Sur Imbécile, Olivier Libaux invite Barbara Carlotti, Helena Noguerra, Philippe Katerine et JP Nataf à venir pousser la chansonnette. Et pendant que l’ex Innocents, l’ex Objets s’occupe de la guitare. Lors de ce dîner, les quatre invités de Libaux vont se parler franchement et parler à cœur ouvert. En bon hôte, Libaux a sorti l’argenterie et a remonté de sa cave quelques bonnes bouteilles. Le son d’Imbécile est sensationnel. Les guitares et les arrangements font que ce disque nous condamne à un plaisir perpétuel.
Comment regardes-tu ce disque dix ans après sa sortie ? Il t’arrive de l’écouter ?
Discographie
Olivier LibauxOlivier Libaux : Oui, je l’écoute régulièrement ! Je sais que c’est un peu étrange d’imaginer un musicien qui écoute souvent son propre disque. Mais je l’écoute au moins une fois par mois. Je vérifie sa pertinence, quelque part. Je me félicite du propos que contient cet album. Et puis je trouve beaucoup de chansons vraiment réussies.
Quelle place occupe-t-il dans ton panthéon personnel ?
C’est ce que j’ai fait de mieux, en matière d’album de chansons originales. Autant L’Héroïne au Bain me laisse perplexe – je ne l’écoute jamais, celui-là -, autant Imbécile me plait. Je l’écoute aussi pour bien me rappeler que je suis un « imbécile », comme la plupart d’entre nous, d’ailleurs.
Quels sont tes meilleurs souvenirs de l’enregistrement ?
Il y en a pas mal. Je pense que j’aimais le fait que les « Imbéciles » se rencontrent. Katerine, JP Nataf, Barbara Carlotti. Ils se sont entendus comme larrons en foire. J’ai adoré les prises de batterie de Philippe Entressangle, aussi. En une journée, tu as toutes ces excellentes percussions qui sont enregistrées, elles sont parfaites. Et puis l’enregistrement des cordes, à Riga. Un grand orchestre qui était arrivé le matin au studio en autocar et qui est reparti le soir, après la séance, dans le même autocar.
Combien de temps a duré l’enregistrement ? Quelles ont été les difficultés ?
Je ne me souviens plus vraiment. Ça a été fluide. Je travaillais avec Alf, qui est un formidable ingénieur du son et mixeur (il a mixé Moon Safari et tant de grands disques). On s’engueulait tout le temps à propos du niveau de batterie dans les mix. Moi, j’en voulais plus. Lui, il en voulait moins.
Comment as-tu appréhendé l’enregistrement avec Katerine, JP Nataf, Helena Noguerra et Barbara Carlotti ? Les choses se sont faites naturellement ?
Très naturellement. Je connaissais Philippe Katerine et Helena depuis des années. JP Nataf, je ne le connaissais pas. Je suis allé le voir avec ce projet, je lui ai montré les chansons, il a aimé et m’a dit qu’il était partant. Quant à Barbara, je l’avais rencontrée un peu plus tôt, lors de la sortie de son tout premier album. Lorsque j’ai entendu sa voix, sur Le Petit Succès ou Le Célibat, j’ai trouvé ça magnifique. Ces merveilleux « Imbéciles » se sont tellement entendus qu’ils ont travaillé ensemble, par la suite, sur certains projets, certaines chansons.
Comment as-tu trouvé le son de ce disque ? Quels disques t’ont inspiré ?
Aucun disque ne m’a particulièrement inspiré. J’ai plutôt choisi ma guitare acoustique comme instrument pivot de l’album, et j’ai regardé ce qu’il se passait. Cette guitare acoustique me révélait des tas de choses, qui me semblaient être une identité française, ma propre identité, probablement. C’est pour ça qu’à la sortie de l’album, j’ai dit que j’avais quitté mes influences anglo-saxonnes.
Quelle est ta chanson favorite de ce disque ? Pourquoi ?
Je prends l’air et je prends l’eau, car cette chanson me ressemble. J’aime beaucoup aussi Ils sont marrants les gens, pour la même raison.
L’accueil critique avait été excellent. Avais-tu peur que le disque ne soit pas compris ?
En réalité, mes oreilles me disaient que j’avais réussi mon disque. Après, c’est toujours pareil : est-ce que les médias, le public vont y prêter attention. Mais pour le coup, j’ai eu beaucoup de bonnes surprises. Notamment l’accueil de France Inter (par Bernard Chérèze, malheureusement décédé depuis) qui m’a offert deux ans successifs de partenariat. FIP, qui a énormément soutenu l’album aussi, ainsi que Libération, et d’autres. Mon anecdote préférée, à propos de cet album est la suivante : il y a une FNAC près de chez moi. Je me rends régulièrement à cette FNAC – car j’achète encore des disques, eh oui. Étant discret, je me rapproche peu des vendeurs, des responsables de rayon. Un jour pourtant, il n’y a pas si longtemps, je suis allé quand même me présenter à la responsable du rayon « Variétés Françaises ». Qui a percuté aussitôt, en me disant : « C’est vous qui avez fait Imbécile ? ». Elle m’a alors dit que, pendant des années, lorsqu’un client venait la voir, souhaitant découvrir quelque chose de français, qui soit « différent », pas comme ce qu’on entend un peu partout. Elle allait piocher dans son rayon un CD d’Imbécile, et elle lui tendait. Si ce n’est pas une belle récompense, ça !
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- Les Papas Fritas avaient sacrément la frite
- Les jolies idées d’Idha
- Le voyage immobile d’Autour de Lucie
- Les démons magiques de Michael Head
- Cool as The Dandy Warhols
Olivier Libaux - Imbécile
Imbécile d’Olivier Libaux est disponible via le label Discograph.
- Générique
- Imbécile
- Le Petit Succès
- Ils Sont Marrants Les Gens
- L'amour À La Française
- Le Célibat
- Mon Idéal
- Mes Belles Années
- Les Faux Sourires
- J'en Ai Marre De La Mort
- Mon Verre D'eau
- Je Prends L'air Et Je Prends L'eau
- Deux Amoureux Sous Le Déluge