1999… On ne s’était pas encore tout à fait remis d’American Water des Silver Jews que Bill Callahan aka Smog nous envoûtait avec Knock Knock. Les Strokes étaient encore dans leur local de répétition et les frères Gallagher recrutait Gem Archer et surtout Andy Bell pour pallier au départ de Bonehead et de Guigsy. Internet n’était pas encore entré dans nos vies et on lisait religieusement Magic pour éviter de perdre 130 francs dans un disque inutile.
En 1999, Tim Keegan n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà écrit de belles choses avec Ringo et Homer au début des années 90. Avec les Departure Lounge, Keegan passe à la vitesse supérieure et écrit des chansons pop qui sont des cadeaux pour les fans de New Order et des plaisirs délicats pour ceux qui aiment regarder les nuages par la fenêtre.
Où a été enregistré ce disque ?
Tim Keegan : Cet album a été enregistré dans différents studios sur une période d’environ 18 mois environ. C’était à l’origine un projet solo qui s’est transformé en un projet de groupe grâce à l’enregistrement. Le groupe s’est formé pendant l’enregistrement. Je savais que je voulais avoir la contributiond d’autres musiciens pour donner à mes chansons des arrangements plus intéressants que j’étais incapable de faire moi même. Je voulais aussi faire une musique plus détendue et apaisante, plus semblable à celle que j’aimais écouter (Lee Hazlewood, Leonard Cohen, le troisième album de The Velvet Underground, Blood On The Tracks) à la guitare pop entraînante que je jouais depuis un certain temps au début des années 90. Les personnes à qui j’ai demandé de jouer sur les morceaux étaient mes amis dont le jeu me plaisait. J’avais déjà joué avec Jake dans mon groupe précédent (Homer) et je connaissais Lindsay parce que nous avions vécu dans la même ville (Guildford). Lindsay m’a présenté Chris lorsque j’ai eu besoin de quelqu’un pour jouer du piano sur Save Me From Happiness, que nous avons enregistré dans une église transformée en studio à Brighton. J’ai composé quelques chansons avec Marc Waterman au studio The Fortress à Londres et d’autres avec Steve Lovell et Pete Jones dans l’ouest de Londres. Nous avons fait une session avec Wiggy (le guitariste de Billy Bragg) chez lui, dans son studio à Chiswick. C’était tôt, avant que je travaille avec Chris. Cette sessions s’est faite avec Daron Robinson (Drugstore) et Robyn Hitchcock, qui vivaient à proximité. Les dernières sessions ont été plus collaboratives entre nous quatre, avec le producteur Wolsey White dans son home studio à Staines.
Ce fut un enregistrement facile ?
Toutes les sessions étaient très amusantes. Elle se sont faites avec des combinaisons différentes de personnes. Et oui, je dirais que cet enregistrement fut facile car personne ne nous disait quoi faire, ni même ne nous conseillait, et nous faisions la musique que nous voulions, uniquement pour le plaisir de le faire. Music for pleasure… J’ai de très bons souvenirs de cette époque. Nous avons essayé de rendre les morceaux intéressants et tous ceux qui y ont travaillé sur ce disque ont apporté un petit morceau de leur réalité. Tu peux réellement l’entendre sur le disque. Cela a été fait en plusieurs sessions de quelques jours sur une période de 18 mois. La version deluxe de l’album qui est maintenant disponible sur Spotify et Deezer, etc. contient les autres enregistrements de ces sessions qui n’ont pas été intégrés à la version définitive du disque.
Tim Keegan and Departure Lounge – Win Them Back
Comment as-tu rencontré Marc Waterman ?
Je ne me souviens pas exactement, mais il avait produit un single que j’ai fait avec Blue Rose et qui est sorti sous le nom de Homer (There There). Nous nous sommes très bien entendus. Lui et moi avons même co-écrit la musique pour Music For Pleasure. J’avais le couplet et le pont et il est venu avec le refrain. Son idée était que la ligne soit Just Like Sinatra, mais j’avais une meilleure idée !
Quelle était l’ambiance entre vous ?
Nous étions tous les quatre aux prises avec des difficultés dans notre vie personnelles et jouer cette musique ensemble était devenu une sorte de thérapie pour nous. Nous avons également beaucoup parlé de ces choses et certaines de ces conversations ont inspiré certaines chansons.
Et d’où vient le nom de ce disque ?
Le titre a plusieurs significations. Tout d’abord, cela évoque le fait de s’évader. Cette musique était une évasion de notre vie quotidienne, une émotion que tu peux ressentir quand tu es dans un avion qui décolle. De plus, cette musique sortait littéralement de la salle d’embarquement (la pochette).
Quel est ton meilleur souvenir lié à cet enregistrement ?
Oh, il y en a beaucoup. Même s’il y a un fond de mélancolie dans l’album, je me souviens de beaucoup de rires. Nous nous sommes beaucoup amusés à faire ce disque.
Tim Keegan and Departure Lounge – Disconnected
As-tu des regrets par rapport à ce disque ?
J’ai un seul regret : ne pas eu avoir le budget nécessaire pour le défendre. À l’époque, les critiques l’avaient très bien accueilli. Les journalistes ont écrit de très bonnes choses à propos de l’album et Disconnected, en particulier, est passé de nombreuses fois à la radio. J’aurais aimé faire plus de tournées et de promotions avec.
Quel est ton morceau préféré de ce disque ? Pourquoi ?
