[1997 – 2017] The Minus 5, Maximum Rock & Folk

Avant de publier l'un des meilleurs albums de l'année 2003 en recrutant les membres de Wilco, The Minus 5 commença son tour de chauffe en publiant deux disques dans les années 90. Monté par Peter Buck (R.E.M.) et Scott McCaughey, The Minus 5 était (et est toujours) un groupe à géométrie variable qui écrivait de sacrées belles chansons.


Dans les années 90, la probabilité de croiser Scott McCaughey à un concert de R.E.M. était plus forte que celle de trouver un disque de The Minus 5 dans les bacs d’un disquaire de Besançon ou de la F.N.A.C. Rue de Rennes. Un exemplaire de The Lonesome Death of Buck McCoy s’est sûrement retrouvé au rayon Import du Virgin des Champs Élysées. Son prix tellement prohibitif vous faisait rapidement tourner les talons.
On a donc connu Scott McCaughey grâce à sa guitare et à ses frisettes lors des concerts de R.E.M.. McCaughey a accompagné le groupe d’Athens de 1994 à 2011. Sur scène il y avait Stipe et ses danses si singulières, la doublette sacrée Buck et Mills et McCaughey qui assurait tranquillement le spectacle.
Stipe composant plus lentement que les autres membres du groupe, il n’est pas étonnant de voir s’échapper Peter Buck et de le voir monter un groupe avec Scott McCaughey. Les disques de The Minus 5 sont donc des petits bijoux du rock indé américain que l’on range à coté de ceux de Grant Lee Buffalo et des Posies. On tuerait aujourd’hui pour avoir un groupe comme The Minus 5. Au lieu de ça, on récupère des tâcherons comme Ty Segall qui publie un disque tous les 3 mois.
Il y a vingt ans, The Minus 5 publiait The Lonesome Death of Buck McCoy, un disque oublié par Spotify et les classements. Mais pas par nous.

The Lonesome Death of Buck McCoy est le second album de The Minus 5 publié par Hollywood Records. Comment vous-êtes vous retrouvés sur ce label ?

Scott McCaughey : Le premier album de Minus 5 a été publié par le label Glitterhouse Records en Europe et par East Side Digital aux États-Unis. Mon ami Robert Seidenberg m’a ensuite fait signer chez Hollywood (propriété de Disney), qui a hébergé temporairement mon label Malt Records. Je l’ai connu par différents réseaux et je lui écrit quelques articles (j’ai même interviewé Spinal Tap !) quand il était rédacteur de Creem Magazine durant sa renaissance. Nous sommes restés amis et c’est quelqu’un qui a de très bons goûts musicaux.

Minus 5 - The rest of the world

L’enregistrement de ce disque fut-il facile ?

Ce fut très compliqué ! Nous avons travaillé dans différents studios avec différents formats pour l’enregistrement. Je suppose que c’est lié au fait que nous avons enregistré dans différents endroits avec des personnes que j’aime. My Mummy’s Dead fut enregistré pendant un jour off d’une tournée de R.E.M. aux studios Water Music à Hoboken dans le New Jersey avec mon vieil ami Dennis Diken des The Smithereens. Wouldn’t Want To Care fut aussi faite pendant une journée off d’une tourné de R.E.M. et a été enregistrée à Athens. Wasted Bandage fut enregistrée à Seattle dans les Studios d’Inronwood et Empty Rood aux Reciprocal Studios. Sur Boeing Spaceairium, on a transféré l’enregistrement de la voix de Robert Pollard qui était sur une cassette sur les bandes. On a transféré ça sur une machine, et je suis quasiment sûr de moi, qui était une Sony DA-88 digital Hi-8. Je pourrais te donner encore plus de détails techniques mais je ne veux pas t’embêter avec ça. Mais oui, ce disque sonne bien.

Combien de temps cela vous a pris ?

Cela nous a pris probablement plus d’un an ou deux. Vers la fin, les choses se sont éclaircies et j’ai probablement passé quelques grosses semaines à faire le mix et le mastering.

La liste des invités donne le vertige : Robert Pollard, Mike McCready, The Posies, The Presidents of the USA… Cela n’a pas été trop difficile à gérer ?

