Gunwood fait feu de tout bois

Gunnar Ellwanger, Joao Francisco « Jeff » Preto et David Jarry Lacombe forment Gunwood et viennent de publier leur premier album, Traveling Sound. Influencé par le Loner, Traveling Sound nous fait sentir l'odeur des grandes plaines et nous emmène loin de notre quotidien.

Pourquoi as-tu cette admiration pour le Loner ?

Gunnar : Je n’ai jamais été fan inconditionnel de Neil Young, mais c’est une personnalité pour qui mon respect a grandi au fil des années. Que ce soit dans le rock ou dans le folk, il est devenu une référence incontournable. Le « Loner » a souvent été précurseur autant dans l’écriture que dans la prise de son et le mixage. Il a influencé un nombre inimaginable de groupes des années 60 à aujourd’hui, comme par exemple Nirvana ou The Black Keys pour ne citer que ces deux là.

Discographie

Rainchild – Gunwood feat. Hugh Coltman (live)

Te rappelles-tu la première fois où tu as entendu Neil Young ?

Gunnar : Mon premier souvenir fort de Neil Young est associé au film Dead Man de Jim Jarmusch. Je connaissais déjà quelques chansons qu’il avait enregistré avec Crosby, Stills & Nash. Mais la manière dont il avait accompagné ce chef d’œuvre cinématographique m’avait réellement scotchée, que ce soit les longues phases d’improvisation libre ou le thème de guitare digne d’un Ennio Morricone.

Comment s’est passé l’enregistrement de cet album ?

Gunnar : Nous avons eu la chance d’enregistrer notre album aux Studios Ferber à Paris où plusieurs de nos icônes ont enregistré, répété et mixé avant nous. Un certain Mr.Young y était en répétition quelques semaines avant notre passage, Feist y a enregistré et mixé presque tous ses albums. Il y avait donc de très bonnes ondes. On était dans une grande salle entièrement en bois, avec une vieille console Neve, des microphones vintage… J’espère sincèrement que notre prochain album pourra se faire dans des conditions semblables. Nous avons enregistré l’album complet en 11 jours, la plupart des morceaux ont été joués en prise live à trois.

Vous vous appeliez Gunwood Circle et vous appelez désormais Gunwood. Pourquoi ?

Gunnar : Disons qu’on s’est adaptés au public français. On avait beau répéter trois fois notre nom en concert, les gens avaient du mal à le retenir ou même à le comprendre. De plus, la plupart des gens parlaient de nous en tant que Gunwood tout court, donc au bout d’un moment ça s’était imposé tout seul.

Comment avez-vous trouvé le son de l’album ?

Gunnar : Nous avons été bluffés dès le début par le son des prises. J’en profite pour féliciter notre preneur de son Guillaume Dujardin qui a fait un travail magnifique, ainsi que Jean-François Di Renzo qui a mixé l’album et Benjamin Joubert qui a fait le mastering. On en est très content.

Une tournée est prévue ?

Gunnar : La tournée vient de démarrer, nous serons un peu partout en France d’ici cet été. Notre prochaine date parisienne sera le 15 juin à la Bellevilloise dans le cadre du festival Folk You, et nous serons présents sur une quinzaine d’autres festivals. La rentrée s’annonce déjà bien également, je pense qu’on sera en tournée pendant un bon bout de temps.

Quel est ton meilleur souvenir de l’enregistrement de ce disque ?

Gunnar : Un de mes meilleurs souvenirs est celui de l’enregistrement de la chanson Old Man Song. C’est avec la démo de ce morceau que j’avais « recruté » mes amis Jeff et David, on l’avait ensuite mis de coté pendant longtemps avant de décider de l’inclure dans l’album. Je ne sais pas si c’est pour cette raison, mais il y avait une fraîcheur particulière sur ce titre. La fin du morceau, tout comme les effets sur la guitare, s’étaient complètement improvisés au moment de la prise. J’aime beaucoup ce genre d’accident.

TOP 10

1) Le disque que tout le monde écoute sauf vous ?

Gunnar : Avec de la chance ce sera le nôtre.

2) Ton disque préféré (pour le moment) de 2017 ?

Gunnar : Pleasure de Feist.

3) Le disque que vous attendez le plus ?

Gunnar : Le prochain album de Hugh Coltman.

4) Le disque qui va forcément vous décevoir ?

Gunnar : Je suis optimiste.

