Comment as-tu connu le label Microcultures ?
Løzninger : Un concours de circonstances comme souvent. J’ai rencontré Jean-Charles Dufeu via des amis communs, Maéva Pensivy et Raphaël Streit qui lançaient sur Microcultures une ambitieuse compilation clips + vinyle appelé Songs From Another Room pour leur association Cat(s) Fight. Je participais à la compilation en tant qu’artiste aux côté de R. Stevie Moore, French Cowboy, St Augustine, Marc Desse et d’autres talentueux musiciens et j’ai filé un coup de main pour le graphisme et les clips. On est resté en contact et Jean-Charles m’avait dit qu’il aimerait beaucoup participé à un prochain album de Løzninger. Ça a pris un peu de temps et puis un jour il m’a relancé juste au moment où je préparais l’album avec Jessica. Pour diverses raisons, je n’étais pas vraiment chaud pour l’appel à participations, mais je me suis laissé convaincre avant tout pour l’aventure humaine, parce que quand on a la chance de rencontrer des gens aussi passionnés et motivés qui ont décidé de vous accompagner dans cette aventure parfois compliquée, on ne peut pas refuser. Et je ne regrette pas, c’est une belle famille que la famille Microcultures.
Løzninger & Kitowski – Roses Of Poison
Tu te rappelles du jour où tu as entendu Jessica Kitowski pour la première fois ?
Løzninger : Je me rappelle très bien, j’ai découvert sa voix sur Soundcloud avec quelques démos assez arides qui y traînaient. Très brute et minimale mais très intense. J’arpente souvent Soundcloud, Bandcamp et autres à la recherche de « voix ». C’est ce qui s’était passé pour mon autre projet Elektrisk Gønner, je recherchais une voix spécifique pour m’accompagner, entre hip-hop et rock, quelque part entre Yeah Yeah Yeahs et Pia Colonna des Bumblebeez, et c’est comme ça que j’avais découvert MØ sur myspace, alors qu’elle était totalement inconnue et avant qu’elle ne chante pour Major Lazer. Dans les deux cas, les collaborations se sont faites naturellement et très rapidement. Pour Jessica, en écoutant ses démos, j’ai tout de suite été intrigué par son timbre particulier qui pouvait évoquer la puissance émotionnelle de Cat Power. Je lui ai envoyé un message et on a rapidement décidé de collaborer sur un titre qui est devenu Roses of Poisons.
Løzninger & Kitowski - Crashing Clouds
Quelle est l’histoire de Roses of Poisons ?
Løzninger : C’est Jessica qui a écrit les paroles de cette chanson. Je lui avais envoyé un instrumental d’un morceau inachevé sur lequel je ne chantais que sur le pont, des paroles assez mystérieuses. Elle s’en est inspirée et a recréé une histoire à la fois charnelle et fantasmagorique comme le retranscrit assez bien le clip de la chanson. Il y a toujours quelque chose de très personnel, profond et émotionnel dans les paroles de Jessica. J’aime beaucoup son écriture totalement en phase avec son chant. Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que Jessica avait décidé d’arrêter la musique (elle a son propre projet Pink Ray) et que mon message lui avait redonné « la foi » et l’envie de continuer. C’était notre première collaboration, tout s’était passé très vite et vu le résultat et les premiers retours sur cette chanson, on s’est dit que ce serait dommage d’en rester là.
Comment collaborez-vous avec Jessica ? Via le Net ? Comment appréhendes-tu cette nouvelle manière de faire ?
Løzninger : Oui, on a tout fait via internet et on ne sait jamais rencontré physiquement encore. Je sais que ce n’est pas tous les musiciens qui aiment collaborer ainsi mais c’est de plus en plus courant et tellement pratique, et si une relation de confiance s’installe, les choses se déroulent plutôt facilement. Ce n’est pas vraiment nouveau pour moi car dès les débuts d’internet, j’ai commencé à tisser des liens et collaborations avec de nombreux musiciens à travers le monde (Delicatessen, Chantal Acda, The Rodeo, Saw, Ben’s Symphonic Orchestra, Odessa Chen, Mexican Institute of Sound, Perio…) pour mes différents projets et je n’ai jamais arrêté depuis. À l’époque avec Oslø Telescopic, on avait un projet dans la continuité du Dominique Ø Project qui n’a jamais vu le jour, baptisé The Ghøst Project, qui poussait le concept encore plus loin en proposant un instrumental à différents musiciens (Delicatessen, Dawn Landes, Holden, The Thermals… et bien d’autres) et une fois qu’ils nous renvoyaient leur piste de chant, on reconstruisait un nouvel instrumental autour de leur voix. Je trouve que la voix est un fabuleux matériel à retravailler en tant qu’arrangement tout comme n’importe quel autre instrument et c’est très inspirant d’avoir la chance de travailler avec des voix singulière comme celles de Jessica ou MØ. J’aimerais parfois enregistrer des conditions plus live ou plus professionnelles, mais j’avoue en même temps que le confort et plaisir solitaires du home studio sont directement liés à l’élaboration des morceaux. Comme je joue et enregistre la plupart des instruments moi-même, je ne compte plus les titres qui se sont construits ainsi, grâce aux tâtonnements et expérimentations, chose souvent difficile en studio pro et ce serait dur de s’en passer désormais.
Vous comptez défendre ce disque sur scène ? Une tournée est prévue ?
Løzninger : J’espère vraiment qu’on aura la possibilité de le faire. Rien de vraiment prévu pour l’instant car c’est un peu compliqué comme Jessica habite vers Houston au Texas, je suis basé à New York et mes musiciens sont à Dijon. Mais la scène me manque et j’ai bon espoir qu’on arrive à caler ça au printemps. On va commencer à répéter d’ici peu et on vous tiendra au courant dans tous les cas !
- Crashing Clouds
- Soulz At Fight
- By Accident
- If You Ever
- Roses Of Poison
- (Backing) The Wrong Horse
- One Of These Days
- Love (Is Not So Strong)
- Still Waiting
- A.R.Ghøst
Retrouvez toutes les informations sur Løzninger & Kitowski sur le site du label Microcultures.