La plupart du temps, je demandais juste à mes amis s’ils aimeraient jouer sur mon disque. Après, ils nous restaient à trouver le moment opportun. Quand j’ai commencé ce disque, je n’avais que des nouvelles chansons et je voulais faire quelque chose de neuf. J’ai donc saisi les opportunités dans le temps imparti. C’est vraiment le mode de fonctionnement de Minus 5 : jouer avec les cartes que tu as dans la main et en faire quelque chose.

Quelle est l’histoire de Mike McCready (Pearl Jam) et de The Minus 5 ?

Le fait qu’il joue sur Cross Every Line résulte du fait que nous avons joué ensemble dans Tuatara, un groupe instrumental vraiment intéressant dont le leader était Barrett Martin (The Screaming Trees) que j’ai rejoint avec Peter Buck. Mike jouait quelques titres et nous a rejoint lors de certains concerts. On se connaissait à la base car nous sommes issus de la même scène (celle de Seattle). Il a trouvé du temps pour venir jouer ce morceau. C’était très gentil de sa part.
J’aime ce qu’il a fait. C’est un excellent guitariste.

Comment as-tu trouvé le son de ce disque ?

Eh bien, comme je te le disais plus haut, j’ai trouvé ce son dans chaque endroit où je l’ai enregistré. L’enregistrement a été fait de façon très fragmentaire. Certaines chansons sonnent mieux que d’autres, mais je suis plutôt satisfait de l’ensemble. J’adore le son que nous avons eu sur la batterie de Barrett dans la grande salle d’Ironwood (Rest Of The World et Wasted Bandage). Je ne pense pas avoir fait un super boulot en mixant Bullfight. Je ne sais pas pourquoi, il m’a manqué quelque chose…

Quel est ton meilleur souvenir de cet enregistrement ?

Enregistrer Popsicle Shoppe Incident avec The Presidents aux Studio Litho (qui appartiennent à Stone Gossard, l’autre guitariste des Pearl Jam) fut très amusant. Faire Moonshine Girl et Empty Room avec Peter et les Posies fut un grand moment. Un moment très inspirant et très productif.

Quelle est l’histoire de Moonshine Girl ? C’est ma chanson préférée de ce disque !

Peter avait écrit un mélodie assez bluegrass. Il avait en fait déjà toute la chanson en tête, du refrain aux couplets en passant par les ponts. J’ai écrit les paroles. Je pensais que le clair de lune correspondait à l’ambiance country de la chanson, mais ensuite j’ai transformé l’histoire en créant un vampire fantôme de belle facture. J’avais du mal à chanter le début. On a donc dû modifier la tonalité.

Et toi ? Quelle est ta chanson préférée de ce disque ? Pourquoi ?

Wasted Bandage. Moonshine Girl. J’aime aussi Rest Of The World. Et Hate Me More ! C’est l’une des premières chansons que j’ai écrites avec Peter. Empty Room est une bonne chanson aussi. Je dois peut-être en oublier quelques-unes.

Peux-tu m’expliquer le sens de la pochette ?

C’est un tableau réalisé par Kevin Wilson, mon beau-frère. J’ai utilisé un autre de ses tableaux pour mon album solo My Chartreuse Opinion. C’est un chouette artiste et cette série de tableau qu’il a faite entrait en résonance avec Lonesome Death.

As-tu des regrets par rapport à ce disque ?

Les regrets ne sont pas constructifs. Il y a probablement des choses que je pourrais changer si je regardais vraiment le passé, mais j’ai l’impression que Peter et moi avons pris la bonne route quand nous avons écrit et enregistré l’album. Nous nous amusions avec nos amis en essayant de créer quelque chose d’artistique et durable. On n’avait aucune idée si ça allait se vendre.

The Lonesome Death of Buck McCoy de The Minus 5 via Hollywood Records.

The Minus 5 ‎– The Lonesome Death Of Buck McCoy

Tracklist : The Minus 5 - The Lonesome Death Of Buck McCoy
  1. The Rest Of The World
  2. Cross Every Line
  3. Empty Room
  4. Wasted Bandage
  5. Boeing Spacearium
  6. My Mummy's Dead
  7. Moonshine Girl
  8. Popsycle Shoppe
  9. Wouldn't Want To Care
  10. Spidery Moon
  11. Bullfight
  12. Hate Me More

English text

The Lonesome Death of Buck McCoy was the second album of Minus 5 published by Hollywood Records. How did you meet this label ?

