J’ai lu que vous définissiez votre pop en mouvement… Qu’est-ce que la pop en mouvement ?
Cyril Angleys : La pop c’est une musique qui par essence, est populaire et donc doit être accessible à toutes les oreilles. Et en même temps, de part son histoire, c’est par la créativité et l’expérimentation qu’elle évolue. Donc il y a un parcours de funambule, un ton juste à trouver quand tu fais de la pop. C’est un format avec lequel on aime bien jouer, car on le connait par cœur et en même temps il nous permet énormément de liberté. On essaie de la tordre, de prendre des directions différentes au sein de cadre, ça aboutit parfois à des ruptures… Je crois que c’est pour ça qu’on peut parler d’une musique « mouvementée ».
Brace ! Brace ! – I’m a Jelly
Tu dis notre objectif. Vous êtes plusieurs à composer dans Brace Brace ?
En termes de compositions le projet tourne principalement autour de Thibault. Je suis arrivé après la création du projet comme une bonne partie du groupe, pour le deuxième EP. Thibaut compose toujours… Mais on commence à tous s’y mettre. On brode tous autour d’une démo écrite par l’un d’entre nous.
C’est une sorte de démocratie participative?
C’est exactement ça.
Vous avez reçu énormément de critiques positives. Vous vous y attendiez ? Comment l’avez vous pris ?
Tu fais de la musique pour toi, du moins au départ… Après, c’est toujours plus agréable de savoir que les gens ont aimé ou qu’ils se sont appropriés ta musique. On est très content d’avoir de bons retours car on avait un peu perdu en objectivité après avoir beaucoup travaillé sur le disque. Mais à l’arrivée on a vraiment fait le disque qu’on voulait faire.
Combien de temps a duré l’enregistrement ?
L’enregistrement a duré une dizaine de jours. Nous sommes partis dans le Jura où nous avons hiberné dans un chalet. On y a apporté tout notre matériel. On a mis une control room dans une chambre et nous nous sommes installés dans le salon. C’était une expérience cool. On était dans un chalet avec une déco un peu datée… Au bord d’un lac. Nous étions en autarcie. C’était assez étrange d’apporter notre musique dans cet endroit.
Le disque a été enregistré live ?
La basse et la batterie, oui. Le reste a été séparé.
Bart Bouveret est venu dans le Jura avec vous ?
Oui, il a tout chapeauté.
Pourquoi l’avoir choisi ?
Il avait travaillé sur les deux premiers EP du groupe. C’était donc logique qu’il soit là pour l’album. Cela aurait été très bizarre qu’il n’y soit pas. Il y a un parti pris très fort au niveau de la prod’ sur les EP. Il devait donc être là pour l’album. C’est aussi notre ami, il part en tournée avec nous. Barth était le seul à pouvoir gérer et comprendre l’évolution de notre son.
Et ton meilleur souvenir de l’enregistrement ?
Alors juste pour moi.. L’enregistrement d’Ominous Man. C’est le dernier morceau de l’album. La fin du morceau possède une énergie très live qu’on a dû réadapter avec de nouveaux arrangements, c’était un moment hyper créatif où l’on a essayé plein de choses avant d’arriver à la version du disque.
Et pourquoi avoir appelé un morceau Club Dorothée ?
Ça part d’une histoire qui est arrivée à Thibault. Un jour un mec s’est assis à coté de lui à l’arrêt de bus. Le gars lui tape l’épaule « Monsieur, vous ne me connaissez pas, mais j’ai bercé votre enfance. » Le discours est super confus, il peine à comprendre où il veut en venir, il finit par déduire, entre deux digressions qu’il était cadreur sur l’émission pour enfants Club Dorothée. Bon, après il a commencé à délirer sur une histoire d’agents secrets et d’internement forcé, il s’est ensuite rendu compte que le gars était sans doute un marginal. Comme il y repensait souvent, il en a fait une chanson.
Tous les journalistes qui ont chroniqué votre disque ont cité plein de références. Question : quel groupe n’a pas été cité et qui semble pour vous évident ?
Ah oui…Il y a beaucoup de choses qui sont citées. Il y a un tel éventail… Les gens ont tout trouvé. Ce qui ressort, c’est les influences pop indé des années 2010. On assume ces références, on veut juste les évoquer et pas les copier.
TOP 10
1) Quel groupe met tout le monde d’accord dans le groupe ?
Aucun. C’est impossible.
2) Quel groupe met tout le monde en désaccord dans le groupe?
Ça, il y en a plein. Hum… Il y a un gros désaccord sur le premier album des Foo Fighters. C’est un disque assez affectif pour moi mais il n’est pas aimé par tout le monde.
3) Le meilleur endroit pour faire un concert ?
Le Point Éphémère.
4) Le meilleur endroit pour voir un concert ?
Le Trabendo… Et le Trianon. Le dernier concert qui m’a marqué s’est fait au Trabendo. C’était Ulrika Spacek.
5) Le meilleur album de 2018 ?
Hum. Il y en a plein… Mais j’ai bien aimé l’album de Travis Scott.
6) Ta B.O. préférée ?
J’aime beaucoup le générique d’ouverture de Peau d’âne de Michel Legrand.
7) Le disque que tu attends le plus ?
Je n’attends plus aucun disque. J’ai attendu le dernier Blur pendant 15 ans… Et j’ai été déçu. Enfin bon, je garde toujours une oreille à ce que fait Deerhunter.
8) Ta chanson préférée de Deerhunter ?
Never Stops.
9) Ton album préféré de Blur ?
Blur. Car c’est celui qui est le plus lié à Brace Brace je pense.
10) Bernard Summer ou Peter Hook ?
Peter Hook. Je connais peu Summer… Je connais plus Hook. Il a monté l’Hacienda. Son côté actif me plaît.
Brace ! Brace ! - Brace ! Brace !
Bace ! Brace ! de Brace ! Brace ! est disponible chez Howlin’ Banana Records.
Brace ! Brace ! sera en concert le 30 avril 2019 à La Lune des Pirates (Amiens). Pour tout savoir sur ce concert, c’est par ici.
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