Frànçois & The Atlas Mountains – Solide Mirage

Après le succès critique de Piano Ombre en 2015, le revoilà avec l’oxymorique Solide mirage. Dans ce nouveau disque, le néo Bruxellois se frotte à l’actualité morose avec des textes plus bruts sans perdre sa poésie de globe trotter illuminé et son onirisme coloré.

Désormais citadin, Frànçois peint notre monde urbain. Il troque l’aquarelle pour le pastel aux contours davantage rugueux et fait de même dans l’écriture et les compositions. Solide Mirage mêle la douceur, la mélancolie, la gravité (le sublime Apocalyspe à Ipsos, le nostalgique 1982, les Rentes écloses en apesanteur aux fulgurantes métaphores) avec l’abrasif, le politique, l’engagement (le très énervé Bête morcelée, le Grand dérèglement et sa mélodie ‘derviche tourneur’, la course effrénée d’Âpres après).

Frànçois & The Atlas Mountains – Âpres Après

« On s’est posé pas mal de questions. C’est délicat de parler de politique dans des chansons, mais c’est inévitable quand tu écris dans des moments comme ceux-ci. J’ai une attirance pour l’abstraction, la poésie mais je me suis rendu compte que c’était devenu une technique d’autruche. Je ne comprends pas pourquoi les musiciens ne se posent pas plus la question de la responsabilité de leur parole. »

Frànçois & The Atlas Mountains – Grand Dérèglement

Solide Mirage a été enregistré à Molenbeek au cœur de Bruxelles avec Ash Workman déjà aux manettes de Piano Ombre. Pierre Loustaunau (Petit Fantôme) et Gérard Black (Babe) se sont éloignés pour travailler leurs projets respectifs et le groupe a intégré le multi-instrumentiste belge David Nzeyimana découvert aux iNOUïS du Printemps de Bourges avec son groupe, Le Colisée et les cordes en majesté du disque ont été tressées par Owen Pallett. Solide mirage oscille ainsi entre colère saine et apaisement salvateur. L’humaniste Frànçois possède l’âme tendre du poète mais ce qui ne l’empêche pas d’être conscient et donc voyant.