The 1st Minus 5 album came out on Glitterhouse Records in Europe, and East Side Digital in USA. Then my pal Robert Seidenberg brought me to Hollywood (owned by Disney), even briefly giving my own imprint, Malt Records. I had known him from various connections, and had written some pieces for him (I interviewed Spinal Tap!!) while he was an editor of Creem Magazine during its re-boot. He is still a good friend of mine, and obviously has very good taste in music!

How easy was the recording process of this album ?

It was very complicated! We worked in so many different studios, with different recording formats. This I suppose was just a result of all the different people and places I love to wind into a recording process. For instance, “My Mummy’s Dead” was recorded on an R.E.M. tour off-day, at Water Music in Hoboken, New Jersey, with my old friend Dennis Diken of the Smithereens. “Wouldn’t Want To Care” also on an R.E.M. day off at John Keane’s in Athens. “Wasted Bandage” at Ironwood Studios in Seattle, “Empty Room” a mile or so away at Reciprocal. On “Boeing Spaceairium” we had to synch up a cassette recording of Robert Pollard’s vocal to a two-inch tape, which included a basic track that had been bounced from a 1/2-inch 16 track machine, and somehow I’m pretty sure there was a Sony DA-88 digital Hi-8 source tape involved too. I could go into way more technical details, but I don’t want to bore you! And yet I think it sounds pretty great.

How did long it take you ?

I made it in bits and pieces (see above), probably over a year or so. Towards the end it came into focus and I probably spent a few solid weeks mixing it and putting the final touches.

The list of the guest is very amazing ! Robert Pollard, Mike McCready, The Posies, The Presidents of the USA… It was not difficult to manage them ?

Most of the time I just asked my friends if they’d like to play and then set up a time when it could happen. I didn’t have a deadline when I started the record, just had new songs and wanted to start the process of putting something out into the world. So I grabbed opportunities as time allowed. That’s really the Minus 5 way – going with the cards that are dealt you, and making that a part of the process.

What’s the story of Mike McCready with Minus 5 ?

I think him playing on “Cross Every Line” came as a result of us playing some together with Tuatara, a very interesting instrumental band under the leadership of Barrett Martin (Screaming Trees) that Peter and I had gradually joined, and Mike had played on some tracks and joined in at a few shows. Basically we knew each other via the Seattle music scene and he was kind enough to take the time to come and play on the song. I really love what he did — he’s such a killer guitar player!

How did you find the sound of this Lp ?

Well, as I said above, it’s all over the place, somewhat due to the piecemeal way it was recorded. Some songs sound better than others, but I’m basically quite happy with it. I love the sound we got on Barrett’s drums in the big room at Ironwood (“Rest Of The World”, “Wasted Bandage”). I don’t think I did a great job mixing “Bullfight” – not sure why, I just missed something.

What are yout best memories of this recording process ?

Tracking “Popsicle Shoppe Incident” with the Presidents at Studio Litho (Stone Gossard of Pearl Jam’s studio) was really fun. Doing “Moonshine Girl” and “Empty Room” with Peter Buck and Jon and Ken from the Posies, was really inspired and productive.

What’s the story of the song Moonshine Girl ? It’s my fav’ song of this LP !

Peter had that sort of bluegrassy guitar part – well really he pretty much had the whole song written as a complete chord progression, verse, choruses, bridge and all. I wrote the words. I thought the moonshine fit in with the country mood of the song, but then I somehow turned it into a story about a beautiful ghostly bootlegging vampire. It was a little difficult for me to sing at first so we tuned the guitars down a whole step – that’s why it’s in the key of F instead of G.

And you ? What are your favorite songs of this LP ? Why ?

It’s hard to say but I think “Wasted Bandage” is my favorite. “Moonshine Girl”, yes. I love “Rest Of The World” too. And “Hate Me More” – that was the first song Peter and I wrote together, I believe. “Empty Room” is great. I might be forgetting some!

Could you explain to me the meaning of the cover album ?

It was a painting done with wax by my brother-in-law Kevin Wilson. I’d also used one of his paintings for the cover of my solo My Chartreuse Opinion CD. He’s a really good artist, and something about this series of paintings he’d done resonated with me as fitting the mood of Lonesome Death.

Do you have some regreats about this Lp ?

Regrets are pretty non-constructive. There are probably things I might change if I really looked at it, but I feel like Peter and I were following a good muddy path when we wrote and recorded the album. We were having fun with our friends trying to create something artful and lasting. I don’t think we ever thought about whether it would sell or not!

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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