Listen to Lispector !

On peut faire le mariole en écrivant sur la musique depuis dix ans et être totalement passé à côté du cas Julie Margat aka Lispector. La sortie imminente de Small Town Graffiti est donc l'occasion de faire coup double.


Small Town Graffiti devrait donc faire plaisir à tous les fans de lo-fi qui n’ont rien eu à se mettre sous la dent depuis des lustres. On voit déjà quelques fans de Swell sortir d’une forêt, seul endroit au monde où ils pouvaient écouter 41 en paix en attendant des nouvelles de David Freel. Retirés du monde depuis des années, les fans du groupe de Tenderloin ont enfin retrouvé le sourire grâce au disque de Lispector.
Allez sur Bandcamp écouter Small Town Graffiti permet aussi de découvrir la discographie de Margat. C’est comme découvrir Mark Kozelek en 2015 : vous vous retrouvez avec des dizaines de disques à écouter.

Ce qui frappe, avant d’écouter ton disque, c’est cette pochette. Quelle est son histoire ?

Lispector : Elle est pas mal colorée en effet… Au départ, j’avais envie d’un dessin avec un petit feu de camp situé sur une colline, avec une ville au fond. Je voulais qu’il y ait une poêle et un œuf sur le feu de camp, et un mur avec des dessins et des hiéroglyphes aussi. Bref, j’ai passé pas mal de temps à essayer de faire le dessin moi-même, mais sans grand succès ; J’ai donc ensuite fait appel à Sylvain Havec, un copain à moi qui avait déjà fait une de mes pochettes. Il a d’abord travaillé sur la composition, histoire de mettre en ordre ce que j’avais en tête, On a ensuite travaillé ensemble sur chaque élément, et je dois dire qu’on s’est bien amusé ! (même si c’est surtout lui qui a travaillé…)

C’est moi ou c’est la première fois qu’un album de Lispector Sort dans le circuit traditionnel ? Si oui, pourquoi ? Si je me trompe… pourquoi avoir signé sur Teenage Ménopause Records ?

En effet, je n’ai pas sorti beaucoup d’albums de façon “traditionnelle”, c’est à dire avec l’aide d’un label. Mis à part, Human Problems And How To Solve Them (compilation de mes premières démos, sorti en CD en France en 2002 sur le label Antimatière), Young, Wild and Lonely (CD split album avec le groupe Maison Neuve, sorti en 2006 sur le label Sauvage Records, label que Guillaume de Maison Neuve et moi-même avions créé pour l’occasion), et Guide To Personal Happiness (encore une compilation, sorti en CD et LP sorti en Angleterre 2008 sur le label Twisted Nerve / label dirigé par Andy Votel qui maintenant s’occupe de Finders Keepers).

Lispector – Nothing To Believe In

J’ai surtout enregistré des d’albums auto-produits, distribués de façon confidentielle, ce qui m’a permis de sortir autant de chansons que je le souhaitais, à ma vitesse. Et puis, n’ayant jamais été très intéressée par la scène, je ne correspond pas vraiment à ce que recherche la plupart des labels je crois. Cet album sur Teenage Menopause s’est un petit peu fait par hasard. Un copain en commun m’a dit que le label aimait bien mes chansons. J’avais déjà des copains dans des groupes qui avaient sorti des trucs chez eux, de façon simple, juste pour l’amour de la musique en gros, donc je leur ai envoyé un email et puis voilà !

Comment s’est déroulé l’enregistrement ? Avec qui l’as-tu enregistré ?

L’enregistrement s’est passé de la même façon que d’habitude : j’enregistre tout chez moi, à ma vitesse. Les chansons sont directement enregistrées au moment de l’écriture. Elles n’existent pas avant cette étape là. J’ai cependant demandé à François Virot qui a la gentillesse de jouer avec moi sur scène depuis quelques années de participer à un titre (Nothing To Believe In). Je lui ai demandé de refaire des batteries. Il a également enregistré de la basse, de la guitare et des tambourins pour le morceau. Puis ensuite j’ai mélangé ça avec mes pistes d’origine. J’ai également demandé à Charles Virot (qui joue aussi avec moi sur scène) de refaire la basse sur l’instrumental The Swimmer car je trouvais que ma piste de basse ne sonnait pas super bien. Là aussi, il m’a envoyé la piste par email. :)

J’ai également fait appel à Charlotte Martin, une amie à moi, pour enregistrer quelques backing vocals. Je suis allée l’enregistrer chez elle dans les landes pendant une petite demie-journée juste avant le mixage. Lequel mixage fut assuré par Dorian Verdier de JC Satan. Je le connais depuis des années et ne me voyais pas vraiment faire le mixage avec quelqu’un que je ne connaissais pas.

Pourquoi s’être limité à neuf titres ?

Et bien je crois que je voulais vraiment faire un petit album accessible, qui s’écoute facilement et donc qui ne soit pas trop long. De toutes les façons mes chansons dépassent rarement 3 minutes.. Et si jamais vous voulez en écoutez plus, il y en a pas mal d’autres sur Bandcamp !

Quelle est l’histoire de Be Careful What Your Wish For ?

C’est une des chansons que j’ai écrite en dernier. C’est un dialogue avec moi-même tout en étant un dialogue avec mon entourage, sur le fait de faire de la musique. J’ai vécu une expérience un peu difficile en me confrontant au monde de l’industrie de la musique il y a quelques années et j’ai eu besoin d’exorciser tout ça à ma façon.

Quels sont tes sentiments par rapport à ce disque qui va bientôt sortir ?

Et bien je suis contente qu’il sorte enfin ! Et j’espère qu’il vous plaira !

Lispector - Small Town Graffiti

Small Town Graffiti de Lispector sera disponible le 11 octobre 2019 chez Teenage Menopause Records.
Lispector - Small Town Graffiti

Tracklist : Lispector - Small Town Graffiti
  1. Small Town Graffiti
  2. Nothing To Believe In // vidéo
  3. Seabird
  4. The Actress In The Background
  5. Be Careful What You Wish For
  6. Hupper
  7. Astrologie Sidérale
  8. Apollo Bay
  9. The Swimmer

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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