[1990 – 2020] Very Swell !

Il y a tout pile 30 ans, Swell posait solidement les bases de sa musique faussement nonchalante et pleinement envoûtante. Avec trois mélodies faites avec deux bouts de ficelle, David Freel ouvrait les années 90 de la plus belle des manières. En 1990, il avait tout dit quand tout restait à faire.


Avec Sean Kirkpatrick, David Freel court après le temps mais pas après le son. Alors que Seattle n’a encore rien prouvé, San Francisco a déjà trouvé toutes les solutions pour se débarrasser des 80’s et publie un grand disque. Le chemin était tout tracé pour la gloire. Mais Swell va perdre du temps à cause d’American Recordings qui lui bloquera les bandes de Too Many Days Without Thinking… et lui fera perdre un temps précieux. Mais pour le moment, nous sommes en 1990 et Freel vient de frapper un grand coup.

Sean Kirkpatrick

Sean est le batteur de Swell. Il joue aujourd’hui dans The World is Haunted, un projet produit par… Monte Vallier, le bassiste de feu Swell.

Comment as-tu rencontré David ?

Discographie

Sean Kirkpatrick : J’ai mis une annonce dans le magasin Rough Trade de San Francisco : « Batteur cherche musiciens pour former un groupe qui alliera la beauté des Cocteau Twins et la rudesse des Killing Joke« . Tim Adams, le bassiste qui jouait avec David l’a vue et m’a appelé. On a fondé brièvement les 95 pounds of affection avant de s’appeler Swell. J’ai récemment posté une vidéo d’une chanson que nous avons faite en 1987, intitulée Tattoo. Tim Adams a joué sur une seule chanson du premier disque (Sick Half Of A Church).David et moi avons fait le premier album ensemble juste pour nous deux.

Swell (95 Pounds of Affection) – Tattoo

Il y a une sorte de légende autour de Swell et surtout de David… David aurait tout plaqué pour Swell ? Il avait une situation plus que confortable. Et toi ? Que faisais-tu avant de jouer dans ce groupe ?

Je ne sais pas si David avait un bon travail… Il travaillait dans l’audiovisuel. C’était assez difficile pour lui de concilier ce travail et les répétitions de Swell. A l’époque du premier album, je vivais dans le nord de l’Espagne et j’enseignais l’anglais. David est me venu me voir et je suis rentré aux Etats-Unis. Nous avons vu les Pixies en concert et ce fut le déclic pour faire ce disque. Je travaillais toujours en Espagne quand le disque a commencé à prendre forme. J’avais ramené beaucoup de disques avec moi en Espagne. Je suis parti en vacances en Belgique et j’ai rencontré un distributeur. Il a distribué mes disques et il a aimé Swell. Il nous a monté une tournée et nous nous sommes lancés. Personne ne nous connaissait à l’époque.

Monte ne joue pas sur ce disque mais on s’aperçoit en lisant le livret qu’il géré la promotion de Swell. Comment est-il passé du statut d’attaché de presse à celui de bassiste ? Et pourquoi joue-t-il sur Love You All ?

J’ai rencontré Monte pour la première fois quand j’avais 18 ans à Palo Alto, une ville près de San Francisco. Nous étions tous les deux dans des groupes locaux qui faisaient du post-punk. Il avait un appartement où tout le monde allait faire la fête après les concerts et nous sommes devenus amis. Nous avons joué ensemble dans un groupe appelé Bambara mask. A mes yeux, c’était le meilleur groupe post-punk de la scène locale.
Quand David et moi avons commencer à enregistrer ce disque, j’ai pensé à Monte pour nous aider à promouvoir le disque. Il gérait la promotion de pas mal de groupes locaux à cette époque. Nous avons eu besoin d’un bassiste quand le disque a commencé à se vendre. Le premier concert de Swell avec Monte a été un concert fait avec Mazzy Star. C’est aussi à ce moment que John Deppman est devenu membre de Swell. Nous avions besoin d’un guitariste pour jouer les parties de David lors des concerts. Je l’ai rencontré au même moment que David. Il est de San Barbara. Nous sommes devenu amis et il est venu s’installer au 41.
Si Monte joue sur Love You All, c’est parce que David a voulu la ré-enregistrer. Mais à mon sens, la première version est bien meilleure que celle qui est sur le disque.

Swell
Early Swell

Où se trouvaient les studios Psycho-Specific ? Qui était Cynthia Wells et Andre Salinas ?

