Complet depuis des semaines déjà, l’événement est très attendu, et à 19h30, lorsque « Good Morning TV », leur première partie, commence à jouer, l’atmosphère est déjà moite dans la salle, et l’attente palpable.
Ils arrivent à 21h piles, sur la petite scène, tout proches du public, dans la lumière chaude du soleil couchant à travers la verrière. Chacun une bière à la main ou posée à coté, ce n’est visiblement pas la première, mais ils sont contents d’être là et de partager ce moment avec nous, ça se sent.
Ils sont marrants avec leurs dégaines improbables, je suis placée à droite de la scène, et j’ai une vue imprenable sur le bassiste, casquette vissée sur la tête, avec son look d’ado rebelle, ses grosses boots de métalleux et ses cheveux constamment dans les yeux.
Zachary Cole Smith, quant à lui, arbore une sangle de guitare aux couleurs de la communauté gay, un subtil hommage aux évènements récents qui ont eu lieu dans son pays, ainsi qu’une casquette « Beach Fossils », groupe dont il a fait partie, qu’il porte tantôt à l’endroit, tantôt à l’envers, et qui lui donne un air de gamin de 15 ans sur un terrain de baseball.
Si peu crédibles visuellement, le contraste entre l’image et le son est à son apogée dès l’instant où ils prennent leurs instruments et commencent à envoyer du lourd.
Ils ouvrent sur Sometimes, tout le monde est transporté.
Guitares acérées mais toujours maitrisées, progressions rythmiques parfaites, une déferlante de sonorités aux accents New Wave, aussi bien mélancoliques et nostalgiques que futuristes et impalpables nous prend et nous entraine dans leur univers, un cosmos psychédélique parfait.
Discographie
DIIVDIIV – Sometime
Et les titres s’enchainent, ils alternent entre Oyshin, leur premier opus, et le dernier album, nous on voyage avec eux. Cole Smith nous reconnecte de temps en temps à la réalité en nous parlant, il est très communicatif, c’est agréable.
Il nous répète à quel point il est content d’être là, qu’il aime Paris (on a bien envie de lui dire de venir plus souvent !), et que c’est pour lui la seule ville hors de New-York où on se sent… à New-York.
Il tente aussi des petites punchlines en français « ça va ? Putain ça va ! », et demande « 4 bières s’il-vous-plait.. ah non en fait 4 000 bières ». Géné par les projecteurs, il nous invite à « Kill the sun », avec lui.
C’est chouette de se sentir aussi proche d’eux, on a l’impression qu’ils sont sur une autre planète certes, mais qu’ils nous invitent à les y rejoindre avec plaisir.
Je savoure chaque morceau, l’atmosphère évolue avec les sons, la lumière passe de jaune à bleue, et les beats s’excitent de plus en plus, comme les musiciens et le public d’ailleurs, dans une osmose moite de transpiration qui semble amorcer la fin.
En bonne groupie, j’attends qu’ils jouent « Doused » et je me dis qu’ils sont obligés de toutes façons, que personne ne les laissera quitter la salle sans qu’ils ne l’aient faîte.
DIIV – Wait
22h, 22h15, 22h30… Mon acolyte me glisse « ça sent pas bon pour ta chanson… », à l’instant où Zachary nous balance qu’ils vont jouer la dernière.
Et là… évidemment, les premiers accords de Doused, et toute la salle est prise de folie, l’euphorie est à son paroxysme pour la plus belle des clôtures.
Mais ce n’est pas fini, lors du rappel, ils veulent nous laisser choisir, et nous demandent ce qu’ils doivent jouer !
Tout le monde s’égosille, les titres fusent, et ils acceptent d’en faire deux ! Ce sera Take your time, puis Wait, pour une fin parfaite.
Je quitte la salle, la tête dans les étoiles, merci les gars.
Mon seul regret est de ne pas avoir eu assez de liquide pour acheter le vinyle hier soir, mais en tout cas une chose est sure, si ils refont une date en France, j’y serais, car leur live est à l’image de leurs deux opus : DIIVinement rock.