.
Après ça ? Tout le monde, ou presque, s’engouffrera dans la voie en or tracée par ces deux-là.
Comment vous êtes vous retrouvés sur Columbia ? Et pourquoi une réédition de vos deux disques intervient aujourd’hui ?
Olivier Libaux : Columbia, et l’histoire « improbable » des Objets….Nous avions commencé vers 1987-1988 « en rêvant de faire un disque » comme de nombreux jeunes musiciens. Je découvrais que je pouvais écrire des chansons correctes, parfois des bouts de textes, parfaitement secondé par Jérôme, qui pour le coup écrivait et chantait. On se disait que nos « chansons » étaient bonnes. Une fois qu’on a eu une brochette de chansons par trop mal – l’esquisse d’un premier album, dirons-nous -, nous avons commencé à envoyer des cassettes à des maisons de disques (dont nous trouvions l’adresse dans « l »annuaire du rock »), et évidemment, ça ne donnait rien. On ne connaissait personne, on sortait de nulle part. Ce qui ne nous empêchait pas d’écrire de nouvelles chansons et de progresser. Un jour, j’ai eu la bonne idée d’envoyer une cassette à Étienne Daho (qui était ma « référence » musicale, en France), et une autre à JD Beauvallet (car à l’époque, nous ne lisions que « Les Inrockuptibles », dont la sensibilité musicale nous correspondait). Deux semaines, plus tard, incroyable, un samedi après-midi, j’ai trouvé 2 messages sur le répondeur de Jérôme : Daho, et Beauvallet. Les 2 étaient enthousiastes, après avoir écouté nos maquettes. JD Beauvallet souhaitait nous rencontrer. Quant à Etienne Daho, il disait qu’il passerait notre cassette aux Editions Virgin, et nous souhaitait bonne chance. On a rencontré ensuite, aux Editions Virgin, un directeur artistique fabuleux qui s’appelait Frédéric Rebet. Frédéric nous a suivi, sans relâche, nous incitant à écrire, à travailler sans cesse. Il notait que « L’Hiver Est Là » était une bonne chanson, « La Normalité » aussi, « L’Histoire d’un Couple » aussi…En réalité, il nous aidait à structurer notre premier album. Mais Frédéric n’a pas pu nous signer chez Virgin, alors qu’il l’aurait voulu. Il est ensuite devenu Directeur Artistique chez Columbia, et a eu l’audace de nous signer sur ce label, qui a priori était une major, qui fabriquait du « tube » au kilomètre. Nous, nous étions bien trop « arty », pour cette maison de disques-là. Mais le fait est qu’on a été très bien accueilli, encouragé par tout le monde, parce que, justement, nous étions « différents », nous faisions des pochettes avec des graphismes (au lieu des sempiternelles photos du groupe sur la pochette), bref on nous a laissé faire ce qu’on voulait.
La réédition est une longue histoire aussi. Après la séparation des Objets, en 1995, les albums ont progressivement disparu. Chacun a fait sa vie, Jérôme est devenu « Ignatus ». Moi j’ai joué avec beaucoup de gens, j’ai fait L’Héroïne au Bain, puis j’ai enchaîné avec ce projet étonnant, qui s’appelle « Nouvelle Vague », qui a eu un succès mondial. Vers la fin des années 2000, je regrettais que les albums des Objets ne soient plus disponibles, ne serait-ce que pour que quelques curieux puissent y avoir accès. Je ne me disais pas que ces albums étaient spectaculaires, mais plutôt qu’il était dommage qu’on n’en trouve plus trace nulle part. J’envoyais des mails à Sony, qui ne répondait pas, ou peu. Et, pendant ce temps-là, d’autres gens de Sony envoyaient des mails…Qu’on ne recevait pas, visiblement.
Ça a enfin fini par coller en 2015, quand Christophe Langris, directeur de la collection Legacy Recordings chez Sony, a envoyé un mail, qu’on a enfin reçu, dans lequel il disait : « nous voulons rééditer vos albums, pouvez-vous passer nous voir ? ». Ensuite, on a fabriqué ensemble le coffret L’Intégrale des Objets, tout en discutant parfois du Monochrome Set, ou des Woodentops – car Christophe Langris a cette culture-là aussi.
