L’album n’est pas encore sorti et ce sont les premières dates. Pas facile de rendre sur scène la riche pâte sonore d’un disque magnifié par les cordes d’Owen Pallett et la production d’Ash Workman. Pas facile de défendre un disque à venir et de jouer sur scène ces nouvelles chansons. Pas facile aussi de dynamiser le théâtre d’une petite ville de la Loire entre Roanne et St-Etienne, le théâtre des Pénitents de Montbrison, qui défend une programmation riche pour faire découvrir à un public curieux, des artistes pas comme les autres comme Frànçois & The Atlas Mountains lors de la 14 ème édition du festival Poly’sons.
Bonheur
Et pourtant ! Quelle belle soirée. Frànçois, Amaury, Jean, David, ont fait rosir de plaisir la terre verte un soir de match de coupe d’Europe entre l’ASSE et Manchester United. D’accord on ne connaissait pas le score final ! Mais quel plaisir de découvrir les nouveaux titres de l’excellent Solide Mirage. Le grand dérèglement en ouverture donne un ton ‘politique’ mais pas militant au concert. Après Après et Jamais deux pareils entraînent les claps du public, même la merveilleuse Apocalyspe à Ipsos se muscle sur la fin et donne envie de danser. Alors même si ce soir soir là, personne n’est né en 1982 comme Frànçois, il ménage des moments plus calmes avec par exemple un perpétuel été que l’on rêve partager, c’est pour mieux relancer avec le tube en puissance, 100 000 000.
Discographie
Frànçois & The Atlas MountainsDouceur
Bien sûr on ressent le working in progress d’un début de tournée mais il faut souligner la qualité musicale du quatuor et particulièrement du contre-chant du petit nouveau, David de l’excellent groupe belge, Le Colisée découvert l’an dernier aux iNOUïS du Printemps de Bourges. Frànçois n’oublie pas de glisser quelques titres importants de sa discographie, le chaloupé Les plus beau, l’énervé en vérité, une version terrible de Je suis de l’eau ou du caressant La fille aux cheveux de soie. Frànçois et ses Atlas Mountains séduisent, en totale liberté, par leurs improvisations, leurs sourires mais aussi avec deux reprises aux antipodes, le Didi de Khaled et la mise en musique d’un poème coquin de Baudelaire, Les promesses d’un visage qui inspirent des pensées qui ne sont pas du tout funèbres.
Liberté
Frànçois en totale liberté avec sa guitare sans jack peut conclure ce concert allongé dans la fosse avec le sublime Rentes écloses qui clôt le nouvel album, 10 minutes de contemplations en apesanteur, loin des contingences de ce monde déréglé qui s’effondre. Ne ratez pas Frànçois & The Atlas Mountains, c’est un voyage garanti vers l’ailleurs, moins cher qu’un billet d’avion.
Merci à Jennifer, Frànçois et ses Atlas Moutains et à l’accueil du Théâtre des Pénitents.