Michael Chapman ou le péril jeune

This self-styled old white blues guy from Yorkshire is one of the most under-rated heroes of our time. With his uniquely English melancholic perspective and emotive guitar style he deserves wider recognition. Voilà la conclusion de la biographie de Michael Chapman que l'on peut lire sur son site officiel.


Tu m’étonnes qu’il est totalement inconnu le garçon… Les choses pourraient peut-être (enfin) changer en 2017. En effet, le vétéran anglais a fait l’objet de toutes les attentions de la jeune garde folk américaine sur son nouvel album et pourrait enfin occuper la place qu’il lui revient de droit depuis… 50 ans ?

Né en 1941 dans une petite ville anonyme du sud de Leeds, Michael Chapman commença sa carrière chez
Harvest Records en 1969 aux cotés de Pink Floyd (Ummagumma) et Kevin Ayers (Joy of a Toy). L’année suivante, Chapman publia Fully Qualified Survivor, un album produit par Gus Dudgeon (déjà aux manettes du précédent) qui n’est autre que le futur producteur d’un certain Elton John.

Michael Chapman

Publiant un disque par an au cours des années 70 (comme quoi Ryan Adams n’a rien inventé) chez Harvest puis Decca, Michael Chapman donna la leçon à un certain Mick Ronson avant que ce dernier ne rejoigne David Bowie et impressionna tout ce que l’Angleterre compte de guitaristes par son jeu splendide.

Pink Floyd, Elton John, David Bowie… La gloire oublia Chapman en chemin. Coincé entre Jackson C Frank et Bert Jansch, Chapman continua son petit bonhomme de chemin et traversa les années 90 après le classique trou d’air des années 80. Constamment réédité (Light In The Attic a notamment sorti l’incontournable Window en 2015), Michael Chapman continue à enregistrer des disques avec la régularité d’un coucou suisse.

Le cru 2015 était très bon (Parallelogramm avec Hiss Golden Messenger), celui de 2016 excellent. Et en 2017, c’est l’extase, le nirvana. Produit par Steve Gunn et servi par Nathan Bowles (Pelt), James Elkington (Jeff Tweedy), Jason Meagher (No-Neck Blues Band), Jimy SeiTang (Rhyton) et Bridget St John, 50 est un très grand disque où la comparaison avec les American Recordings d’un certain Cash arrive à l’esprit. Et il faut se rendre rapidement à l’évidence : on tient bien un disque du même calibre.

Michael Chapman – That Time Of Night

Comment as-tu rencontré Steve Gunn, le producteur de ton nouvel album ?

Michael Chapman : Je pense que je l’ai croisé pour la première fois au festival de Portland Maine en 2006 alors que je tournais avec Jack Rose sur la côte Est pour un mois. Étrangement Cian Nugent, qui fait partie du groupe de Steve et que je n’avais jamais rencontré avant le mois de novembre de l’année dernière, était là aussi.

Coup de Gunn

Quel est ton meilleur souvenir lié à l’enregistrement ? Le pire ?

Michael Chapman : Le meilleur souvenir ? Étre avec une bande d’amis et faire de la musique sans aucune querelle d’égos. Un peu comme pour les Black Dirt Sessions. Le pire ? Ne pas avoir de tronçonneuse sous la main pour certaines (rares) occasions.

Michael Chapman – 50 (Trailer)

Pourquoi as-tu appelé ce disque 50 ?

Michael Chapman : En 2016, j’ai fêté mes 50 ans de vie sur la route. Je pensais aussi fêter mon cinquantième album mais 50 est en réalité le cinquante-sixième. A vrai dire, je ne suis pas très informé de ma situation.

Combien de temps vous a pris l’enregistrement ?

Michael Chapman : Cela nous a pris une semaine (avec les extras, les overdubs). Tout le monde a participé. Le disque a été mixé et masterisé le mois suivant. Emballé et pesé !

Et cette pochette ?

Michael Chapman : Je fendais des poteaux de télégraphe quand je me suis aperçu que chacun d’entre-eux possédait une plaque en métal avec un numéro. Je les ai gardées au cas où. Et 50 est arrivé et j’ai utilisé la bonne plaque.

Comment as-tu rencontré l’équipe du label Paradise of Bachelors ?

Michael Chapman : Grâce à des amis communs. Au départ, c’est Mike Taylor des Hiss Golden Messenger qui m’a mis en contact avec eux. Il a publié via ce label et il a pensé que nous pouvions bien travailler ensemble. Nous avons finalement rencontré Daniel Bachman chez lui et nous commencé à travailler sur la logistique.

Pourrais-tu décrire ce disque avec un seul mot ?

Michael Chapman : Américain.

Comment as-tu appris à jouer de la guitare ?

Michael Chapman : Doucement. D’ailleurs je n’ai toujours pas terminé.

Sometimes You Just Drive

Quelle est l’histoire de Sometimes You Just Drive ?

Michael Chapman : Quand je vivais dans le Nord de l’Angleterre, nous avons subi de terribles inondations lors de l’hiver 2015/2016. La petite ville de Carlisle a été trois fois deux semaines avant Noël. Un désastre total. Un mois après je me suis rendu dans cette ville pour enregistrer l’album. J’ai dû conduire dans les rues de cette ville où les objets de la vie courante étaient jonchés dans les jardins et les portes des maisons ouvertes aérer ces dernières. Aucune chance que ces gens rentrent dans leur maison avant un bon bout de temps… Un véritable enfer. La chanson m’est venue simplement quelques semaines plus tard quand nous étions en studio.

Michael Chapman – Sometimes You Juste Drive

50 de Michael Chapman sera disponible le 20 janvier 2017 via le label Paradise of Bachelors / Differ-ant.

Michael Chapman - 50

Tracklist : Michael Chapman - 50
  1. A Spanish Incident (Ramón and Durango)
  2. Sometimes You Just Drive
  3. The Mallard
  4. Memphis in Winter
  5. The Prospector
  6. Falling from Grace
  7. Money Trouble
  8. That Time of Night
  9. Rosh Pina (CD/digital bonus track)
  10. Navigation (CD/digital bonus track)

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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