J’ai cru lire que tu étais de Boulogne sur Mer… Comment fait-on dans les années 80 pour tomber sur les disques de Peter Astor et des Monochrome Set ?
Olivier Libaux : Cher ami, Boulogne-Sur-Mer, ville à la réputation pluvieuse et maussade…a l’immense mérite de se trouver face à l’Angleterre. Chez mes parents, il y avait la télévision anglaise, que je regardais quasi exclusivement (« Top Of The Pops », « The Old Grey Whistle Test » et tout cet intérêt manifesté par l’Angleterre pour la musique, dans ses médias). J’ai eu l’immense privilège de baigner dans la musique anglo-saxonne dès mes 6 ans (aidé en cela par mon grand frère), écoutant les Who, les Stones, les Doors. Plus tard, quand le punk est arrivé, je n’en ai rien raté, me rendant en Angleterre, ou échangeant avec mes camarades de l’époque, tous les nouveaux albums qui apparaissent (grâce à la cassette vierge, qui était notre sésame de l’époque). J’ai acheté les premiers albums des Stranglers, de U2, des Cure, de tout ce monde-là, au moment de leurs sorties. J’avais une passion viscérale pour le punk, la new wave et tout ce qu’il se passait (ce que j’ai bien régurgité avec Nouvelle Vague, d’ailleurs). Peter Astor, les Woodentops, les Pale Fountains et surtout le Monochrome Set sont des groupes que j’ai découvert à Paris – car j’ai ensuite quitté Boulogne pour Paris, afin d’y faire des…études (surtout pour essayer de faire de la musique, les études étaient un prétexte). Un des amis « parisiens » que j’avais était Jérôme, avec qui je pouvais parler de cette musique-là. C’est d’ailleurs lui qui m’a fait découvrir Eligible Bachelors du Monochrome Set. Cet album m’a complètement libéré, envahi, rassuré, désinhibé…
Où a été enregistré La Normalité ? Quel est ton meilleur souvenir lié à cet enregistrement ? Le pire ?
Olivier Libaux : La Normalité a été enregistré à Londres en 1990, à Clapham, au studio de Jamie Lane. Jamie avait produit Microdisney, The Railway Children peut-être, je ne me souviens plus. Il avait notre « culture ». Son travail était de produire, et de gérer les batteries (ou les programmations) en fonction de ce que j’avais préparé sur nos maquettes. Jérôme chantait. Je faisais tous les instruments. On habitait au-dessus d’un pub, en plein milieu du Clapham Park. Je n’ai aucun mauvais souvenir lié à l’enregistrement. Comment aurais-je pu en avoir ? J’étais à Londres pour enregistrer notre premier album ! Non, par contre, je me mettais la « pression », parce que je savais qu’on devait ramener un bon disque.
Comment avec-vous rencontré Gabrielle Lazure qui fait un duo sur L’Histoire d’un Couple ? Pourquoi avoir mis un duo sur ce disque ?
Olivier Libaux : Cette chanson existait depuis 1988. J’avais chanté la maquette avec ma sœur. Bon, je ne voulais pas chanter dans les Objets, donc c’était Jérôme qui chantait. La chanson était bonne, il fallait trouver une interprète pour la version du disque. On a pas mal cherché, jusqu’à ce que Frédéric Rebet ait la bonne idée de penser à Gabrielle Lazure, qui donc est venue à Londres, et avec qui je me suis très bien entendu. J’adore toujours cette chanson – surtout la version remasterisée sur L’Intégrale. On y entend bien que je suis influencé par Squeeze… Mais cette chanson est bonne, quand même. Elle fonctionne bien.
Vous vous sentiez proches de quel(s) groupe(s) de l’époque ?Vous étiez totalement à contre courant à l’époque.
Olivier Libaux : On se sentait complètement seul. C’est après la sortie de notre premier album qu’on a enfin rencontré des groupes qui nous ressemblaient. Notamment les Little Rabbits, qui m’ont avoué qu’ils se sentaient complètement seuls (dans leur Vendée d’origine)…Jusqu’à ce qu’ils entendent La Saison des Mouches, un jour, sur France Inter. Après, on a petit à petit rencontré la « scène pop française ». On est devenu très proche de Chelsea, par exemple.
