Akron/Family
On ignore s’ils avaient fumé le calumet de la paix avant d’entrer en scène, mais les New Yorkais d’Akron/Family sans doute plus proche du Manhattan aux racines Algonquines, ont livré un incroyable set de deux heures avec une poignée de titres enchainés comme une longue psalmodie du vieux chaman de la tribu lors d’un rite initiatique.
Débutant tout en douceur dans la pénombre, les lumières dévoilant progressivement l’immense tipi bariolé et coloré, métaphore kaléidoscope de la musique de ce groupe hors normes, surmonté d’un drapeau américain dont les étoiles ont fondu se métamorphosant en une spirale javellisée évoquant le psychédélisme des années 60.
Akron/Family – Everyone is Guilty (SXSW Music 2009)
Tout le monde chante dans ce trio sous peyotl, Dana Janssen à la batterie et aux airs de surfer californien échappé de Dogtown, Seth Olinsky à la guitare, sosie de Bjorn Borg version Wimbledon 1980 et Miles Seaton, derviche tourneur de la basse s’envolent parfois dans les aigus et distillent des harmonies qui font passer les Fleet Foxes ou Bon Iver pour d’aimables enfants de choeur. Le tout est saupoudré d’improvisations plus ou moins bruitistes à la Zappa, d’envolées psychédéliques que ne renierait pas le Pink Floyd de The Piper at the Gates of Dawn. Akron/Family propose une musique ensorcelante, envoutante, grisante qui donne furieusement envie de danser, de remuer comme les guerriers indiens avant le combat jusqu’à la transe extatique et tellurique, le micro parfois enfoncé jusqu’à la glotte. Les deux rappels nous laissent sonnés avec une impression étrange d’avoir voyagé et franchis les portes de la perception chères à Huxley.
Akron/Family – Ed is a Portal (SXSW Music 2009