Redeye
Solo frenchy de folk bien léchée. Il enchaîne les titres à la guitare électrique assis sur sa chaise basse. Les mélodies sont un brin mélancolique et son chant est juste mais l’alchimie ne prend pas pour tout le monde.
Kid Bombardos
Ces quatre jeunes bordelais étaient montés sur Paris pour trois jours et donc trois concerts : Scopitone, Flèche d’or et Galerie Lafayette. Si jeunes mais si pro, la voix du chanteur se délecte avec ses angles tantôt graves tantôt aigus. Leurs pieds se tordent et gigotent, la main du guitariste solo est dure à suivre et le batteur au second plan se déchaine. Un point pour eux, ils ont mis le bassiste au centre de la scène, et on comprend pourquoi : pas de médiator, des doigts de fée et une transe unique. La mélodie d’Around the Bend s’imprègne dans le public, et I’m Gonna Try donne des frissons de plaisir. Le public a le sourire aux lèvres et se balance. Mission accomplie ! Final autour du batteur chamane qui envoute tout son groupe autour de ses caisses.
PacoVolume
Ce soir là, Paco a abandonné sa veste de chasseur. Oubliez l’œnologie, la Nouvelle Zélande et tous les trucs polis qui se rabâchent sur son dossier de presse s’il vous plaît.
Petit gilet bleu marine et ton provocateur. Ouverture du set sur Everybody Die. Paco nous conte la théorie des chansons, comme quoi grosso modo : soit on parle d’amour, soit de rupture et d’amour vain, soit de religion. Du coup il enchaîne sur Judas avec le ukulélé en précisant que ni lui ni ses paroles ne se prennent au sérieux et qu’il s’accorde seulement à être commercial en chantonnant.
On passe ensuite au deuxième sujet de prédilection : séquence émotion. Pour PacoVolume, c’est le moment où votre tendre doit crocheter ses lèvres aux vôtres pour savourer son concert. On lui accorde le bénéfice du doute, mais c’est une belle galipette pour enchaîner sur Discontinued Things.
Le tube Cookie Machine se laisse désirer, le public va être mis à contribution avec ses ‘ohhohhhoo’ et ses ‘clap clap’, Paco fronce les sourcils : « c’est assez dur comme morceau, j’aimerais vous y voir ». Final sur une reprise déchaînée de Kim Wilde : Kid in America, le public disjoncte.
PacoVolume ou l’art et la manière de jouer de la pop fraîche et de balancer des vérités commerciales en mimant un sérieux déconcertant. La veste de chasse à courre devait blinder sa verve, qu’il la fasse désormais tomber, on se plaît beaucoup plus à écouter son One Man Show.
Photographe : Garko