Disons qu’au début des Objets, on était à « contre-courant » de tout – on s’est d’ailleurs fait laminer par Rock & Folk et Best. Puis qu’ensuite, on a enfin fini par se faire quelques potes, pour nager à plusieurs à « contre-courant ».
Vous vous rappelez de l’accueil critique de l’époque ? Les Inrocks avaient accroché avec la chronique d’Emmanuel Tellier. Et les autres ?
Olivier Libaux : Les Inrocks ont été géniaux dès le début. Eux qui ne parlaient que du bout du stylo des groupes français, nous ont ouvert leurs pages, et nous ont soutenu. Libé a entrepris de faire attention à nous, et de parler de nous, décrivant bien que nous étions un peu les « idiots du village » (cf l' »École bébête » chère à Bayon), mais qu’on avait notre petite importance. La Croix nous a suivi. Télérama aussi. Ça prenait parfois des pincettes, histoire de ne pas trop se mouiller, si jamais on était, au bout du compte, un « feu de paille ». Mais les médias parlaient de nous, finalement. Après comme dit plus haut, les médias traditionnellement « rock » ne nous aimaient pas.
Bon, et je dois bien sûr citer notre Père à tous, Bernard Lenoir, qui a été parfait aussi, dès le début.
Cela vous faisait peur le retour critique ou vous vous en moquiez totalement ?
Olivier Libaux : Chaque mot, écrit dans un article sur nous, m’importait. Tu te doutes bien, c’est ton premier album, tu sais que tu es dans un créneau « à part », toi-même te fies au fait que, peut-être, tes chansons sont pas mal, et que le propos du groupe est bon. Mais après… Comment cela va t-il être reçu… C’est un domaine « sensible », tout ça.
Les Inrocks ont été géniaux dès le début. Eux qui ne parlaient que du bout du stylo des groupes français, nous ont ouvert leurs pages, et nous ont soutenu.
Peux-tu me raconter l’histoire de la chansons Dans les Terres d’Écosse ? Cette chanson peut rendre dingue tout fan d’indie pop. Et je ne parle pas du refrain…
Olivier Libaux : Cette chanson a été écrite rapidement. J’ai eu l’idée du riff d’introduction, puis de la chanson, j’ai montré la mélodie à Jérôme, qui a pensé à ce texte-là. Cette chanson a été facile à écrire, et à enregistrer aussi.
Les Objets – Dans Les Terres d’Ecosse
Tu connais l’existence de cet article ? Vous avez fait découvrir les Monochrome Set à de nombreuses personnes.
Olivier Libaux : Non, je ne connaissais pas cet article. C’est génial.
Il y a des traces de cette reprise ?
Olivier Libaux : Elle est sur L’Intégrale. Et je rappelle à toutes fins utiles que Bid et Lester Square font une apparition dans la vidéo originale de notre premier single La Saison des Mouches – réalisée par Tony Potts, lui-même vidéaste du Monochrome Set.
Vous vous considériez comme des passeurs ?
Olivier Libaux : Non, mais on citait les groupes qu’on aimait et qui nous inspiraient.
Columbia vous a mis la pression pour enregistrer Qui est Qui ? ? Pourquoi le tracklisting n’est pas le même que sur l’édition originale ?
Olivier Libaux : L’ambiance avait changé chez Columbia pendant l’enregistrement de Qui Est Qui ?. Toute l’équipe formidable qui avait bossé sur notre premier album était progressivement limogée. Bref, on ne savait plus trop ce qu’il se passait. Le nouveau boss, qui récupérait le catalogue, n’était pas du genre à supporter les groupes « arty » comme nous. Il préférait les choses qui « vendaient ». Bref, le climat n’était pas des meilleurs. Mais j’étais assez têtu pour faire l’album Qui Est Qui ? comme je le voulais.
