Xavier Boyer sait écrire des chansons. Un détail qui a son importance. Some/Any/New est une véritable boite de Pandore (ou de confiseries) qui va faire le régal de tout amateur de pop qui se respecte. On rougira de plaisir sur At Bay, on se dandinera sur QuattrSonic. Cet homme connaît son affaire. Produit par Stéphane Laporte, ce disque sera assurément la seule source de chaleur de l’hiver 2017.
Tu avais déjà fait un premier disque solo sous le nom d’Axe Riverboy. Tu sors ce nouvel album sous ton propre nom. Pourquoi ce changement ?
Xavier Boyer : J’avais l’impression que ce n’était tout simplement pas le même projet: Axe Riverboy avait un côté plus pastoral et folk dans la production, Some/Any/New est plus brut. Je ne trouvais pas le lien entre les deux. Pour la petite histoire, j’avais prévu d’appeler Axe Riverboy Xavier Boyer, et pour Xavier Boyer j’ai longtemps cherché une anagramme qui collerait bien.
Discographie
Xavier BoyerXavier Boyer – QuattroSonic
C’est toujours aussi facile d’écrire des chansons après avoir publié sept albums avec Tahiti 80 ?
Facile, je ne sais pas si c’est le terme! C’est toujours compliqué d’écrire des chansons, enfin surtout de les finir. Le plus difficile, peut-être, c’est de garder une motivation, une envie. J’ai encore l’impression d’avoir des choses à dire et des mélodies à trouver.
On parle de plusieurs années pour construire ce disque. Pourquoi avoir mis autant de temps ?
L’écriture de cet album s’est déroulée sur plusieurs années entre l’album Ballroom et la réédition de Puzzle. Si on ajoute aussi les tournées de Tahiti 80, ça prend du temps. Je n’avais pas non plus vraiment de deadline, j’allais au fil de l’inspiration, sans pression.
Comment s’est faite la rencontre avec Stéphane Laporte ? Il a produit le disque ? Il l’a mixé ?
C’est Ricky Hollywood qui me l’a présenté. J’avais adoré le son de l’album d’Orval Carlos Sibelius. J’ai contacté Stéphane pour ses talents d’ingé son, et puis en avançant dans les morceaux on a rejoué ou rajouté quelques overdubs pour faciliter le mixage. C’était cool de finaliser le disque à 2 après avoir passé beaucoup de temps seul sur les chansons.
Quels sont les disques que tu as écoutés pendant la fabrication de ce disque et qui t’ont aidée à le construire ?
J’ai beaucoup écouté de disques solos comme ceux de Shuggie Otis, Todd Rundgren, Chris Cohen aussi. J’aime l’idée qu’un disque soit la vision d’une seule personne. Pour ce projet, c’était la condition sine qua non à mon avis, sinon j’aurais fait un autre disque avec Tahiti 80… Ou un autre groupe.
Tu as voulu garder le côté instantané de ses nouvelles chansons. Ce n’est pas trop difficile avec toute la technologie et tes habitudes de travail ?
Je me souviens d’une interview de Ray Davies qui disait qu’il ne voulait surtout pas qu’on écoute ses maquettes, car elles n’étaient que des ébauches, des brouillons imparfaits. J’ai longtemps partagé son opinion. Désormais, je pense qu’il y a souvent quelque chose d’intangible dans un premier jet et qu’on n’arrive jamais à le reproduire ensuite. Nos outils actuels, nous permettent de capturer cet instant-là, avec un son très correct.
Quel est le meilleur souvenir de l’enregistrement ?
Peut être, l’écriture des deux morceaux qui ont donné le ton du disque Stockholm Syndrome et At Bay. Même si, je ne savais pas pour quel projet j’allais les utiliser, j’ai eu l’impression que je tenais 2 très bonnes chansons.
Qui a réalisé la pochette ? Pourquoi l’as-tu choisie ?
C’est Maxime Prieux, notre collaborateur avec Tahiti 80 depuis quelques années. Il a colorisé une photo que je lui avais donnée. On a beaucoup tâtonné sur le lettrage, jusqu’à ce qu’il sorte son pinceau et écrive à la gouache mon nom et le titre. Finalement un processus assez comptable au rapport numérique et analogique. Les 2 sont complémentaires.
Xavier Boyer – Stockholm Syndrome
Tu as multiplié les supports d’enregistrement. Pourquoi ? Tu n’avais pas peur de te perdre ?
J’ai enregistré parfois dans un train avec un contrôleur qui me posait des questions sur mes chansons, chez des amis sur un bout de table, partout où je le pouvais. Je pense qu’on travaille très bien quand on a un cadre « limitant » comme le nombre de pistes à disposition, où le niveau de bruit acceptable pour un voisin. Ça oblige à sortir de sa zone de confort, à être créatif. En fin de session, on a fait un passage sur un magnéto à bandes à Namabiru (studio de Tahiti 80) et c’était assez jouissif d’écouter les morceaux sans avoir à regarder des ondes sur un écran. J’ai ressenti ça comme une validation du travail fourni.
Tu joues à Paris bientôt. Tu prévois d’autres dates ?
Je vais jouer quelques concerts avant, en solo, en duo, voire en trio parfois! Ce sera aussi nouveau pour moi, j’ai hâte. Et ensuite il y aura d’autres dates en 2018 : le 19 octobre au Nordik appart (Caen), le 14 octobre à Nantes, le 25 novembre à Tokyo, le 2 décembre à Lyon et le 6 décembre à Paris au Point Ephémère.
Some/Any/New de Xavier Boyer sera disponible le 20 octobre 2017 via le label Human Sounds.
- Stockholm Syndrom
- Cherry Cloud Panic
- Quattrosonic
- At Bay
- At This Pint
- Song For M
- Aside
- Napoleon Columbus
- Baby Cannon
- Ex Ordinary
- Longing The International Merry-Go-Round
- The Changing