Florence & the Machine
J’avais entendu parler de Florence & the Machine à tort et à travers au cours des derniers mois, mais je n’avais pas été convaincue par son MySpace, j’attendais donc de la voir en concert. Sa voix a empli la salle et a transcendé le public en quelques secondes. La scène est habillée pour l’occasion : on remarque des cages à oiseaux en fer forgé et son pied de micro est recouvert de roses. Mais très vite, une fois “My boy builds coffins” fini, elle jette son style romantico-baroque aux orties pour enchaîner sur “A kiss with a fist” et nous prouver qu’elle en a dans le ventre. La salle vibre au gré des breaks de batterie, les mains se lèvent pour applaudir.
Certains la compare aux Cranberries à l’écoute de “Drumming song” : elle a certes, ce côté irlandais indéniable, renforcé par sa couronne de nattes rousses flamboyantes, mais passé le rapprochement avec la voix d’Andrea Corr pour sa tenue de notes, elle rocke une salle comme elle l’entend, tout en gardant une simplicité hors du commun. Sur “Dog Days are over”, elle retourne la salle en les faisant jumper. En l’espace de quelques chansons, elle a réussi à mettre la cigale à ses pieds.
Florence and the machine – Kiss With A Fist | SK* Session
“Blinding” est une apothéose, elle se livre pieds nus et cheveux lâchés et nous transporte sur le site de Stonehedge où le concert gagnerait tout son sens. Je m’arrache à regret à ce concert pour aller à la Boule Noire attraper Amanda Blank, mais je retournerai voir Florence & the Machine au bataclan en Février !
Florence And The Machine – My Boy Builds Coffins | SK* Session
Amanda Blank
Nous arrivons à la Boule noire où une toute autre ambiance nous attend. J’apprécie au passage le sponsor Alter Eco, commerce équitable. Après un set de DJ, qui insiste à nous demander si nous sommes « ready », Amanda Blank débarque. L’electro/hip-hop s’empare de nous, et nous voilà en train de danser. La Black Ball shake son booty sur “Make it Take it”, parce qu’il y a pas d’autre manière de décrire ce qui s’est passé.
Alors qu’on atteint des sommets avec “Gimme what you got”, elle nous promet qu’on va tous choper ce soir et enchaîne avec “A love Song”. La salle est ardente mais à moitié de chanson, elle nous dit au revoir et les lumières se rallument. Ce fut bref mais intense, Amanda Blank s’est donnée pour nous faire bouger. Mission accomplie, je ne suis pas du genre à danser, le fait est suffisamment rare pour le noter !
Passion Pit
La Roux ayant annulé, Passion Pit s’est vu propulsé en final du samedi soir. Beaucoup d’adolescents ont été obligés de négocier une extension de permission pour pouvoir assister au concert. Certains redoutaient un effet MGMT c’est-à-dire un album sans précédent mais un live très pauvre. Cependant la salle, déjà chauffée à blanc par Florence & the Machine, commence à vibrer dès les premiers rythmes brésiliens style batucada. La programmation était parfaite pour « se la donner » un samedi soir ! Les fans sautent sur scène pour tenter des slams.
C’est sur “Little Secret” que la voix de Michael Angelakos me frappe : tellement de puissance en atteignant des sommets dans la gamme avec la pincée de soul qu’il faut. Il tombe à genoux pour nous donner ses tripes sur “To Kingdom Come”. La Cigale perd son caractère de salle de concert pour devenir, l’espace d’un set, une boîte de nuit. Quand, sur “Make light”, il parle de shimmering, un frisson semble parcourir la salle, je vois les couples se rapprocher, la salle vibre à l’unisson. Le rappel est court, consistant uniquement et essentiellement en “The Reeling”, mais Passion Pit a réussi à faire monter la température aux « 39,5° le soir » annoncés.
Fanfarlo
Je sors et cours pour avoir un aperçu de Fanfarlo. A peine je rentre dans la salle que je ressens une émotion presque palpable. A l’origine de ces molécules qui surchargent l’atmosphère, un groupe de londoniens, qui ont décidé d’ajouter trompette, clarinette et violons à la base classique guitare-basse-batterie. Pour citer une personne qui ne veut pas se (faire) reconnaître, « leur bassiste est le mec le plus rigolo jamais vu », je vous dresse le tableau : les cheveux plaqués à la gomina, la chemise de bucheron, la moustache et les énormes lunettes.
Certains blasés vous diront que Fanfarlo n’a rien inventé, qu’ils font partie de ces groupes dans la mouvance d’Arcade Fire ; pour ma part, un groupe capable d’émouvoir un public aussi select que celui du festival des Inrocks n’est pas à dénigrer. La seule chanson que j’ai réussi à entendre en entier était “Ghosts”. Si vous n’avez pas eu le temps d’acheter leur album Reservoir, offert sur leur site pour la modique somme de 1$, la bonne nouvelle est qu’il va enfin sortir en France. Gardez un œil ouvert.
Date: 7 novembre 2009
Merci à Lila d’avoir pensé à moi et à Arnaud pour son ingéniosité.