En ce qui concerne le tracklisting, celui qui se trouve sur L’Intégrale est le bon, celui que j’avais prévu au départ. Pourquoi j’ai changé à la dernière minute, pour choisir celui qui est sorti à l’époque ? J’ai douté, la maison de disques m’a fait douter aussi, il y avait du « single » à mettre au début de l’album…Enfin, c’était compliqué. Ce n’est pas que le tracklisting d’époque était mauvais, c’est juste que celui-ci est bien meilleur. Je suis vraiment heureux – et je remercie Sony Legacy Recordings – d’avoir pu remettre l’album dans le bon ordre, 25 ans après. Beaucoup n’ont pas cette chance…
On se sentait complètement seul. C’est après la sortie de notre premier album qu’on a enfin rencontré des groupes qui nous ressemblaient.
Pourquoi ce titre d’ailleurs ? Et cette pochette ?
Olivier Libaux : Le titre vient du titre de la chanson. On ne savait pas trop quel titre donner à cet album-là, qui comprenait beaucoup plus de profondeur, d’audaces, de « sauts dans le vide », que La Normalité. Alors on a choisi Qui Est Qui ?, qui était suffisamment « ouvert » et « non précis » pour respecter le contenu de l’album.
La pochette a été dessinée par Christophe Portier, qui faisait toutes nos pochettes depuis le début. C’est l’écoute de l’album qui lui a inspiré ça.
Il n’y avait pas de « clé » facile pour résumer Qui Est Qui ?, qui est d’ailleurs un album que j’écoute sans relâche aujourd’hui. Je le trouve d’une belle audace, et rempli de beaux moments. Il faut juste appuyer sur « play », et après, c’est un merveilleux voyage musical.
Comme nous évoquons la pochette de Qui est Qui ? Pourquoi avoir mis une pochette « jaune » pour l’intégrale ? Comment s’est déroulée la collaboration avec Pascal Blua ?
Olivier Libaux : Je travaille avec Pascal Blua régulièrement depuis mon Uncovered Queens Of The Stone Age. C’est un bonheur de travailler avec lui, il est fin, il a des idées élégantes, il est précis, il est efficace, il est passionné, et c’est un type en or. Pour « L’intégrale », il fallait quelqu’un qui puisse résumer cette histoire des Objets, qui incluait une variété de visuels, de couleurs, de styles. On lui a donné carte blanche, et il nous a pondu ce très efficace visuel, avec le jaune qui est cette couleur qui rassemble toutes les palettes. Et en plus, je n’aime pas le jaune, bravo Pascal !
Discogs rapporte les notes du livret. On peut y lire : « Enregistré et mixé au Ridge Farm Studio, Surrey, en septembre-octobre 1993.
La session de cordes s’est déroulée par beau temps le jeudi 7 octobre 1993 au studio 2 d’Abbey Road, Londres ». Les Objets étaient météo dépendants ? C’est un rêve de gosse que de se retrouver à Abbey Road avec un orchestre qui joue sa musique ?
Olivier Libaux : Non, « la session de cordes par beau temps », c’est parce que nous parsemions nos actions d’humour. On aimait bien le non-sens. Par exemple, je vous invite à vous munir de vos CD de L’Intégrale. Regardez bien les inscriptions minuscules qui font le tour du CD, sur le côté illustré du CD. Regardez donc ces petites écritures !
Abbey Road, je m’en fichais un peu (je ne suis pas fétichiste des Beatles, ni des studios)… Par contre, je rêvais d’arrangements d’orchestre magnifiques. Ils l’ont été, ils le sont encore. Sans le savoir, nous avions à notre disposition les meilleurs musiciens anglais, dont j’ai retrouvé les noms ensuite chez Pulp, chez Nick Cave, partout.
Pourquoi avoir choisi Mark Wallis pour le poste de producteur ? Pour son boulot avec les Go Betweens ?
Olivier Libaux : Oui. 16 Lovers Lane était la plus belle production que j’avais entendue depuis très longtemps quand j’ai découvert ce disque. Ça relevait du génie. Quand j’ai su que Mark Wallis avait écouté nos maquettes et souhaitait travailler avec nous. J’ai sauté de joie. L’enregistrement de Qui Est Qui ? est l’expérience la plus agréable que j’ai connue dans ma vie, en studio. Nous prenions tous les risques, toutes les libertés. Avec Mark, tout était possible. On travaillait 18 heures sur 24, sans jamais se lasser, sans jamais la moindre tension.
