En 1997, tout change. Callahan sort de sa zone de confort et fait rentrer des musiciens dans son univers (donc dans son studio). L’album Red Apple Falls est donc l’album de la rupture. Callahan écrit toujours les plus belles chansons du monde mais ces dernières ont une sacrée plus-value. La production de Jim O’Rourke rend des chansons comme I Was A Stranger totalement enivrantes.
Se confiant à Gilles Dupuy des Inrocks en 1997, Callahan expliquait qu’il n’avais pas le contrôle sur sa musique. Red Apple Falls est donc le fruit d’une longue mutation de ce compositeur américain à la voix d’outre-tombe et à la mémoire discrète.
Discographie
Bill CallahanPourquoi avoir appelé ce disque Red Apple Falls ?
Bill Callahan : Il s’agit des deux côtés de la vie : le fait d’avoir une vie saine (comme les pommes rouges que tu manges quand tu es enfant) et la chute de l’homme. A partir de quel moment l’enfant est responsable du péché originel ?
Pourquoi as-tu choisi Jim O’Rourke comme producteur de ce disque ?
Je l’ai rencontré quand il est venu jouer du violon sur une paire de chansons de l’album Wild Love. Quand est venu le moment d’enregistrer Red Apple Falls, Drag City m’a dit : « Te rappelles-tu du type qui est venu jouer du violon sur Wild Love ? Et bien c’est aussi un très bon ingénieur son ». J’ai dit « ok, essayons-le ». Il n’était pas familier avec ce que j’avais fait auparavant. J’ai au final juste pris au mot les gens de Drag City.
Quels sont tes meilleurs souvenirs liés à cet enregistrement ?
Après avoir suivi les chants principaux pour Inspirational, Jim m’a demandé: « Pourquoi souris-tu quand tu chantes ça ? »
C’est vrai. Tu peux l’entendre quand tu écoutes la chanson. C’était l’une des premières fois que je chantais avec un groupe complet, avec une batterie et tout le reste – et cela te fait sentir fort. J’ai apprécié le fait d’ajouter des synthétiseurs sur Ex-Con. C’était une démarche inconsciente et immédiat Je me suis donc dit que je ne pouvais pas me tromper. On a traité la batterie de Stranger comme si on était Jeff Lynne. Ce fut assez drôle.
Smog – Ex-Con
Ce fut un enregistrement facile ?
Je crois que nous avons enregistré et mixé le tout en cinq jours. Ce fut donc très rapide et très facile. Jim a tout mixé après que nous ayons enregistré le tout. Et tout a été enregistré live.
Comment as-tu trouvé le son de Red Apple Falls ? Il est bien plus sophistiqué que celui de The Doctor Came At Dawn.
Avec l’album Doctor, je me suis embêté avec des ingénieurs charmants mais assez perplexes que j’avais trouvé dans les Pages Jaunes. J’étais heureux de travailler ainsi car cela a donné une plus-value au disque. Je pense que les arrangements de Red Apple Falls sont plus solides et plus costauds. Surtout grâce à la pedal steel et au cor d’harmonie. Et il y a aussi le piano de Jim qui est assez évocateur.
Comment perçois-tu ce disque aujourd’hui ? Comment le classes-tu par rapport à tes autres albums ? Il est assez singulier au niveau du son.
Je ne l’ai pas écouté depuis qu’il est sorti. Je me rappelle qu’il y a avait une ambiance automnale et assez classique. Je suis sur qu’il aurait un son assez étranger à mes oreilles si je l’écoutais aujourd’hui.
Quelle est l’histoire de la chanson Ex-Con ?
Cette chanson a commencé avec l’image d’un homme avec une veste en jeans et une cravate. C’était une image importante pour moi quand j’étais enfant. Elle me donnait aussi beaucoup d’espoir et me donnait envie de me battre. J’ai construit cette histoire à partir de cette image.
Et cette pochette ?
J’ai fait une cathédrale qui ressemble aux gratte-ciels. Cette pochette fait écho au titre de l’album. Elle évoque la chute de l’homme et le fait d’avoir une vie saine.
Smog – Red Apple Falls
Red Apple Falls de Smog est disponible via Drag City.
- The Morning Paper
- Blood Red Bird
- Red Apples
- I Was A Stranger
- To Be Of Use
- Red Apple Falls
- Ex-Con
- Inspirational
- Finer Days
English text
What’s the reason behind the title Red Apple Falls ?
Bill Callahan : It had the taint of two sides of life — wholesomeness (those red apples we ate as kids) and the fall of man. At what point does a child become guilty of the original sin?
Why did you choose to record this album with Jim O’Rourke ? How did you meet him ?
I’d met him when he played cello on a couple songs on Wild Love. When it came time to record Red Apple Falls, Drag City said, “Remember that guy who played cello on Wild Love? Well, he’s also a great recording engineer….” So I said, “OK, I’ll try him.” I wasn’t familiar with anything he’d done, I just took Drag City’s word.
What are your best memories about this recording process ?
After tracking the lead vocals for Inspirational, Jim asked me, “Were you smiling while you sang that?”. I was — you can hear it in the performance. It was one of the first times I’d sung with a full band — the drums and all that — and it makes you feel high. I enjoyed adding synthesizer parts to Ex-Con, because it was unconscious and immediate and it seemed I could do no wrong. And the Jeff Lynne treatment on Stranger’s drums was fun to witness.
How easy was this recording process ?
I believe we recorded and mixed it in five days. Which is super fast and easy. Jim was mixing it as we tracked. All the band and lead vocal was tracked live.
How did you find the sound of Red Apple Falls ? Red Apple Falls is more sophisticated than The Doctor Came At Dawn.
With Doctor I was muddling through by myself with these puzzled but cheerful engineers I found in the Yellow Pages. I was happy to work that way ‘cos it gave it an edge of necessity. I think the instrumentation of RAF itself shaped a lot of the sound — pedal steel and french horn. Plus Jim’s evocative piano style.
How do you see this album today ? What are your feelings about it -sonically speaking- (especially compared to your other albums) ?
I haven’t listened to it since it was released. I remember it as having a classic and Autumnal feel. I’m sure it would sound foreign
to me if I listened to it now.
What’s the story behind the song of ‘Ex-Con’ ?
It started with the image of a man in a jean jacket with a tie. That was a heavy image when I was a kid. It had a lot of hope
and fight and a touch of sympathy. I just built the story from that image.
What’s the story of the cover album ?
I made the cathedral into skyscrapers. It was similar to the title — a touch of wholesomeness mixed with the fall of man