Mais que signifie votre nom ?
Shane: Cela vient d’une vieille histoire bouddhiste sur la réincarnation. Dans la croyance bouddhiste, avant de renaître en tant qu’humain, vous pouvez prendre des millions et des millions d’autres formes. L’histoire évoque une vieille tortue qui nage dans l’océan et qui remonte tous les cent ans environ pour respirer. La façon dont j’ai compris l’histoire était que si quelqu’un craquait un œuf au-dessus de l’océan, la probabilité que la tortue, qui ne respire une fois tous les cent ans, serait à l’endroit même du jaune d’œuf. J’ai pensé : « Ce jaune serait le jaune d’Olden ». Mais le nom est resté… Le nom fait aussi référence au lien entre ce qui est ancien et nouveau.
Olden Yolk – Cut To The Quick
Et l’enregistrement de ce disque ? Comment cela s’est passé ?
Caity : L’enregistrement s’est fait sans interruption. Avant d’aller en studio, Shane et moi avions passé beaucoup de temps à écouter des chansons dont nous pourrions essayer de reproduire la production. Toutes les chansons n’étaient pas complètement terminées mais la pression a aidé. Shane a rapidement réparti les rôles. C’était la première fois que j’allais dans un studio. J’ai été fascinée par tout ça. C’est comme d’être mis en quarantaine, avec absolument rien d’autre en tête que d’atteindre un certain état. C’était super excitant.
Shane: Nous avons été très chanceux de bénéficier du soutien de notre label Trouble In Mind, de celui de nos amis des studios Gary’s Electric / Mexican Summer et de celui de nos amis qui nous ont aidé à enregistrer et à mixer (en particulier Jarvis Taveniere & Jon Nellen). Tout ne s’est pas fait d’un seul coup. La première phase a duré 6 mois consistait à écrire et à enregistrer nos morceaux. C’est à ce moment que nous avons fait la première série d’arrangements que tu peux entendre sur le disque. Ensuite, avant d’aller en studio, nous avons fait des concerts pour voir comment les chansons allaient vivre. Cette partie du processus est assez cruciale à mes yeux car elle permet d’incorporer de choses jusque-là inconnues dans le mix final. Les choses se passent à travers la spontanéité du jeu de groupe et celle-ci est imprévisible. La phase du studio est arrivée de plusieurs manières aussi – nous avons utilisé plusieurs studios et nous avons enregistré certaines choses à la maison. Tout a vraiment commencé à se rejoindre lorsque notre ami Jon Nellen s’est installé à la maison pour mixer le disque avec nous et qu’il a ajouté quelques éléments au niveau du son. C’était un processus super amusant du début à la fin, à la fois très fatigant et très amusant. On nous a accordé beaucoup de liberté pour ce disque. Nous en sommes très reconnaissants.
Quelle est l’histoire de Vital Sign ?
Caity : Vital Sign a été influencée par plusieurs choses. Elle évoque tout d’abord le fait d’être malade et de la paranoïa engendrée par la solitude qui en résulte. J’étais hospitalisé quand je l’ai écrite et je savais que j’étais malade, mais je ne savais pas encore que j’avais la maladie de Lyme. J’étais à l’hôpital en me demandant: « Est-ce que c’est comme ça qu’on perd la tête ? ». Je n’étais pas le seul à penser que je perdais la tête. C’était à peu près à la même époque que Trayvon Martin a été assassiné. Je me sentais complètement désespéré non seulement de mon avenir mais aussi de notre avenir. « Ça aurait pu être toi aussi ! » était une sorte de réponse aux gens qui justifiaient les actions de George Zimmerman. C’est une chanson assez politique au final.
Olden Yolk – Vital Sign
Et cette pochette ?
Caity : Nous avons été attirés par ces photos à cause de l’histoire qui se cache derrière elles. Ce cliché a été pris par un homme qui était en quelque sorte un père de substitution et un mentor pour moi. Il était libraire et écrivain à Philadelphie. La sculpture elle-même a été faite par l’activiste et artiste Larry Robin. Elle représente son premier amour. Il était adolescent à l’époque. Quand j’ai vu ces photos, je me suis souvent posé des questions sur la fille. J’avais entendu des histoires au sujet de sa ténacité et de sa force.
Shane : Je me souviens que j’ai vu ces photos accrochées dans l’ancienne chambre de Caity au Texas. Et elles m’ont attiré. J’ai toujours été fasciné par des personnages qui ont à la fois une forte personnalité mais qui ont aussi un certain sens de l’universalité. Il y a quelque chose de très fort chez ces personnes. Même si je ne peux pas expliquer quoi… Quand Larry nous a raconté l’histoire des sculptures elles-mêmes, elles ont pris un tout autre sens. Il y a tellement d’amour en elles ! En ce qui concerne la qualité de l’image, j’ai assemblé la pochette à partir de deux photocopies de photographies différentes. Personnellement, j’aime la qualité et le caractère mutuel de la photocopie en niveaux de gris. Il projette un semblant de mystère qu’une photographie couleur d’eux ne pourrait pas avoir.
