Matt Low jette l’encre

Matt Low ® Louis Teyssedou
Une question s'est posée avec une certaine acuité dans les locaux de la rédaction de SK*. Et si nos lecteurs doutaient de notre amour pour l'auvergnat à la voix de velours aka Matt Low ? Pour biffer d'un coup de crayon cet affreux songe, nous avons de nouveau rencontré ce garçon et échangé avec lui.

Et le résultat est toujours le même. Matt Low, armé des textes de Jean Louis Murat et de Clément Chevrier, dispose de belles chansons qui font les monts d’Auvergne dans les rues de Brooklyn. Low, c’est une voix splendide qui suit une voie unique. Vivement l’album.

Matt Low
Matt Low © Louis Teyssedou

De quand date ton envie de te lancer en solo ? Quel a été le déclic ?

Discographie

Matt Low : J’avais envie depuis très longtemps. J’ai toujours joué dans des groupes mais à côté je jouais des chansons de mon côté, chez moi. Je n’osais tout simplement pas. C’est la rencontre avec Jean Louis Murat qui a été l’élément déclencheur, le fait d’avoir joué et tourné avec lui.

Tu parles de l’album Babel et de la collaboration Murat & The Delano Orchestra ?

Matt Low : Exactement. Nous avons beaucoup passé de temps ensemble, nous avons beaucoup discuté. Il m’a demandé de lui faire écouter ce que je faisais et il m’a proposé de m’écrire des textes. Je ne pensais pas chanter en français au départ.

Tu pensais chanter en anglais ?

Matt Low : Oui, je faisais une sorte de yaourt anglophone. Quand Jean Louis m’a proposé des textes en français, j’ai dit : « Allons-y ! »

Murat ça ne se refuse pas !

Matt Low : Oui. Avec des textes de Jean Louis, il fallait y aller. Je ne pouvais pas rester chez moi à jouer ces morceaux. Cela serait venu à un moment ou un autre et je voulais vraiment le faire mais cela a accéléré les choses.

Idem pour ta signature chez PIAS Le Label, c’est grâce à l’entremise de Murat ?

Matt Low : Oui, j’ai rencontré les gens de PIAS grâce à Jean Louis. J’avais fait quelques maquettes qui sont les quatre chansons de Banzaï, et ça leur a plu. J’étais avec eux avant d’avoir fait mon premier concert.

Tu as sorti deux EPs. Un album est prévu ?

Matt Low : Un album est prévu. Je ne sais pas quand il se fera. J’ai beaucoup de chansons. Je devrais faire le compte… Jean Louis va encore m’écrire des textes. Mais ça va se faire en 2017.

Tu as travaillé avec Peter Deimel. Tu expliquais sur Facebook que vous aviez travaillé sur la recherche de ton son.

Matt Low : Peter est un super ingénieur son. J’ai enregistré avec mon premier groupe Kissinmas et le Delano Orchestra. Il a un super studio. Si on va là-bas, c’est pour faire quelque chose de très bien. Pour en revenir à mon message sur Facebook, c’est juste que j’en ai assez du mp3. Tu cherches à faire quelque chose de très bien et les gens écoutent ça sur des toutes petites enceintes. Ce n’est pas grave. Les choses sont ainsi. Je pense que quand tu écoutes le disque sur de bonnes enceintes et en CD, tu prends conscience du travail effectué.

Tu as mis combien de temps à enregistrer Hangar Bleu Nuit ?

Matt Low : Cinq jours.

Il est composé de quatre chansons. Une chanson par jour ?

Matt Low : A peu près. En fait, cela a duré un peu plus de temps. Il faut rajouter deux jours. On avait fait une première session mais je n’étais pas content de ma voix. J’ai donc travaillé ma voix pendant un mois et je suis revenu enregistrer.

Tu fais quel lien entre Banzaï et Hangar Bleu Nuit ?

Matt Low : J’ai essayé de faire des choses différentes sur Hangar Bleu Nuit. Le premier, c’est vraiment le premier effort. Tu arrives dans un studio sans avoir jamais chanté dans un studio.

Matt Low – Blow

Tu n’avais jamais chanté ?

Matt Low : Si quelques chœurs. Mais jamais en lead. Je n’avais pas fait de concert en rentrant en studio. C’est très brut. Il y a plus de recul sur Hangar Bleu Nuit. J’ai surtout travaillé ma voix. Le premier est fragile, le deuxième est plus solide. On a bien bossé aussi avec Clément et Olivier.

En prenant des cours ?

Matt Low : Non. En chantant chez moi quatre ou cinq heures par jour, en faisant des concerts.

Il y a Jean Louis Murat qui écrit tes textes mais ce n’est pas le seul. Il y aussi un certain Clément Chevrier. Qui est-ce ?

Matt Low : C’est mon ami depuis presque quinze ans. Il fait de la basse sur ce projet. Il m’a proposé de m’écrire quelques textes. Je trouvais ça intéressant de travailler avec quelqu’un d’autre que Jean Louis. Les textes de Clément sont évidemment différents mais ils forment un ensemble cohérent avec ceux de Jean Louis.

Tu n’as jamais eu envie d’écrire des textes ?

Matt Low : J’ai envie. Je fais des essais. Cela viendra un jour.

