Ravages va faire des… ravages

Les fans de pop sombre ont le choix aujourd'hui. Ils peuvent dans un premier temps écouter le nouveau disque des Editors qui est aussi finaud qu'un plat de cassoulet avarié et vont donc faire rapidement une indigestion. Ils peuvent aussi écouter l'EP de Ravages qui sert une cold-wave trois étoiles.


Le duo Ravages, composé de Simon Beaudoux et Martin Chourrout fait donc les choses délicatement avec un peu de malice et chamboule nos cœurs avec sa pop sombre et latine.

Quel a été l’événement déclencheur qui a permis la naissance de Ravages ?

Il n’y a pas vraiment un événement déclencheur, mais plutôt une série de petites choses accumulées. L’envie d’écrire en français d’abord, ce qu’on avait commencé à faire dans Exsonvaldes. Une envie aussi de retrouver un projet neuf, ou tout est à faire. Et puis l’envie de changer de méthode de travail, d’utiliser des instruments (synthés ou boite à rythme) qu’on utilisait moins avant. C’était dans nos têtes depuis longtemps, mais c’est évident que l’arrêt d’Exsonvaldes nous a donné l’occasion de concrétiser cette envie.

Ravages – Renaissance

Comment se sont répartis les rôles dans ce nouveau projet ? Qui écrit quoi ?

On écrit uniquement ensemble, à deux dans notre studio. Ça ne veut pas dire pour autant qu’on a exactement les mêmes rôles, Martin est plus compétent en production que moi, et en tant que chanteur je finalise souvent les textes. Mais tout est fait et décidé à deux.

Quelle est l’histoire de votre premier single, Abraxas ?

C’est un morceau qui porte un regard à la fois nostalgique et critique sur une certaine forme d’architecture, incarnée dans le morceau par Les Espaces d’Abraxas, une réalisation de l’architecte Ricardo Bofill, à Noisy-le-Grand. On est fascinés par les utopies architecturales, et ce qu’elles disent de nos tentatives de vivre ensemble, comment penser la ville et ses habitants. C’est une science absolument inexacte dont les expérimentations peuvent être très réussies, parfois malheureuses, souvent entre les deux.

Comment avez-vous réussi l’exploit de réunir Emma Broughton, Manon Grange, Dorothée Hannequin, Amandine Maissiat, Maud Lübeck, Catherine Piekarec dans un même studio ?

Ce n’était pas si compliqué ! On avait envie sur ce titre de plusieurs voix féminines sur le refrain, mélangées pour n’en créer plus qu’une, peu reconnaissable. Emma, Manon, Dorothée, Amandine, Maud et Catherine sont toutes des amies et on est très heureux de les avoir réunies en studio !

Pourquoi avoir choisi l’option de chanter en Français ?

Dans Ravages on est à la recherche d’une articulation entre l’intime et l’universel, ça nous semblait plus logique d’écrire dans notre langue maternelle. Et puis beaucoup des titres de Ravages commencent par de longues discussions entre Martin et moi, sur de multiples sujets. On note quelques phrases, et au bout d’un moment un morceau peut naitre. Et comme on ne discute pas en anglais…

TOP 10

1) Le disque que vous attendez le plus cette année ?

J’ai assez hâte d’écouter le prochain Beach House et l’album d’Agar Agar.

2) Votre disque préféré de 2017 ?

Susanne Sundfor, Music for people in trouble.

3) Le disque qui va forcément vous décevoir ?

Je n’attends pas de déception particulière cette année ! Mais en 2017 j’ai trouvé l’album d’Arcade Fire assez paresseux.

4) Joy Division ou New Order ?

Joy Division. Mais je changerai d’avis demain.

5) Manchester ou NYC ?

NYC. Mais je ne suis jamais allé à Manchester.

6) Le meilleur endroit pour faire un concert ?

Dans une ville qu’on ne connait pas. C’est agréable de voyager pour faire de la musique.

7) Le meilleur endroit pour voir un concert ?

J’aime beaucoup la salle du Café de la danse à Paris.

8) Le refrain ultime ?

Wouldn’t it be nice des Beach Boys.

9) MP3 ou Vinyle ?

J’ai une platine, mais j’écoute surtout Spotify.

10) Votre plaisir coupable en musique ?

On aime beaucoup de choses différentes et on ne se sent coupables de rien !

Ravages - Renaissance

Renaissance de Ravages est disponible chez Ravages.
Ravages sera en concert le 12 avril aux Trois Baudets (Paris).

Ravages - Renaissance

Tracklist : Ravages - Renaissance
  1. Gamma
  2. Disparition totale et définitive
  3. Renaissance
  4. Syracuse
  5. Abraxas

Pouet? Tsoin. Évidemment.

Cela pourrait vous intéresser

Terrenoire

Vidéo : Terrenoire – le fou dans la voiture

Tourner à droite, vraiment très à droite. En ce jour de nomination stérile, Terrenoire métaphorise avec ce nouvel extrait de son album, protégé.e à paraître le 24 Janvier 2025 et en précommande.

Plus dans Découvertes

G-h-francis Nb

Enjoy G.H.Francis

Pas facile pour G.H.Francis de vivre son jour de courage. The Only Queer In The Van est une confession libératrice sous la forme d’une pop song à la Depeche Mode.
Ana-imdone

Ana n’attend pas !

Ana a tout juste 18 ans et sort un premier titre de rupture langoureux. On n’est pas sérieux quand on a 18 ans ? Pas sûr.
Johncanningyates

Quiet John Canning Yates

6 mois après la mort d’Elliott Smith sortait en 2004 l’unique album d’Ella Guru, le bien nommé The first album et cette cathédrale d’harmonies n’a pas pris une ride. Vingt ans plus tard John Canning Yates revient tranquillement en solitaire avec The Quiet Portraits chez Violette Records.
Shezlng2

Longue vie à Shezlöng !

Syncrétisme sensationnel. Shezlöng « chante et joue des musiques traditionnelles d’Anatolie réarrangées en funk psychédélique. » Bien sûr on connaît Altin Gün ou plus loin dans le temps, Selda Bağcan ou Nese Karabocek avec son Yali Yali remixé par Todd Terje. Voilà que déboule du massif central, l’Anadolu français, Shezlöng qui vous fera chalouper tout l’hiver.