Il parait que vous êtes fans des Clientele. Quelle est votre chanson préférée de ce groupe ?
Je ne sais pas où tu as lu ça mais nous n’avons jamais écouté les The Clientele.
On va résoudre ça tout de suite. Ecoutez-moi ça immédiatement !
The Clientele – Everyone You Meet
Olden Yolk d’Olden Yolk sort le 23 février 2018 chez Trouble In Mind Records.
Les Olden Yolk seront en concert les :
- 31 mars @ Portobello Rock Club, Caen
- 1er avril @ Espace B, Paris
- 2 avril @ Le Phare, Limoges
- Verdant
- Cut To The Quick
- Gamblers On A Dime
- Vital Sign
- Aria
- Common Ground
- Hen's Teeth
- Esprit de Corps
- After Us
- Takes One To Know One
English text
What’s the reason behind your band name ?
Shane : It comes from mishearing an old Buddhist story about reincarnation. In the Buddhist belief, before you are re-born as a human you may take on millions upon millions of births as different life-forms. So, the story involves this old tortoise who is swimming in the ocean and coming up every 100 years or so for air. The way I ‘heard’ the story was that if someone were to crack an egg on top of the ocean, the likelihood that the tortoise, who only comes up for air every 100 years, would by some stroke of luck come right where where the yolk of the egg was, someone in the cycle of reincarnation would be born into a human body. I thought, “That yolk would be the Olden Yolk”. Turns out the story is actually about a ‘yoke’. But the name stuck…” The name is also a reference to the point between what is old and new.
How easy was the recording process of this LP
Caity : Recording was somewhat seamless. Prior to going into the studio, Shane and I spent a lot of time listening to songs whose production we might try to emulate and making last minute tweaks. Not all of the songs were fully formed, but the pressure helped. Shane was swift in organizing everyone, whereas it was my first time in a studio, and I was kind of spellbound by the whole thing. It’s like being quarantined, with absolutely nothing else on your mind but to reach a certain state. That part was exciting.
Shane : We were really lucky to have support from our label Trouble In Mind, our friends at Gary’s Electric / Mexican Summer (the studio we used), and our friends who helped us record / mix (specifically Jarvis Taveniere & Jon Nellen). It kind of happened in a few stages. The first involved about 6 months of demoing and writing the songs, which produced the general arrangements one hears on the album. Then, before going into the studio we had the live band play the songs together in a room a bunch to see what else would happen. This part of the process is pretty crucial in my eyes because it allows a lot of ‘unknowns’ to fall into the mix. Things happen through the spontaneity of group playing that can never really take place with one person in a room the same way. The actual studio record came about in a few ways stages as well — we used a couple studios and recorded some things at home. It really all started to come together when our friend Jon Nellen and us set up camp at home to mix the record and add textural elements. It was a super fun process all-in-all; very tiring, but very fun. We were allowed a lot of freedom with the record and that is always something to be grateful for.
What’s the story of Vital Sign ?
Caity : Vital Sign was motivated by a few different things. Foremost, it’s about being ill, and the paranoia that results from spending all of your time alone. At that particular time, I was in the hospital and I knew I was sick, but I didn’t know that I had Lyme Disease. I was in the hospital wondering, « Is this what it’s like to lose your mind? » and I wasn’t the only one who thought I was losing my mind. This was around the same time Trayvon Martin was murdered. I was feeling completely hopeless not only about my future but our future. « It could you have been you too » was sort of a response to the people that were justifying George Zimmerman’s actions – probably the politest thing I was thinking.
Why did you choose this B&W picture for your album cover ?
Caity : We were attracted to these photos because of the story behind them.The picture was taken by a man who was sort of a surrogate father and mentor to me. He was a bookseller and a writer in Philadelphia. The sculpture itself was made by activist and artist Larry Robin, who made the sculpture in the image of his first true love. He was a teenager at the time. When I saw these photos I often wondered about the girl. I had heard stories of her tenacity and strength.
Shane : I remember first seeing these photos hanging in Caity’s old room in Texas and being really drawn to them. I’ve always been really drawn to figures that evoke a strong personality but also have a feeling of universality to them. Something about those figures just evokes the strongest presence without telling you exactly what it is. When Larry told us the story of the sculptures themselves they took on a whole other meaning. There is so much love in the sculptures themselves. In terms of the quality of the image, I actually assembled the cover from two different photocopies of photographs. I personally love the quality and muteness of the greyscale photocopy. It projects a semblance of mystery that a color photograph of them wouldn’t quite get across.
You love The Clientele. What’s your favorite album of this band ?
Shane : We’ve actually never really listened to the Clientele. Don’t know where you got this information from.