« Que mes chansons reposent en paix alors je m’en irais » chante crânement Helmut sur le titre qui clôt ce nouveau disque magistral, Primitifs modernes, expression qu’il a dans la tête avant de débuter son écriture et qui décrit bien son état d’esprit, une continuité et un renouveau comme les primitifs italiens ou flamands amorçant une révolution picturale qui conduira à la Renaissance. Il y a bien une révolution dans ce disque et Pascal Power Mondaz, le druide rock de la plaine de la Limagne qui le produit n’y est sans doute pas étranger en lui apportant une vigueur et une vitalité nouvelle. Et sur la horde, c’est bien de sève dont il s’agit car comme l’écrivait Jean Genet, « Créer, c’est toujours parler de l’enfance. » La horde et son intro punchy et sa conclusion électrique évoque la mutation des corps, le difficile passage à l’âge adulte, aux responsabilités et les désillusions que celles-ci peuvent entraîner. Après Beauté pour tous et Avalanche, La Maison Tellier boucle un triptyque avec Primitifs modernes mais c’est peut être plus certainement un nouveau départ, une renaissance. Les trompettes et le chant habité sont bien présents mais Primitifs modernes est beaucoup plus sauvage, instinctif, viscéral. Et l’on revient à Genet qu’Helmut affectionne, « il n’est pas à la beauté d’autre origine que la blessure, singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu’il préserve et où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde. » Avant la sortie du clip demain mercredi, on se fait mordre les sens par la horde.
La Maison Tellier – La horde
Discographie
La Maison TellierLa Maison Tellier sera en concert :
- Primitifs modernes
- Prima notte
- Chinatown
- Fin de race
- Je parle d'un pays
- Laissez-les dire
- Les apaches
- Ali
- La horde
- Tout est pardonné
- Les sentinelles