Les Local Natives ensoleillent le canal

Local Natives, Le Pavillon des Canaux, Paris, 23/08/2016
C'est dans cet endroit féerique qu'est le Pavillon des Canaux, dans le bassin de La Villette à Paris que SK* retrouve Taylor Rice, le chanteur principal des Local Natives, encore mouillé après un plongeon mémorable guitare à la main quelques heures auparavant dans le canal, qu'il a fait pour un live sur les réseaux sociaux.

Il est accompagné par Kelcey Ayer, second lead vocal du groupe, tous deux visiblement très heureux d’être ici, puisqu’ils m’abordent avec un :

« So glad to be here, in Paris »

Discographie

qui donne le ton de la conversation. Paris, ils y font un passage éclair, une date à La Boule Noire, la promo de leur nouvel album Sunlit Youth, la jeunesse ensoleillée, et une jolie entrevue dans un cadre inattendu, ce fut un plaisir.

Alors, vous me disiez aimer Paris ?

Taylor : Oui, on est trop heureux d’être là. On s’est réveillés ici, on a ouvert les yeux, et vu tous ces bâtiments, ça faisait au moins trois ans qu’on n’était pas venus, on trouve que cette ville est magnifique, elle est magique.

Vous êtes arrivés hier soir ? Dans quel quartier ?

Kelcey : Oui, et ce matin au reveil, le paradis ! Hum.. Dans le 9ème je crois ? Ou le 6ème peut-être. Dans le sud. On est vers Notre Dame de Paris, c’est incroyable comme endroit !
– Il me montre la localisation sur son téléphone –

Ah oui vous êtes à Saint-Germain, très joli quartier ! Et alors, Sunlit Youth c’est pour bientôt là ?

Taylor : Le 9 septembre ! On a tellement hâte qu’il sorte ! On a travaillé sur cet album pendant plus d’un an et demi, et là il arrive dans quelques semaines à peine, ça nous paraît étrange. Pour moi, cet album sonne plus ou moins comme la fin d’une trilogie, le dernier de nos trois albums. Et je pense que ce qui le rend particulier pour nous, c’est qu’il a été le fruit d’un long processus, que le groupe a parfois traversé des périodes difficiles, et qu’on l’a finalement terminé dans notre ville, chez nous à L.A. en étant tellement heureux d’y revenir que ça nous a énormément inspirés.

Comment s’est passée la réalisation ? Vous vous êtes fait plaisir dans cette création ?

Taylor : On a écrit 50 chansons pour cet album ! Soit trois fois plus que pour les albums précédents, c’est juste qu’on ne s’est pas fixés de règles, de cadre, on s’est dit « qu’est-ce que les Local Natives aujourd’hui ? » et on a laissé parler notre créativité ! Après évidemment, on a choisi que ce qui nous ressemblait le plus, les chansons dont on était réellement fiers. Mais on a vraiment pris du bon temps, on n’avait qu’un seul but : poursuivre cette sensation, sentir cette joie qui n’arrive que quand tu fais de la musique et que tu prends vraiment le temps de le faire.

Et donc il y a beaucoup de Los Angeles dans Sunlit Youth ?

Taylor : Tu sais, on est un groupe californien, et au final ça se ressent dans notre musique, particulièrement dans cet album aux inspirations « ensoleillées » justement. Tu peux sentir l’influence L.A, clairement, on l’a senti nous même en le faisant, et on a pas tenté de réfréner cette tendance, c’est une idée qui nous plait. Comme je te disais, cet album pour nous c’est à la fois un point final et un nouveau souffle.

Local Natives @ Le Pavillon des Canaux, 23/08/2016
Local Natives, @ Le Pavillon des Canaux, Paris, 23/08/2016

Quand tu me parles de la fin d’une trilogie, tu me fais peur ! On peut en espérer un quatrième quand même j’espère ?

Kelcey : Bien sur, on va continuer. Il sonne comme une fin plus dans le sens d’un accomplissement, parce-qu’on s’est concentré sur la musique qu’on voulait vraiment faire, vraiment écouter, et on pense avoir réussi. Ce qui suivra sera différent, on ne sait pas encore vraiment quel chemin on prendra.

Me voilà rassurée ! Et maintenant, vous allez débuter une importante tournée mondiale ? Il y a des dates ou des villes que vous attendez en particulier ?

