Très conceptuel, cet EP tout en ondulations est magnifique, mais teinté d’une certaine gravité, sans aucun doute à l’image de la déception qui a inspiré l’artiste pour cette sortie inattendue, le Brexit.
Les cinq titres, aussi bien par leurs noms que dans leurs sonorités, retracent tout à fait l’aventure européenne du Royaume-Uni. S’il démarre par une ascension aux accents étoilés, plutôt porteuse d’espoir, avec A Welcome, il se finit en grisaille et en nostalgie avec Eurotunnel une progression assourdissante de presque 10 minutes qui nous laisse avec une touche d’amertume.
Le morceau Stolen Phone ferait quant à lui allusion à l’expérience peu concluante que son voisin étranger aurait eu en commandant un téléphone sur internet pour pouvoir appeler chez lui ! Entre arnaque, mauvais accueil et inquiétudes pour l’avenir, cet EP n’aura définitivement pas un fond joyeux, ce qui ne nous empêche pas de saluer la performance et de se laisser porter par les beats évolutifs, à la fois aériens et graves, de cet opus surprise du roi de l’électronique aérienne et conceptuelle.
Gold Panda - Kingdom
Personnellement, mon coup de coeur de l’EP sera Médiaevil, une montée en puissance atmosphérique de plus de 8 minutes, sur laquelle il est selon moi impossible de ne pas balancer la tête et frapper des pieds en rythme. Entre images de vie subaquatique et de véhicules sur le Périphérique, les interprétations de ce son sont nombreuses, et nous font vagabonder l’esprit, du bleu au gris.
Gold Panda sera en tournée cet été, et jouera notamment au Dour Festival le 13 juillet, à la Route du Rock le 11 août et au Café de la Danse le 24 septembre.
- A Welcome
- Mediaevil
- Stolen Phone
- Blown (Out)
- Eurotunnel