MNNQNS
Vous pensiez que la Normandie n’était qu’une mine à beurre ? Que mis à part la foire au harengs de Dieppe il n’y avait rien à y faire ? Enterrez donc ces idées toutes faites. A 1h15 de Paris, la ville de Rouen héberge une bande de quatre énervés qui grattent fort, dans un style qui nous inciterait presque à les localiser bien plus au nord, au delà la manche, s’ils n’avaient pas revendiqué leurs racines rouennaises à plusieurs reprises durant leur concert au Trabendo en première partie des Black Lips.
MNNQNS – Next Time I Try
Discographie
Black LipsBaignée dans un océan de reverb’, la voix d’Adrian (chanteur et guitariste) précipite l’entrée en scène des Mannequins. Pressé, sans pour autant solder son efficacité, le groupe enchaîne les chansons qui font tantôt dodeliner de la tête, tantôt frapper du pied un public envoûté. Pour ceux qui les avaient simplement vu défiler dans leurs clips, les membres sont méconnaissables. Les mèches « Philipakis » ont fait place à 40 cm de cheveux (que l’on nommera ici « coupe Kevin Parker »), les parkas « The Ennemy » remplacées par des chemises fleuries. Pourtant le style musical demeure résolument rock, loin du psychédélisme que suggère ce revirement stylistique. Les MNNQNS ne se sont pas calmés. Ils jouent vite, ils crient fort. Le set presque fini, le chanteur se laisse tomber de dos dans un public trop absorbé pour le rattraper.
Black Lips
Bien mis en bouche par la première partie, le public est en feu et tout à fait prêt à accueillir des Black Lips déchaînés qui arrivent avec leur grosses moustaches et leurs guitares acérées ! Dès la première chanson, Sea of Blasphemy, les rouleaux de papier toilette valsent dans l’assemblée au grand bonheur d’un public de joyeux lurons qui s’enroule dedans et se les balance à tour de bras. Ils enchaînent avec Family Tree, New Direction et Dirty Hands, sans jamais que les pogos ne s’arrêtent.
Tour à tour, chacun monte sur la scène et se jette dans le public pour des slams infinis et fédérateurs. Public et groupe semblent ne former qu’une grande famille, unis par la folie et les cris. Ils finissent sur O Katrina ! avant de revenir au rappel en entonnant la mélodie de Hippie, Hippie, Hoorah de Jacques Dutronc sur laquelle le public vocifère cette chanson bien connue « Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vivent les Bretons ». Joli moment de cohésion !
Black Lips – Crystal Night