Wave Machines
En entrée du festival et de la soirée, ce sont les Anglais masqués de Wave Machines. Ils viennent de Liverpool nous proposer quelques chansons de leur cru qui oscillent entre plusieurs styles : la première chanson “Laugh it all away” était plutôt de la fibre Radiohead, puis ils ont viré plus pop avec “I Go I Go I Go” mais sans forcément céder à la facilité. Leur set était relativement court, mais il m’a bien donné envie d’aller écouter leur album Wave If you’re really there.
Violens
Après les Anglais, place aux New-Yorkais. Les Violens sont plus dans le trip pop psychédélique. Ils sont allés piocher leurs influences dans les années 80, mais pas nécessairement les meilleurs éléments de cette période. J’en veux pour preuve la longue boucle d’oreille du chanteur ; un spectateur se moque de sa coupe, et il faut bien avouer qu’il ressemble à Bono jeune. Quand ils partent en live, ça sonne plus comme une cacophonie qu’à une improvisation, les guitaristes ayant la fâcheuse habitude de confondre leur instrument avec une râpe à fromage. De plus, les guitaristes et le clavier chantent en même temps mais ont la même tessiture de voix, de sorte qu’ils s’annulent plus qu’ils ne se renforcent. Pour ma part, les « ouhouh » incessants ont eu raison de ma patience.
Discographie
Bat For LashesBad Lieutenant
Le groupe très attendu de la soirée était Bad Lieutenant, présent pour un concert exceptionnel – leur première apparition en France. Les anciens de New Order viennent présenter leur nouvel album Never Cry Another Tear, alterné de titres de New Order.
Bernard Sumner ne renonce jamais et tel un Phoenix, renaît de ses cendres pour un come-back commercial – un prétexte à reformer New Order sans Peter Hook. Pour ce nouveau projet, il a gardé le batteur Stephen Morris à ses côté et a sollicité Alex James, le bassiste de Blur. Phil Cunnigham est toujours présent et Jake Evans vient s’ajouter pour compléter le set de guitaristes – ça en fait pas moins de trois au total, quatre si on compte la basse.
Après une intro un peu mégalo, Bad Lieutenant arrivent sur scène et entament leur nouvel album avec “This is Home”. Alex James nous en met plein la vue avec ses lignes de basse, Bernard Sumner a des choré à la ZZ Top et Phil Cunningham s’excite (un peu trop violemment) sur sa guitare. Soudain, le sol tremble, la foule s’excite, elle vient de reconnaître “Ceremony” de New Order (originalement composée par Joy Division). Ils enchaînent, malgré des problèmes techniques avec leur single “Sink or Swim”. L’ambiance retombe avec d’autres titres de Bad Lieutenant, mais ils sauvent la mise avec “Crystal” pour le plus grand plaisir du public, suivie de “Twist of Fate”, tirée du nouvel album. Ils innovent ensuite avec une reprise des Chemical Brothers, “Out of Control”, qu’ils enchaînent avec “Temptation” de New Order.
Le public en redemande et continue de siffler, huer et trépigner pendant tout le spot visant à attirer l’attention sur le réchauffement climatique avec Kofi Annan. Ils ont eu beau n’avoir rien trouvé de plus récent que “Beds are burning” de Midnight Oil comme musique de fond, je préfère vous passer ce clip que celui de Bad Lieutenant, ce sera moins inutile. Et puis y’a tout plein de célébrités : de Yannick Noah à Mélanie Laurent – tout le monde je vous dis !
Bat For Lashes
Le meilleur étant toujours pour la fin, la dernière partie de soirée était réservée aux fascinants britanniques de Bat For Lashes. Ils ont démarré avec “Glass” qui a tout de suite capté l’attention du public, qui a par la suite reconnu “Sleep Alone” dès les premières notes. La créativité du groupe s’équilibre très bien avec la mysticité de Nathasha Khan et les Instruments de Musiques Non Identifié se suivent sur scène mais ne se ressemblent pas.
“Bath’s Mouth” me fait l’effet – les lumières aidant – d’une aurore boréale musicale et “Horse and I” déclenche en moi comme une urgence, un besoin d’action immédiat : « There is no turning back ». “Siren Song” débute tout doucement, avec une intro au piano ; les instruments s’incorporent un à un pour que l’atmosphère aille crescendo, la guitariste Charlotte Hatherley, monte en rythme avec les violons pour planer.
Nathasha Khan a la voix – et la grâce et l’excentricité – de Björk, sans le côté inaccessible, hermétique : elle semble s’ouvrir plus aux choses en tous genres qui l’entourent, sa créativité la pousse à exprimer les éléments et les forces en puissance dans notre monde. Avec une batterie plus proche des percus, “Trophy” prend des allures d’incantation funèbre, et la chorégraphie de Natasha sur “Pearl’s Dream” ressemble à une danse de la pluie. Tel un gourou, elle nous envoûte.
Le rappel est intense. Natasha se lance en duo avec elle-même à l’aide d’un écran, puis son image disparaît… “Wilderness” prend enfin toute son ampleur pour un résultat subjuguant. Tout le monde tape dans ses mains en rythmes pour “Moon and Moon”, pour finir avec “Prescilla”. J’ai rendu mes dernières armes, Natasha Kan m’a ensorcelée et Bat For Lashes m’a conquise.
Bat For Lashes – Wilderness
Sais-tu qui était la chanteuse accompagnée par deux musiciens qui a joué 3 chansons avant l’arrivée de Bad Lieutenant ?
Merci
Oui! je viens de réaliser que je l’avais complètement oubliée! La faute à Natasha Khan encore. C’était La Fiancée!! Toute mes excuses à l’artiste!