Julien Pras en cinq questions
Ton souvenir de concert ?
Je crois que le dernier concert de Calc au Black Bass Festival cet été fait déjà partie de mes meilleurs souvenirs. On n’avait pas joué ensemble depuis 9 ans, et même si on a jamais cessé de se voir en dehors du groupe, c’était génial de retrouver les copains pour jouer ensemble. Au cours des dernières années on a rejoué ensemble occasionnellement avec d’autres groupes (Pull, Victory Hall), on a enregistré une demi-douzaines de reprises de Guided By Voices dans ma cave, Hugo joue de la batterie sur Horses In Disguise, un des titres de Wintershed, mais avec Calc ça remontait et tout s’est déroulé tranquillement, des répétitions au concert. Cela faisait un bail aussi qu’on avait pas joué devant autant de monde avec Calc, c’était vraiment fort. Un peu plus tôt dans la journée j’avais joué sous mon nom, accompagné comme le plus souvent possible par ma compagne Helen Ferguson qui est venue chanter sur un morceau (Swing Gang) pendant le concert de Calc.
Discographie
Julien PrasTa rencontre en tournée ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer un de mes héros, Lou Barlow, à six reprises il me semble, dont deux fois en 2013 avec Mars Red Sky en première partie de Dinosaur Jr. Quelques années plus tôt on m’avait programmé pour ouvrir pour un de ses concerts solos à Toulouse (c’était avec mon groupe Calc à vrai dire, mais certains musiciens étant indisponibles, j’avais joué en acoustique accompagné de Mathieu (claviers) sur deux/trois morceaux). Bref c’était une petite asso qui organisait et on dînait tous ensemble dans un appartement. J’ai oublié de fermer à clé en allant soulager un besoin naturel, et qui c’est qui vient ouvrir la porte et glisser sa main pour trouver la lumière ? Loulou Baba lui-même. Un moment très embarrassant vous pouvez l’imaginer. Bon ça nous a tous bien fait rire, brisé la glace et on a commencé à discuter de tout et de rien. J’essayais de me comporter de façon naturelle, détendue, alors que j’étais sidéré de parler à mon idole.. J’ai baragouiné n’importe quoi, notamment après le concert où forcément je luis ai refourgué mes albums et j’ai fini par le gonfler je crois bien (il est resté très poli mais je sentais bien que c’était foireux). A chaque fois qu’on s’est croisé après ça je n’ai jamais vraiment réussi à lui parler normalement, à chaque fois je dis un truc maladroit et je perds mes moyens.
Julien Pras – Horses In Disguise
Ton anecdote dans le van ?
En repartant d’un concert à Munich, après avoir joué au Keep It Low festival (organisé par Sound Of Liberation, c’est un festival Doom/Heavy/Psyché). On avait fait un chouette concert devant un bon 400 personnes je pense, et en longeant le bâtiment en van un groupe de 5 ou 6 gars nous a reconnu, on a ouvert la porte coulissante du van pour les saluer et les mecs sont devenus complètement hystériques, ils étaient ivres et très drôles, leur enthousiasme était… étonnant, surtout quand ils ont commencé à vouloir nous donner des trucs pour nous remercier pour le concert : ils ont sorti tout ce qu’ils avaient dans leurs poches et nous ont balancé des thunes, des briquets, n’importe quoi comme on jette des confettis ! On a bien essayé de leur rendre leurs billets mais ils étaient trop allumés pour accepter.
Ton prochain disque ?
Un troisième album solo sort ce 27 Octobre chez Yotanka. Il a été enregistré et produit par mon ami Léonard Bremond (qui a un projet electro/pop, Camel Power Club) dans un local désaffecté près de la base sous-marine de Bordeaux. C’est bien comme plantage de décor ça. Léo m’a encouragé à aller vers plus de simplicité dans l’arrangement des chansons, j’ai même repris la structure de certaines d’entre elles pour les alléger, aller plus à l’essentiel. Ce même état d’esprit s’applique à la production ; On a rarement doublé les chants lead par exemple, privilégié une belle prise de guitare, profonde et chaleureuse (Léonard a utilisé jusqu’à six micros pour capturer certaines acoustiques) plutôt que d’accumuler des couches d’instruments. Cela n’empêche que le disque est quand même assez riche en instrumentation, mais là où je peux parfois avoir la main lourde, Léo m’a aidé à faire le tri et surtout a excellé dans les prises de sons, l’organisation des sessions, le mixage et la direction. Un vrai rôle de producteur/arrangeur. Je suis très fier de cet album, qu’on a commencé à défendre en concert avec ma chérie Helen Ferguson (Queen Of The Meadow) qui m’accompagne au chant, autoharpe et percussions.