Aucun single n’est sorti.. Pourquoi ?
Olivier Libaux : Comme je l’ai dit, tout était devenu compliqué chez Columbia. En fait, deux singles sont sortis. Qui Est Qui ?, en sorte de teaser. Puis Ma Violence, assorti d’une vidéo.
Les Objets – Ma Violence (version intégrale)
Mais la sauce ne prenait pas. Nous avions bénéficié de toutes les attentions à nos débuts, et pour l’album La Normalité. Alors que là, je pensais vraiment qu’on proposait un disque d’une rare qualité par rapport à ce qu’il se faisait en France, mais tout le monde s’en fichait un peu.
Le ton change sur ce disque. Adieu 1991, bonjour 1994. Il y a des groupes qui vous ont marqué entre les deux albums ?
Olivier Libaux : On avait délaissé un peu le Monochrome Set pour aller au pays de Nick Drake, de Scott Walker, on tentait des choses, comme sur « Ma Violence ». J’adore Le Musée Imaginaire, par exemple, qui reposait (dans mon imagination) sur un thème qu’aurait écrit Ennio Morricone, mais qu’aurait interprété House Of Love.
Quelle est l’histoire de Les Journées D’Automne ?
Olivier Libaux : C’est comme Les Terres d’Écosse. Ça a été vite. La musique est venue vite, je l’ai passée à Jérôme, qui a voulu évoquer ce monde campagnard d’où venaient ces ancêtres.
Et Déserts, la dernière chanson du disque ? C’est la dernière chanson des Objets ? Plus rien n’a été fait après ça ?
Olivier Libaux : Je ne sais plus si c’est la dernière. Probablement une des dernières. Elle est bien étrange, celle-ci. Mais je l’aime beaucoup, notamment quand ce jaillissement de cordes arrive aux deux-tiers du titre. Tu crois que tu écoutes une balade à la Simon & Garfunkel, et tout à coup, bim.
Tu te rappelles du dernier jour des Objets ?
Olivier Libaux : Oui hélas. C’était affreux. C’était dans l’émission d’Isabelle Dhordain, « Sur Le Pont des Artistes », on y avait été invité pour présenter quelque chose, peut-être notre tournée. Bref, on jouait « Qui Est Qui ? » sur le plateau. Et tout à coup, c’est parti. J’ai senti que, pour moi, il n’y aurait plus d’Objets. Ma passion pour ce groupe (qui avait duré 7 ans, en tout, et auquel j’avais tout donné) s’est évanouie d’un coup. J’ai eu une sensation de « vide », un « vide triste », comme une histoire qui meurt. Je n’ai rien dit ce jour-là. Mais j’ai annoncé un peu plus tard à Jérôme que je ne pouvais plus continuer.
Quel est ton meilleur souvenir lié à un concert des Objets ?
Olivier Libaux : Je ne sais plus trop. On s’amusait bien sur scène. Surtout nos concerts acoustiques, à l’époque de Qui Est Qui ?, on pouvait plier n’importe quelle salle, avec nos petites chansons, et un show qui était sacrément décalé, et pétillant à regarder.
Tu commencerais par quelle chanson pour faire découvrir Les Objets à un môme de 15 ans ?
Olivier Libaux : La Saison des Mouches je pense.
Les Objets - La Normalité
Les Objets - Qui Est Qui ?
L’Intégrale des Objets est disponible depuis le 17 juin via Legacy Recordings/Sony.
Thx to Buddy
- La Saison Des Mouches
- Maudits
- L'Hiver Est Là
- L'Histoire D'Un Couple
- Tatouage
- La Normalité
- Dans Les Terres D’Écosse
- Sarah
- Watashi Wa
- Le Rock De L'Homme D'Affaire
- Personnellement
- Plus Rien Entre Nous
- Le Temps
- Qui Est Qui?
- Ces Mots-Là
- Ma Violence
- Le Musée Imaginaire
- Les Journées D'Automne
- Ma Vertu
- Aidez-Moi
- Dimanche Après-Midi
- Déserts
Dommage de ne pas avoir aussi les réponses de Jérôme « Ignatus ». Peu importe les raisons de son absence, c’est dommage.