5) Harvest ou Harvest Moon ?

Gunnar : Harvest.

6) Le refrain ultime ?

Gunnar : Instant Karma.

7) Nirvana ou Pearl Jam ?

Gunnar : Plutôt Nirvana pour moi, plutôt Pearl Jam pour mes acolytes… Les deux sont des héritiers de Neil Young, comme quoi c’est encore lui qui nous met d’accord !

8) Votre disque honteux ?

Gunnar : Cowboys From Hell de Pantera : un album que j’adore mais que j’ai beaucoup de mal à défendre depuis les propos racistes tenus par leur chanteur Phil Anselmo en 2016.

9) L’écrivain qui aurait dû se mettre à chanter ?

Gunnar : Walt Whitman.

10) Le chanteur qui aurait dû se mettre à écrire ?

Gunnar : Paul Simon.

Gunwood - Traveling Sound

Traveling Sound des Gunwood est édité par le label Zamora / L’Autre Distribution.

Gunwood - Traveling Sound

Tracklist : Gunwood - Traveling Sound
  1. Traveling Soul
  2. Daydreams
  3. Tales
  4. Swimming
  5. Rainchild
  6. I Wanna Betray Myself
  7. Sweet Holy Road
  8. Hey Little Brother
  9. More
  10. Rescue
  11. Old Man Song
  12. Afraid of the Dark

Pouet? Tsoin. Évidemment.

Cela pourrait vous intéresser

Ici-bàs

Fauré et le cœur fait Baum !

Jouer, chanter l’immense Gabriel Fauré (évidemment son Requiem Op.48) pour louer la modernité de ses mélodies, c’est le formidable projet du funambule musical Olivier Mellano avec BAUM (Simon Dalmais au piano, Anne Gouverneur au violon, Maëva Le Berre au violoncelleOlivier Mellano à la guitare et la conception musicale avec l’aide de Sonia Bester alias Madamelune).
Eric Legnini - Despair feat. Yael Naim

Vidéo : Eric Legnini – Despair feat. Yael Naim

“Une certaine continuité dans le désespoir peut engendrer la joie.” écrivait Camus dans Noces. Le despair d’Eric Legnini avec Yael Naim est un carnaval mélancolique des animaux dont les larmes emplissent la ville dans un flot d’émotion.
Hugh Coltman - Zero Killed

Humaniste Hugh Coltman

On se souvient de son duo avec Babet dans les Amouratiques il y a deux ans, Hugh Coltman a sorti en mai un EP cinq titres, Zero Killed, point de morts alors que c’est la fin du monde. Gouttons aussi cette reprise de Cohen au festival de musique classique de St Riquier.
Opéra-rock The story of sad loving man - Festival Factory 2009

Mocky nous embarque et Spleen fait son show à la Cigale

La série Factory du Festival d’Ile de France nous a offert ce soir un spectacle audacieux avec l’ « opéra-rock » (ou au choix : opéra-folk, -funk, -jazz, -électro…) de Spleen. Prestation sous forme d’expérimentation, décevante pour certains, déjà culte pour d’autres…

Plus dans Découvertes

G-h-francis Nb

Enjoy G.H.Francis

Pas facile pour G.H.Francis de vivre son jour de courage. The Only Queer In The Van est une confession libératrice sous la forme d’une pop song à la Depeche Mode.
Ana-imdone

Ana n’attend pas !

Ana a tout juste 18 ans et sort un premier titre de rupture langoureux. On n’est pas sérieux quand on a 18 ans ? Pas sûr.
Johncanningyates

Quiet John Canning Yates

6 mois après la mort d’Elliott Smith sortait en 2004 l’unique album d’Ella Guru, le bien nommé The first album et cette cathédrale d’harmonies n’a pas pris une ride. Vingt ans plus tard John Canning Yates revient tranquillement en solitaire avec The Quiet Portraits chez Violette Records.
Shezlng2

Longue vie à Shezlöng !

Syncrétisme sensationnel. Shezlöng « chante et joue des musiques traditionnelles d’Anatolie réarrangées en funk psychédélique. » Bien sûr on connaît Altin Gün ou plus loin dans le temps, Selda Bağcan ou Nese Karabocek avec son Yali Yali remixé par Todd Terje. Voilà que déboule du massif central, l’Anadolu français, Shezlöng qui vous fera chalouper tout l’hiver.