Gregor Reid
Gregor Reid a produit ce disque et avait travaillé auparavant avec The Delgados et Belle & Sebastian. Il est aujourd’hui photographe.
Comment as-tu rencontré les Pastels ?
Gregor Reid : Je ne peux pas me rappeler de ma première rencontre avec les Pastels. Je pense que c’était quand j’étais un assistant-ingénieur. Le groupe est venu dans le studio dans lequel je travaillais pour faire des overdubs et mixer quelques titres qui allaient figurer sur un EP. Ils avaient leur propre producteur qui faisait aussi office d’ingénieur. Je l’ai assisté et je devenu ami avec le groupe durant cet enregistrement.
Pourquoi avoir enregistré ce disque aux Cava Studios ?
Le Cava était alors le plus grand studio d’Écosse et avait une excellente réputation. C’était le genre de studios qui suscite l’intérêt des groupes. Le bâtiment était une grande église qui avait été transformée en 5 studios de taille différente. Cela allait du Studio One qui était assez grand pour accueillir un orchestre complet jusqu’au plus petit qui était essentiellement une suite de mastering. J’étais l’un des ingénieurs de la maison Cava et je venais de sortir de l’enregistrement le premier album de Belle And Sebastian, Tiger Milk, lorsque Stephen s’approcha de moi pour travailler sur le prochain album des Pastels. Il m’a fait une mixtape (une cassette pour être précis) pour m’aider à me faire une idée du son qu’il voulait. C’était un mélange de vieux morceaux et de nouvelles musiques. Ça allait de Bobbie Gentry à Grantby en passant par Morricone.
Cet enregistrement a été facile ?
L’enregistrement en lui-même n’a pas été aussi simple que les précédents enregistrements des Pastels car le groupe souhaitait intégrer des loops dans des chansons assez rythmées. C’était quelque chose que je faisais beaucoup à l’époque et c’est peut-être une autre raison pour laquelle j’ai eu en charge la production de cet album. Nous enregistrions Katrina qui jouait de la batterie et qui faisait pas mal de breaks. Je devais alors les sampler un par un et construire des boucles à partir de cela tout en m’assurant que nous conservions le feeling de Katrina. Aggi utilisait alors ces rythmes pour enregistrer sa basse. C’était comme enregistrer un disque de hip-hop mais en utilisant un batteur. Cela sonnait bien. Mais on utilisait des bandes de 2″ et des vieux samplers pour faire ces fameuses boucles. Cela nous a pris beaucoup de temps.
Cela vous a pris combien de temps ?
Je n’arrive pas à me rappeler de la durée totale de l’enregistrement. Cela a pris environ un mois, mais il s’est en réalité étalé sur une période bien plus longue car des invités sont venus enregistrer leurs morceaux.
Quelles ont été vos difficultés ?
Il n’y a pas eu de difficultés majeures en ce qui concerne l’enregistrement. Les difficultés sont venues de la disponibilité des gens. Le merveilleux Iain Carmichael du groupe One Dove a produit quelques titres, mais il était également occupé avec d’autres projets, de même que Norman et Gerry du Teenage Fanclub, Isobel de Belle And Sebastian et Dean de Luna. Nous devions donc être flexibles avec les dates d’enregistrement. Il n’y avait aucun problème quand nous avons commencé à travailler : nous étions tous sur la même longueur d’ondes et nous avions un objectif commun. Mais ne te méprends pas. Nous sommes passés par des moments stressants et des désaccords musicaux. C’est tout à fait naturel quand tu travailles avec un groupe toute la journée, quand tu travailles avec les mêmes personnes pendant des semaines d’affilée. Avec les Pastels, les débats se font habituellement pour le plus grand bien de l’enregistrement, l’ego l’emporte rarement… Je sais que Stephen peut parfois avoir du mal à laisser le contrôle lui échapper et cela bloque parfois les choses, mais personne ne boude pendant longtemps. Et après un verre de vin, tout redevient comme avant.
Un morceau de l’album a causé des difficultés. Il s’agit de The Hit’s Hurt. Stephen a eu du mal à finir les paroles et n’a jamais été complètement satisfait du chant. Nous avons fait pas mal de prises et nous avons réussi à le terminer. Mais ce fut une source de débats.
