D.A.P.
Première partie annoncée sur le papier par trois initiales mystérieuses : d.a.p. entremêlant aussi les artistes Chat et Loane sur quelques morceaux. On peut leur reconnaître du talent à chanter dans la langue de Molière. Mais le set s’englue quelque peu entre « Moleskine » et « Western », la faute aux trois claviers reléguant les deux grattes au second plan ? Les derniers morceaux sont beaucoup plus vivaces et plaisant à suivre. Mais la pression monte. On attend tous Kumisolo !
Kumisolo
Kumisolo débarque avec un total look panthère. Pantalon galbé et petite gabardine. Pianotant sur son clavier avec ses petits doigts vernis de Bleu Bermudes, sa petite moue aux lèvres roses est cerclée par son long carré frangée. Elle est accompagnée d’une boite à rythme et surtout d’un guitariste d’ami avec sa combinaison de Mario Bros rouge flamboyante, ses Vans premiers modèle et un air bien dégourdi.
Discographie
KumisoloLe set peut commencer : la trompette à la main et une autre sur le mac qui sert de beat ce soir. Les titres s’enchaînent à toute vitesse, débordant de fraîcheur et d’innocence. Kumisolo gesticule et mime ses paroles tantôt en français, tantôt en japonais. Une chanson s’appelle même Twingo, un jingle plutôt. On se dirait dans un karaoké : la voix de Kumi débite et les effets sonores enfantins créent un univers tout particulier. Le public s’encanaille.
Deux reprises assez déconcertantes : les Byrds des années soixante peuvent ravaler leur Tambourine Man avec de la sauce Soja et une soupe Miso… Kumisolo l’a trafiqué et rendu complétement kitschoune, un vrai bonheur.
Les féministes anglaises de The Slits peuvent aussi sourire devant la reprise de « I know what boy want » : les gesticulations et autre bonds de Kumi sont un vrai délice nippon. Un goût exotique qui lâche un pavé dans la marre, à l’heure où tous les classiques ont été revisité quarante fois sous le même angle de vue.
Kumisolo nous a gardé des effets digne de Dark Vador pour la fin de son set ; elle disparait sous sa tente affichant en lettres grasses tricolores son pseudo et réapparait pour un rappel de trois morceaux avec un nouvel uniforme baroque. Un apparat de voile vert émeraude et transparent l’enveloppe désormais, berçant ses formes longilignes. Le premier rang gigote, Kumisolo bondit à droite et à gauche. La simplicité de sa voix accordée aux beats ultra artificiels et bondés de colorants a un arrière goût de Jeu Vidéo. En fait, Kumisolo c’est aussi bon que nos friandises de synthèse ultra acidifiés, qu’on se collait dans les dents à nos 10 ans !