Il y a quatre chansons sur Hangar Bleu Nuit. Il y a des chansons qui n’ont pas été retenues ?

Matt Low : Non nous avions prévu de faire ces quatre-là uniquement. Avec l’expérience du premier EP, je savais que cinq jours de studio n’allaient me permettre d’enregistrer que quatre chansons. Après des chansons j’en ai plein mes tiroirs.

Tu écris tous les jours ?

Matt Low : Non c’est variable. Je peux ne pas écrire pendant un mois. Tout dépend de la période.

Ce n’est pas un exercice quotidien que tu t’imposes ?

Matt Low : Je m’impose de jouer tous les jours. Pour la composition, ce n’est pas un exercice réfléchi. Je m’impose de jouer de la guitare tous les jours. Après est ce qu’une chanson va apparaître.

Qui a fait la pochette de cet EP ?

Matt Low : C’est une amie, Aurélie Eckenschwiller. Elle est architecte. Elle faisait des dessins que j’aimais beaucoup. Je lui ai demandé de faire la pochette. Elle s’est inspirée d’une photo de moi et a mis un Indien d’Amérique derrière. C’est un très beau dessin.

TRACK BY TRACK

L’aventure

Matt Low : Elle dispose d’un clip ludique. J’aimais bien cette mélodie quand je l’ai écrite. J’utilise toujours la même méthode : je trouve la mélodie, je chante en yaourt et l’auteur se cale rythmiquement sur mon travail. Elle date de mon déménagement. J’ai vécu un an à Paris et je suis reparti à Clermont-Ferrand. En rentrant à Clermont, j’ai sorti cette mélodie. Elle est plus dynamique que mes précédentes chansons. Clément l’a écouté et a voulu écrire le texte.

Matt Low – L’aventure

Des Nouvelles

Matt Low : Elle date de la même période que L’aventure. Elles ont deux ou trois jours d’écart. C’est Clément qui a écrit le texte aussi.

Dans l’ermitage/Hangar Bleu Nuit

Matt Low : Je les avais composées à Paris il y a un an et demi. C’est Jean Louis qui a écrit les textes. Hangar Bleu Nuit est mon titre préféré. J’aime les ambiances assez lentes et aérées. On a réussi un joli morceau. Peter a fait un son magnifique dessus. Le texte de Jean Louis me parle beaucoup.

Matt Low – Hangar Bleu Nuit

TOP 10

Ton album préféré de 2016 ?

Matt Low : Je ne sais pas si ce disque date de 2016. Je vais dire The Party d’Andy Shauf. Je l’ai écouté en boucle. Il y a aussi le disque des Ultimate Painting. Voilà les deux disques que j’ai écoutés le plus cette année.

Le disque que tu attends le plus ?

Matt Low : Le mien ! Pas pour l’écouter mais pour le faire. Sinon, je ne suis pas dans une période où je découvre des nouveaux groupes. Si, je découvre des vieux groupes. Hier, j’ai écouté Rumours de Fleetwood Mac. Je connaissais les tubes. Mais il y a de très bonnes chansons dessus.

Le disque que tout le monde a écouté sauf toi ?

Matt Low : Il y en a un paquet. J’ai un côté très adolescent. Si tout le monde me parle d’un disque, je ne l’écoute pas. Et quinze après, je le découvre. Par exemple, Unknown pleasures de Joy Division. Je ne voulais pas vraiment écouter…on est con des fois avec nos postures et nos a prioris.

Ta chanson préférée de Jean Louis Murat ?

Matt Low : Jim – l’héritier des Flynn sur Mustango. C’est la première que j’ai entendue. Et à chaque fois que je la réécoute, c’est toujours le même frisson.

Jean Louis Murat – Jim – l’héritier des Flynn

Le meilleur endroit pour faire un concert ?

Matt Low : Une petite salle. J’aime bien les endroits intimes. Attention, pas un bar où les gens picolent et n’écoutent pas. En tant que public j’aime bien les endroits avec un son naturel et où les gens sont proches de la scène. Oui, un petit lieu intime. On a la chance de tomber sur des endroits comme ça en tournée. A Lyon, nous avons joué dans un bar fédératif, Les Clameurs. Nous les avons appelés à 14h00 car on venait de nous planter la veille. Ils nous ont magnifiquement accueilli. Nous n’avons pas pu jouer fort (par rapport aux voisins). Mais l’ambiance étais très chaleureuse et les gens très attentifs.

Le meilleur endroit pour voir un concert ?

Matt Low : Le Théâtre pour les Nuits de Fourvière. J’y ai vu Blur. Le son est excellent, la vue sur Lyon magnifique. C’est l’été.

Ta bande originale de film préférée ?

Matt Low : Dead Man.

Le refrain ultime ?

Matt Low : All You Need is love.

L’écrivain qui aurait dû se mettre à chanter ?

Matt Low : Russel Banks. Dans une sorte de Reggae Americana.

Le disque que personne ne te soupçonne d’écouter ?

Matt Low : J’adore l’album Mama Said de Lenny Kravitz.

Banzaï et Hangar Bleu Nuit de Matt Low sont disponibles chez PIAS le label.

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Pouet? Tsoin. Évidemment.

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