Comment as-tu trouvé le son de ce disque ?
Il s’agissait d’un enregistrement analogique. Même les samples des batteries proviennent d’enregistrements analogiques. Des micros à soupape, des amplificateurs de guitares, un vrai piano, des claviers (et non les plug-ins) et des bandes de 2″ ont été utilisés. Nous cherchions de la chaleur et de la profondeur sans perdre la clarté. Stephen était très précis quant à l’aspect sonore de l’enregistrement. Il était aussi important que la musique que nous avons enregistrée.
Quels sont tes meilleurs souvenirs liés à cet enregistrement ?
Je n’ai que de bons souvenirs liés à l’enregistrement de ce disque. D’un point de vue technique, c’était formidable de combiner mon amour de la musique électronique et échantillonnée avec des guitares, des violoncelles, des flûtes et des pianos, etc. Stephen et moi partageons l’amour des bandes sonores et nous l’avons souvent utilisé comme terrain d’entente en les regardant comme points de référence. Et au niveau personnel, les Pastels sont de bonnes personnes. Nous commencions la journée par un café, mangions tous nos repas ensemble et nous finissions la journée avec une bière ou un verre de vin. Katrina m’a fait découvrir mon premier hamburger au Falafel et au Stilton. Nous avons pas mal cuisiné pendant cet enregistrement.
Quelle est ta chanson préférée ?
C’est difficile de choisir un morceau d’un album auquel j’ai participé, même avec une distance de 20 ans. Pour moi, je pense que The Viaduct est mon préféré. J’adore le travail de Iain et j’ai été assez impatient de l’avoir terminé. C’est un titre très lent, très cool et la voix de Katrina est parfaite.
The Pastels – The Viaduct
Dean Wareham
Dean Wareham est le membre fondateur des Galaxie 500 et a joué de la guitare sur Illumination. Aujourd’hui, il mène le groupe Luna qui vient de sortir l’album A Sentimental Education.
Comment as-tu rencontré The Pastels ?
Dean Wareham : Nous nous sommes rencontrés dans les loges lors d’un concert des Galaxie 500. Ce devait être en 1990. Et je pense que c’était au College of Printing and Building.
L’enregistrement de ta voix et de ta guitare a pris combien de temps ?
Je pense que je suis resté en studio une seule journée. Deux tout au plus. L’enregistrement de ma guitare fut facile… Pour ma voix se fut plus difficile.
Quel est ton meilleur souvenir de cette journée?
Je me rappelle que le temps était ensoleillé à Glasgow. Et je me rappelle avoir bu du Scotch avec Katrina et Stephen.
Quel est ton morceau préféré de cet album ?
Probablement Viaduct. Il est si triste et si beau. C’est une chanson qui parle du fait de faire partie d’un groupe. J’aime les paroles : were we ever inspired, just for a moment, for is this our life ?, slackness in the blackness… Can’t you see I’m trying to tell you ?, We’ve paid our dues
Stephen McRobbie
Stephen McRobbie est membre des Pastels.
Pourquoi avoir appelé ce disque Illumination ?
Stephen McRobbie : Je pense que nous voulions quelque chose qui décrivait nos sentiments pour les chansons.
Nous avons partagé des images sur la combinaison des chansons. Nous avons pensé aux vents de neige lointains puis à des choses différentes. Il y a eu des conversations et des idées différentes. Finalement nous nous sommes mis d’accord sur llumination.
The Hits Hurt est le premier morceau de l’album. Il a été la cause de quelques difficultés. Tu t’en souviens ?
Je ne savais pas qu’il y avait eu des difficultés pour écrire cette chanson. Il y en a peut-être eu plus avec l’enregistrement. Je pense que je n’étais jamais sûre de mes parties vocales. Nous voulions que ce morceau soit un parfait équilibre entre quelque chose de pop et quelque chose de plus expérimental et sonne comme les Swell Maps ou Faust. Nous l’avons fait, comme dirait notre ami David Keegan.
Quels sont tes meilleurs souvenirs de cet enregistrement ?