Les studios Psycho specific étaient au départ un vieil appartement au dessus d’un parking. Tout est devenu plus professionnel avec ce premier disque. A cette époque, David vivait dans un entrepôt dans quartier mal famé de de la ville situé au 41 Turk Street. C’est là où Swell et 41 ont été enregistrés. Cynthia était la petite amie de David à l’époque. Elle l’aidait à écouter les mixs et lui donnait des conseils. C’était une oreille extérieure. Andre était juste un ami.
Comme je te le disais, je suis rentré d’Espagne pour enregistrer ce disque. David a presque écrit sans moi. Je l’ai aidé à réorganiser les chansons et à en écrire de nouvelles ou à en remodeler de nouvelles, devrais-je dire. Nous avons enregistré dans une immense salle de l’entrepôt du 41. À l’époque, j’étais vraiment influencé par le son de batterie de John Bonham, donc je voulais beaucoup d’espace et d’unicité.

Tu as été influencé par John Bonham ?

Oui John Bonham ! Tu peux me croire. Il a eu une énorme influence sur moi lors des premiers mois de Swell. Il a écrit des parties de batterie très atypiques et j’ai toujours été intéressé par le fait de jouer des parties de batterie complexes pour donner du relief aux chansons de Swell. J’écoutais pas mal de funk des année 70. Tout cela a servi à gonfler les chansons de Swell.

Swell

Les choses se sont faites facilement ?

L’enregistrement a été vraiment facile. Nous étions tous les deux dans une bonne période. Je me sentais très créatif et heureux de faire un disque. Tout s’est fait très rapidement. Je me souviens de David écrivant ou réécrivant les chansons basées sur les nouvelles parties de batterie. Le son du disque est celui du 41 Turk Street. Seules la première version de Love you all et de Sick half of a church ont été enregistrées dans un studio de Hyde Street.

Et quels souvenirs gardes-tu de la première tournée de Swell ?

La première tournée de Swell fut incroyable. Nous avons eu beaucoup de chance car la presse a adoré le disque. Les interviews se sont enchaînées et ont attiré du monde à nos concerts. Notre booker en Belgique a fait un excellent travail. C’était comme un rêve devenu réalité pour moi de jouer enfin une musique en Europe en laquelle je croyais vraiment.
Cette première tournée en Europe a jeté les bases des tournées futures. Des labels, des managers nous ont approchés. Nous devions au départ signer avec un label allemand. Quand Beggars est venu… Nous avons signé avec eux pour le marché européen et avec American pour l’Amérique du Nord. Ce premier album était vraiment un rêve devenu réalité. La musique était devenue finalement un moyen de gagner plus ou moins sa vie. Et surtout, nous faisions ce que nous voulions faire. Les chansons étaient bonnes, elles passaient sur les ondes, les interviews se multipliaient. C’était un rêve éveillé.

Swell
Early Swell…

Andy Murdock

Andy Murdock est le producteur de ce disque.

Comment as-tu rencontré Swell ?

Andy Murdock : J’ai rencontré David Freel pour la première fois en 1987 via Tim Adams qui était un ami du San Francisco Art Institute. Nous y étions étudiants. C’était avant la formation de Swell. Tim jouais de la musique avec David et je commençais tout juste en tant qu’ingénieur du son. J’avais un travail d’étudiant dans la salle de mixage de cet institut et j’y amenais des amis pour enregistrer après les heures de cours. David est venu chez moi et nous avons échangé nos enregistrements respectifs. Je venais également de rencontrer le directeur du Hyde Street Studios et j’y avais été invité pour faire un stage. Je venais d’obtenir le diplôme d’ingénieur. J’ai par la suite invité David Freel aux studios Hyde Street pour travailler sur ses chansons. J’avais accès à ce studio gratuitement car j’y travaillais. J’avais besoin d’un bon projet pour apprendre le studio et David avait besoin d’un studio et n’avait pas beaucoup d’argent. Ce fut donc une affaire gagnante pour nous deux. Nous avons travaillé sur des chansons qu’il avait composées dans son appartement de Tenderloin. Il a déménagé plusieurs fois au cours de cette période et a vécu à un moment donné dans ce qu’on pourrait définir comme un parking. Il a finalement atterri dans son grand loft au 41 Turk Street à San Francisco. C’était un grand espace qui disposait de nombreuses petites pièces qui s’étalaient à travers le pâté de maisons de Market à Turk Street. C’était un quartier peu fréquentable. Il y avait des trafiquants de drogue, leurs clients et des fous qui criaient un peu partout. C’est ce que tu peux entendre sur le morceau Sick Half Of A Church. David l’a enregistré par la fenêtre. Malheureusement, le bâtiment a été détruit pour construire un hôtel de luxe. L’histoire a été effacée.