C’est une question difficile! Honnêtement, j’aime toujours tous les morceaux de cet album. Je joue toujours The New You and Disconnected lors de mes concerts solo et je pense que ce sont deux de mes meilleures chansons. Mais notre morceau préféré en tant que groupe a toujours été Slow News Day. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est une chanson qui se marie bien avec son arrangement… Le sentiment que dégage cette chansons est magnifique, lugubre mais réconfortant. D’une manière ou d’une autre, c’est le morceau qui capture et représente le sentiment que nous avions tous à propos de notre groupe et de notre musique.
Et d’où proviennent les clichés utilisés pour la pochette du disque ?
Lindsay a pris la photo qui a été utilisée pour la pochette à l’aéroport de Madrid. C’était juste un instantané alors que nous marchions devant cette fenêtre. Il a également pris la photo utilisée pour le dos de la pochette là où on récupère les bagages. Je ne me souviens plus de l’endroit où elle a été prise. Lui et moi nous continuons à nous envoyer des photos que nous prenons dans les aéroports. C’est une habitude difficile à briser.
Tim Keegan and Departure Lounge - Out of Here
Oout of Here de Tim Keegan and Departure Lounge est disponible chez Meek Giant.
Tim Keegan sera en concert au MQB (Malakoff) avec Pat Fish (The Jazz Butcher) le 28 septembre 2019.
- Music For Pleasure
- The New You
- Slow News Day
- Disconnected
- Win Them Back
- Save Me From Happiness
- Postcard From A Friend
- Johnny A.
- Stay On The Line
- (We've Got) Everything We Need
- 1911999
English text
Where did you record this album ?
This album was recorded in several different studios, over the period of maybe 18 months or so. It was originally a solo project which turned into a band really through the making of the album. So the album kind of documents the band coming together. I knew I wanted to have the creative input of other musicians to give my songs more interesting arrangements than I could do on my own. Also I wanted to make more relaxed and soothing music, more like the stuff I enjoyed listening to (Lee Hazlewood, Leonard Cohen, The Velvet Underground’s third album, Blood On The Tracks) than the upbeat guitar pop I had been playing for some time since the early nineties. The people I asked to play on the tracks were my friends, whose playing I liked. I already played with Jake in my previous band, Homer and I knew Lindsay because we had lived in the same town (Guildford). Lindsay introduced Chris when I needed someone to play piano on ‘Save Me From Happiness’, which we recorded in a church studio in Brighton. A couple of songs we did with Marc Waterman in the Fortress in London and a couple with Steve Lovell and Pete Jones in West London somewhere. We did a session with Wiggy (Billy Bragg guitarist) in his home studio in Chiswick – that was early on, before Chris, with Daron Robinson (Drugstore) and Robyn Hitchcock, who lived nearby. The later sessions were more collaborative between the four of us, with producer Wolsey White in his home studio in Staines.
How did long it take you ? How easy was this recording process ?
All the sessions were great fun, with different combinations of people. And yes, i would say the process was easy, because we had nobody telling us what to do, or even advising us, and we were just making the music we wanted to, purely for the sake of it. Music for pleasure. I have really fond memories of this time. We were always trying to make the tracks interesting and everyone working on them brought real feeling to the recordings in their playing and i think you can hear that on the finished tracks. It was done in several sessions of a few days at a time over 18 months or so. The deluxe version of the album which is now up on Spotify and Deezer etc. contains the other recordings from these sessions which didn’t make it on to the original album.
How did you meet Marc Waterman ?
I can’t remember exactly, but he produced a single I did with Blue Rose which came out as Homer (There There) And we got along really well. He and I co-wrote the music for Music For Pleasure. I had the verse and bridge and he came up with the chorus. His idea was for the line to be ‘Just Like Sinatra’, but I had a better idea!
4) What was the mood in the band during the recording process ?
The four of us were all dealing with difficult things in our personal lives in different ways, and playing this music together became therapy for us. We also talked a lot about these things and some of those conversations inspired some of the songs.
What is the reason behind the name of this record ?
The title was intended to work on a couple of levels. Firstly it means leaving as in escaping. This music was an escape from our day to day lives, an emotional escape like the actual escape you might be making by jumping on a plane to somewhere else. Also the music literally came out of the departure lounge (the photo).
What was your best memory of this recording process ?
Oh, there are lots. Even though there is deep thread of melancholy running through the album, I remember a great deal of laughter. We had a lot of fun making it.
Do you have some regreats about this record ?
Only really that we didn’t have the money to really work it properly. It was very well received by the critics at the time – music writers said some very nice things about the album and Disconnected in particular received a good amount of radio play. I would have liked to do more touring and promotion with it.
What’s your favorite track of this record ? Why ?
That’s a difficult question! I honestly still like every track on this record. I still play The New You and Disconnected at my solo shows and I think these are two of my best songs. But our favourite track as a band was always Slow News Day. I’m not quite sure why, but it was a very collaborative song and arrangement and it has a beautiful, mournful but comforting feeling about it. Somehow it is the track that captures and represents the feeling we all had about our band and our music.
And how did youu find the picture of the front ant back covers ?
Lindsay took the front cover photo at Madrid airport. It was just a single snapshot as we was walking past that window. He took the back photo as well, in the baggage claim at some airport – i don’t remember where. He and I still send each other photos we take at airports. It’s a hard habit to break.