Le studio Cava était un très beau studio. Je me rappelle marcher le matin dans la galerie d’art Kelvingrove. Il y avait des courts de tennis où nous pouvions travailler nos nouveaux morceaux avec nos meilleurs amis. Tout le monde était impliqué. Il y avait une grande équipe qui avait été recrutée pour faire ce disque. C’était magique et très spécial. On ne pourra jamais le refaire. J’ai énormément de bons souvenirs. C’était beau, il y avait de l’amour, de l’amitié, de la bonne musique, de l’intensité et de la concentration.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec Gregor Reid et Ian Carmichael ? Ce fut un enregistrement facile ?
Gregor était un des ingénieurs du Cava et il avait travaillé avec nous sur Mobile Safari. Il était rapide, efficace et créatif. Il faisait partie de notre équipe. Il m’a dit plus tard qu’il avait quitté les Belle & Sebastian pour venir travailler avec nous. Il ne l’a jamais regretté. On a recruté Ian Carmichael pour travailler sur Worlds Of Possibility, un single qui a été publié entre Mobile Safari et Illumination. Il nous avait aidé à le rendre plus pop. C’était agréable de travailler avec lui mais c’est Gregor qui est le responsable du son d’Illumination. Il était à nos côtés jour après jour. Ce fut à la fois facile et difficile à la fois. Il sonne toujours aussi bien.
Quelle est l’histoire de la chanson Rough Riders ?
Je pense que cette chanson parle de l’auto-célébration. C’était agréable de voir Dean venir chanter dessus.
The Pastels - Illumination
Illumination des Pastels est édité par Domino Records.
Ce disque devrait bientôt être réédité.
Toutes les photographies de cet article sont la propriété des Pastels.
- The Hits Hurt
- Cycle
- Thomson Colour
- Unfair Kind of Fame
- Fragile Gang
- The Viaduct
- Remote Climbs
- Rough Riders
- On the Way
- Leaving this Island
- G12 Nights
- Attic Plan
- Mechanised
English text
Gregor Reid
How did you meet The Pastels?
Gregor Reid : I really can’t remember the very first time I met the Pastels, but I think it was probably when I was an assistant engineer. The band came to the studio where I worked to record some overdubs and mix a couple of tracks for what I think may have been an EP. They had brought their own engineer/producer and I assisted him with the mixes and struck up a friendship with the band in the process,
Where did you record this LP? Cava Studios? Why?
Cava was the biggest studio in Scotland at the time and had a great reputation. It was one of those studios that bands aspired to record in. The building was a large church that had been converted into 5 studios varying in size from Studio one which was large enough to accommodate a full size orchestra, right down to the smallest which was essentially a mastering suite. I was one of the in house engineers at Cava and had just come off the back recording Belle And Sebastian’s debut album Tiger Milk when Stephen approached me about working on the next Pastels album. He made me a mixtape (on cassette) to help paint a picture of the sound and feel they were after for the record. The tape had a mixture of old and new music, from Bobbie Gentry to Grantby via Morricone. Right up my street!
How easy was the recording process?
The process itself wasn’t as straightforward as previous Pastels recordings as the band were keen to incorporate more of a looped feel for some of the rhythm tracks. This was something I was doing a lot of at the time and is perhaps another reason why I got the gig. We would record Katrina playing the grooves and drum fills and I would sample each track individually, kick, then snare, hi-hats etc and then construct loops from these elements, ensuring we kept as much of Katrina’s feel as possible. Aggi would then use these rhythm tracks to lay her bass down. Much like making a hip-hop record but using the band’s own drummer. This sounded great, but back then we were still recording to 2” tape and using old school samplers to make the loops. So it was pretty time consuming.
How did long it take you?
I actually can’t remember how long the whole process took in the end, I would guess around a month, but it was spread over a longer of period of time, I think partly to do with scheduling as we had quite a few guests come in and work on the record.
What were your difficulties?
There were hardly any difficulties with the recording process most of the issues came from people’s availability.
The splendid Iain Carmichael from the band One Dove produced a few of the tracks but he was also busy with other projects, likewise with the guest musicians Norman and Gerry from Teenage Fanclub, Isobel From Belle And Sebastion, and Dean from Luna. So we had to be flexible with the recording dates. When we got down to working there were no real issues, everyone was on the same page and knew what we were trying to achieve. Don’t get me wrong we had the odd stressful moment and occasional musical disagreements, it’s only natural when you’re working long days, with the same people for weeks at a time. With the Pastels arguments are usually for the greater good of the record, ego rarely comes into it, I know Stephen can sometimes struggle to let go of control and this occasionally brings things to a head, but no one sulks for long and after a glass of wine it’s business as usual.