Kelcey : Oui, ça va être une longue tournée, on va avoir l’occasion d’aller jouer dans des endroits où nous ne sommes encore jamais allés, connaitre un public nouveau, on est super contents !
Taylor : C’est grand et merveilleux monde, difficile de te donner une ville en particulier, il y en a tellement ! Je pense que déjà, aujourd’hui être à Paris, ça fait beaucoup de bien, l’Europe en, général..Ca nous a manqué. Puis aussi l’Australie, on connait déjà mais on est super excités d’y retourner !

J’ai vu que vous n’aviez que deux dates en France, demain soir (@ La Boule Noire le 24/09) et au Trianon le 10 novembre, vous jouez seulement à Paris, pourquoi ? Vous avez déjà joué dans d’autres villes françaises ?

Taylor : Oui, on a joué à Lille, à Saint-Malo pour la Route du Rock, à Nice.. On a dû jouer dans cinq ou six villes en France, c’est juste que pour cette tournée on a privilégié les grandes villes ou les capitales car on avait beaucoup de dates à faire dans le monde entier et qu’on les enchaine beaucoup. Mais on reviendra en France, on aime ce pays.

Nous ça nous fait plaisir de vous avoir en tout cas ! Et quels sont vos « liens » avec la France, vous n’avez pas des anecdotes ou des souvenirs à me raconter d’ici ?

Taylor : On a le même lien que beaucoup de monde en ce qui concerne la nourriture déjà, on adore ! On s’est aussi fait des amis en France, des points d’attache ici, qu’on voit quand on revient à Paris.
Kelcey : Moi j’ai fait ma Lune de Miel à Paris ! Avec ma femme, on dormait au Mama Shelter, dans le 20ème, on est allé au Château de Versailles, on a fait un tour de la ville en vélo.. Et ce qui est marrant c’est qu’un de mes meilleurs amis du lycée était à Paris par hasard au même moment, du coup on a pu se balader ensemble, rester avec ses amis.. Tout le monde est tellement amical ici ! Ah si, il y a une chose que je n’aime pas en France : les stations d’essence en dehors des grandes villes, sur l’autoroute. Ça craint.

Ahah ! Pourquoi, une mauvaise expérience ?

Kelcey : Oui ! À chaque fois qu’on est en tournée on finit par se retrouver dans une de ces stations, complètement crevés et c’est un calvaire. Je me souviens d’une fois, on avait eu un problème sur la route et on a du s’arrêter, c’était en plein hiver, on voulait manger un truc et les pâtes étaient complètement congelées. On était morts de froid, c’était la misère ! Le mec n’a pas voulu nous rembourser, et on était coincés là bas avec nos pâtes congelées ! À chaque fois qu’on repasse dans une de ces stations on s’en rappelle : c’est la seule chose sur laquelle il faudrait vraiment travailler en France ahaha !

Local Natives @ Le Pavillon des Canaux, 23/08/2016
Local Natives @ Le Pavillon des Canaux, 23/08/2016

Top 10

1) Le meilleur album sorti cette année ?

A Moon Shaped PoolRadiohead, on a aussi adoré Malibu, l’album d’Anderson Paak

2) Le meilleur endroit pour faire un concert ?

The Wiltern à L.A., downtown.

3) Le meilleur endroit pour voir un concert ?

On aime beaucoup les petites salles, mais un des meilleurs concert qu’on ait vu était Bjork, ici en France, au Zénith de Paris.

4) Une collaboration artistique ?

Geoff Barrow de Portishead, c’est un artiste incroyable

5) Un album ou une chanson que tout le monde a écouté sauf vous ?

(Taylor) Ahaha il y a une chanson que je suis censé connaitre apparemment ! Kelcey me disait l’autre fois, « c’est pas incroyable à quel point tout le monde connait cette chanson ? », et moi je ne l’avais jamais entendu de ma vie… Work de Rihanna !

6) Paris ou Londres ?

Paris, définitivement ! Désolés Londres, c’est une décision claire et nette !

7) Quelque chose à faire absolument avant la fin de l’année ?

N’importe quoi ? Ahaha Jools Holland Tv Show !

8) Une sortie que vous attendez particulièrement ?

L’album de Bon Iver !

9) Votre endroit préféré à Paris ?

(Kelcey) Le restaurant Cinq Mars à coté du Musée d’Orsay ! J’adore cet endroit !

10) Le mot de la fin ?

(Taylor) Aujourd’hui j’ai sauté du pont, dans le canal, avec une guitare. C’était une expérience intéressante. C’était cool.

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Batteuse et passionnée de musique depuis toujours, constamment à la recherche de nouvelles pépites. Un penchant particulier pour les sonorités rocks /indies /psychés et autre dreampop électronique et bizarroïde.

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