Au programme d’hier : quatre groupes sinon rien: Film Noir, Mustang, Déjà Vu et The Yolks.
Malgré un certain retard dans la programmation et un accueil pas toujours aimable pour les listés à l’entrée (et ce n’est pas la faute à Christina !) le Batofar reste une scène originale, bercée par les courants de la Seine. Cette salle de concert est en effet une péniche amarrée sur le quai François Mauriac (13ème, Paris).
Film Noir
Faire une reprise des Velvets ça leur colle comme un gant mais la faire en intro du set, ce n’était peut être pas judicieux pour se démarquer de la scène indé pullulant de remake rock new-yorkais. Le chanteur guitariste porte le même timbre de voix que Fabrizio Moretti des Strokes / Little Joy, et tout ça est un brin monocorde et déjà vu. Néanmoins, on se prête facilement à la rêverie sur ces airs pop devant une basse dodelinante qui anime le public et une batterie qui a tendance à accélérer un brin.
Mustang
Mis en avant à la rentrée sur une compile des Inrocks, ce groupe rockabily a le vent en poupe et surf sur la vague rétro à plein tube. Le titre ‘En avant et en arrière’ est joué en premier, le groupe se déleste illico de sa petite notoriété : ils ont d’autres tubes à revendre ! Le bassiste avec un tee-shirt blanc serré, le jean retroussé et les pattes sur les tempes semble tout droit sorti de « Retour vers le futur », le batteur avec ses lunettes d’aviateur garde un rythme très Surf Music, et que dire du chanteur qui enchaine des triples croches épatantes avec tout son attirail d’Elvis. Mais qu’apporte Mustang à la scène actuelle, si ce n’est de calquer si joliment le King tant par ses grattes blanches étincelantes que leurs coiffures ?
Déjà Vu
Cette jeune bande de lyonnais venait fêter hier soir la sortie de leur second album ‘Roulette Russe‘. Un groupe de rock indé qui chante en français, c’est rare ; mais un groupe de rock qui a intégré une fille au clavier, ça l’est encore plus. Un point pour eux : ils ne nient pas la langue de Molière et connaissent le mot parité. Mais leur rock est-il précieux ? Pas très accrocheur en tout cas malgré quelques morceaux bien construits. Et un autre carton jaune pour nous avoir joué un morceau de leur premier album calquant corde pour corde le fameux Creep de Radiohead. Enfin, leur énergie sur scène est plutôt bonne mais ils restent assez maladroits avec leur public, lui reprochant de manquer de peps (même si ils n’avaient pas tord au final).
The Yolks
Dans une petite bulle bronzée et venue d’ailleurs pour sûr, se situe l’indie pop des The Yolks. La voix clame des slogans plus que des paroles, le claviers est endiablé et des beats futuristes harmonisent le tout. Leur style souligne aussi la dualité pop 60’s /électro qui les habitent : des cheveux long et une moustache très Beatlesque pour le clavier, un turban pour le chanteur et une casquette hip hop pour la basse. Nous jouant leur nouvel EP qui regorge de tubes : Temptation, Stop Working ou Faster, ils n’ont pas laissé les bras tomber au public un peu amaigri à cause de l’heure tardive. The Yolks au final, c’est un peu une rencontre du troisième type face à la scène parisienne plus habituée à des beats de rock carnassiers ; chez eux on a droit au Happy Ending, et c’est tant mieux !