One track from the album which I remember causing us some difficulties was, “The Hit’s Hurt”. Stephen was struggling to finish the lyrics and was never completely satisfied with the vocals which lead to a lot of re-recording. We definitely got there in the end but it was the source of some debate.
How did you find the sound of this LP?
This was an analogue recording, even though some of the drums were sampled, they were sampled from our analogue recordings. Valve mics, guitars amps, real piano, keyboards, (not plug-ins), and 2”tape were all we used. We were looking for warmth and depth without losing clarity. Stephen was very particular about the sonic aspect of the recording; it was as important as the music we recorded.
What are your best memories about this recording process?
I have nothing but good memories from the making of this record. From a technical point view, it was great to be able to combine my love of sampled and electronic music with guitars, cellos, flutes and pianos etc. Stephen and I share a love of soundtracks and we often used this as a common ground when looking for points of reference. And on a personal level the Pastels are good people to be around, we would have our first coffee of the day together, eat all our meals together, and finish the day with a beer or a glass of wine.
Katrina introduced me to my first ever Falafel and Stilton burger as we cooked a lot of our meals in the studio kitchen.
What’s your favorite song of this LP?
It’s difficult to choose a favourite track from a record that I was so involved with even with the distance of 20 years. For me I think The Viaduct stands out as my favourite, I loved working on it with Iain and couldn’t wait to hear it finished. It has such a cool, lazy summer groove and Katrina’s vocal on it is perfect.
Dean Wareham
How did you meet The Pastels ?
We met backstage at a Galaxie 500 show in Glasgow, must have been 1990, I think it was at the College of Printing and Building.
How easy was your recording process of your guitar and your vocals ?
I think I was in the studio just one day, or two days at most. Recording the guitars was quick, recording my backing vocal was harder.
What’s your best memory of this recording process ?
I remember it was sunny in Glasgow and I remember drinking Scotch with Katrina and Stephen.
What’s your favorite song of this LP ?
Probably “Viaduct” — so sad and pretty, seems like it’s a song about being in a band, I love the lyrics:
were we ever inspired / just for a moment / or is this our life? / slackness in the blackness . . . .
can’t you see I’m trying to tell you? / We’ve paid our dues
Stephen McRobbie
What’s the reason behind the title of this album ?
I think we wanted something loosely descriptive of our feeling for the songs. Shared images we had of how the songs combined. Slow blizzards of far off lights, maybe something that could be many different things. There were conversations and different ideas until eventually we agreed on Illumination.
The Hits Hurt is the first track of the LP. But I know that you had some difficulties to write this song. Do you remember these difficulties ?
I don’t know if there were difficulties with writing the song, maybe more with recording it. I think I was never sure if I got the vocal right and kept going with it. We wanted the track to be an equal balance between something pop and something more experimental like groups I / we grew up loving like Swell Maps and Faust. Almost made it, as our friend, David Keegan once said.
What are your best memories of the recording process of this LP ?
CaVa was a very nice studio to work in, walking down there on a beautiful morning past Kelvingrove Art Gallery and tennis courts to work on your new music with some of your best friends. Everything paid for. We had quite a big crew on the record; it was magical, special, unrepeatable. So many best memories. Good music, intensity, concentration, friendship, love.
Why did you choose to work with Gregor Reid and Ian Carmichael? How easy was the recording process?
Gregor was one of the in house engineers at Ca Va and he’d done some work on Mobile Safari. He was fast, efficient and creative, part of our team. He later told me he turned down Belle & Sebastian to work with us – and never regretted it. We brought in Ian Carmichael to work on a single between Mobile Safari and Illumination, Worlds Of Possibility, and thought he could maybe help us become a little more pop. Really nice to work with and very talented but Gregor was the main person responsible for the sound on Illumination. He was there day after day. An easy and difficult recording process, even now it sounds like that to me.
What’s the story of the song Rough Riders ?
I think maybe a little self-celebratory, modestly swaggering. It was nice to have Dean singing on it.