Slow Joe à Lyon est une figure locale qui pourtant vient du far east. Si l’on croisait son histoire dans un film, on penserait immédiatement que les scénaristes ont un peu forcé sur l’opium. C’était sans doute le karma de Cédric de la Chapelle, musicien lyonnais en voyage du côté de Goa en 2007 de tomber sur ce clochard céleste, ce fou chantant dans la rue un blues indien d’une voix sépulcrale. Le trip alors commence grâce à l’oreille avertie de Jean-Louis Brossard des Transmusicales de Rennes en 2009 pour un show mémorable. Suivront avec The Ginger Accident une nuée de concerts et deux albums, Sunny Side Up en 2011 et Lost for love en 2014.
Slow Joe & The Ginger Accident – My Sway
Let me be gone aurait dû consacrer le prince de la place Sathonay, roi d’un blues hybride et d’une poésie pantagruélique. Dès la première écoute, impossible de ne pas imaginer ces titres sur scène tant ce disque est monumental. Il s’ouvre sur un chant traditionnel en Kontani, la langue de Goa qui évoque une idylle impossible. Oui, ce disque parle d’amour (Swing your love). Ce mot irrigue les textes, c’est sa seule religion (Temple Mosque Church). My Sway swingue sévère, Joe malicieux s’adressant à son complice Cédric. I was a stooge, ode aux outlaws bouleverse, Candy sparkles illumine la mer d’Arabie, God damn the pusherman et son sax surinent les dealers de ‘slow’ et l’amour charnel triomphe avec She makes love like crazy. Et comment ne pas être submergé par un tsunami d’émotions avec Silent Waves, supplique ultime à la mort, ascenseur pour le paradis. Sinatra de Goa, crooner pas crâneur, Slow, laisse-nous te garder dans nos cœurs.
The Ginger Accident rendra hommage à Slow Joe le 13 avril au Transbordeur.
Slow Joe & the Ginger Accident — Let Me Be Gone
- Tambde roza
- Swing your love
- Temple mosque church
- My sway
- I was a stooge
- Candy sparkles
- Black moon
- God damn the pusherman
- She makes love like crazy
- Silent waves