Ton prochain rêve ?
Flippante cette question… A moins que je sois passé à côté d’une nouvelle application androïde qui permet de programmer ses rêves ?! Voilà ça sera sûrement ça mon prochain rêve… vivement c’soir qu’on s’couche, tiens !
Julien Pras – Divine Spark
En écoute avec Julien Pras
- Guided By Voices – 5° on the inside
C’est le premier titre de August By Cake, l’avant-dernier double-album de GBV sorti il y a six ou huit mois (oui, un nouvel album est déjà sorti depuis !!) et j’aime bien le mettre le matin pour mettre toute la famille de bonne humeur, ça commence par Robert Pollard qui déclame « Ladies and gentlemen, I present to you August By Cake !! » suivi d’un « thème » militaire/cirque de trompette, avant d’envoyer dans du classic-rock façon GBV, parfait ! - The Beach Boys – Heroes & Villains
L’été dernier on écoutait Smile dans la voiture avec les filles (Louve et Willow, les filles d’Helen que vous pouvez voir dans le clip de Divine Spark réalisé par Seb Antoine) et quand Willow voulait entendre ce morceau en particulier, elle le décrivait comme « la chanson avec les petits bonshommes qui chantent » (elle va avoir neuf ans). Elle se représentait les Beach Boys comme des petits bonhommes, sûrement à cause des chorales et voix de têtes, c’était très mignon. J’aimerais vraiment voir dans sa tête parfois les petits films qu’elle se fait quand elle écoute de la musique, toujours très attentive, perdue dans ses pensées. - Queen Of The Meadow – The Bride
C’est le projet de ma compagne Helen, et ce morceau est sur le premier album Aligned With Juniper sorti en 2016 sur le label de notre ami hollandais Stefan Breuer, Tiny Room. J’adore tous les morceaux, et je crois réussir à rester objectif car j’enregistre ses morceaux et chante et joue avec elle, je les connais sous toutes les coutures mais je reste fasciné. J’ai choisi ce morceau car vous pouvez le trouver plus facilement sur internet, une belle vidéo a été réalisée pour ce titre. - Monolord – Empress Rising
On a rejoué avec eux sur la dernière édition du festival dont je parle plus haut à Munich, Keep It Low. Ils tournent actuellement avec Conan, un autre groupe très doom comme eux, mais j’aime en particulier la voix, les effets qu’il déclenche en live. Sur ce titre ça sonne très proche de Dragonaut de Sleep, une influence massive et commune visiblement, Jimmy pense que c’est un effet Leslie, je dirais plus une sorte de phazer ou Flanger. Bref ça sonne sa mère, comme on dit. - The World of Dust – Endless Dreams
Le projet solo de Stefan de Tiny Room Records, après avoir joué sous le nom The Subhuman. C’est sur son dernier album Golden Moon et c’est un très beau morceau, fragile dans l’interprétation et le son très Lo-Fi comme on aime tous les deux ! Il a toujours été très prolifique et joue aussi dans d’autres groupes comme Lost Bear, Howart, et a joué pendant plusieurs années dans I Am Oak, un groupe hollandais qui tourne bien là-bas. C’est un super copain et un de mes artistes préférés ; il fait lui aussi des collages (avec les autres Calc/Pull/victory Hall, Helen et Stefan on est tous des fans obsessionnels de Robert Pollard et Lou Barlow…) mais les siens sont vraiment magnifiques ; il a d’ailleurs sorti un livre de ses collages qui s’appelle également Golden Moon et contient entre autres ses pochettes d’albums.
Julien Pras - Wintershed
Plus d’infos sur la page facebook de Julien Pras.
Julien Pras sera entre autre en concert à Lyon (Kraspek Myzik) le 2 décembre et à Paris (Point Éphémère) le 6 décembre avec Xavier Boyer et Barbebleue.
- Hurry Kane
- Divine Spark
- Shallow Grooves
- Horses In Disguise
- Charles House Infirmary
- Hired Mourners
- Wintershed
- My Loyal Partner
- On Trial
- Green Planets
- The Great Devise