Cet enregistrement fut facile ? Combien de temps cela vous a pris ?

Nous avons travaillé ensemble de 1987 à 1991 de manière discontinue. On pouvait enchaîner les sessions comme ne pas se croiser pendant des semaines. Avant la formation de Swell, j’ai travaillé avec David sur une dizaine de chansons. Certains de ces premiers enregistrements ont été publiés sur Whenever You’re Ready Je pense notamment aux chansons War Comes Down, Word’s Gift, Miss it.
Word’s Gift est ma chanson préférée de cette période. C’est pour cela que je travaillais avec David. Ses chansons m’ont vraiment touché. J’ai également joué de la basse sur certaines chansons. Aucun souvenir précis…
Vers 1989, David et Sean sont devenus plus sérieux quand au fait de faire un disque Il était temps. David a obtenu une platine 8 pistes pour son home studio et enregistrait les pistes de base au 41 Turk St. Puis nous trimbalions la machine au Studio D de Hyde Street et nous transférions les chansons sur un 24 pistes. Nous ajouterions des voix et d’autres pistes et nous faisions les mixs. Le Studio D avait une vieille console Trident B et un enregistreur Otari 24. Il y avait surtout une fantastique collection de micros vintage. Nous avons fait quelques enregistrements de base avec Sean dans ce studio mais David préférait le son de son loft. Il n’y avait aucune limite de temps et son équipement n’avait pas besoin d’être déplacé. Il a obtenu de bien meilleures performances en travaillant seul. Le son de la pièce à la batterie vient du 41. J’étais fais les dubs et le mix au Hyde Street studio.
Pendant ce temps, David et moi avons discuté de toutes les différentes idées qu’il avait pour le groupe. Tout a atterri dans ce premier disque.

C’était facile de travailler avec Swell ?

Ce fut toujours David et moi. Il y a eu quelques séances avec Sean. C’est très facile de travailler avec David. Il est très sympathique. Mon carnet d’adresses a commencé à s’étoffer et j’ai eu de plus en plus de clients. J’ai dû me battre pour trouver le temps de travailler avec David. Lui aussi car il a dû trouver un travail. Je me souviens qu’il a travaillé pour des entreprises audiovisuelles qui organisaient de grands événements.
Nous avons cessé de travailler ensemble une fois que Swell est devenu un vrai groupe et surtout une fois que le groupe a commencé à faire des tournées. Des personnes ont commencé à traîne autour du groupe. J’avais toujours apprécié avoir une relation en tête-à-tête avec David et ce temps était terminé.
J’ai travaillé une dernière fois avec David. Ce fut pour réaliser l’édition de l’album … Well ?. Nous avons mis les chansons en ordre et ajouté la petite intro amusante ainsi que d’autres choses. C’est probablement mon album préféré de Swell.

Quels sont tes meilleurs souvenirs de cet enregistrement ?

Travailler avec David a été une expérience unique. Nous étions amis et j’ai réalisé tous mes premiers travaux avec lui. Plus tard, David a voulu me payer. Ce qui est une démarche noble mais j’ai refusé. J’étais extrêmement fier du travail que nous avions accompli ensemble. Je ne serais jamais devenu un bon ingénieur de l’enregistrement sans cette expérience.
Je me dis que les meilleurs souvenirs sont ses fameuses nuits où nous travaillons en totale liberté dans ce quartier de Tenderloin qui a eu une grande influence sur ce disque. Il s’est infiltré dans ce disque.
Je ne peux pas écouter Swell sans être transporté à cette époque. Je venais de sortir de l’école d’art, complètement fauché, je venais de perdre ma copine et j’essayais de trouver mon chemin dans cette nouvelle carrière. De tout ce chaos, c’est cette musique qui me rappelle que cette époque était au final merveilleuse. Je suis resté dans l’industrie du disque en tant qu’ingénieur du son que quelques années après avoir travaillé avec David Freel. Mais les nuits passées à travailler, l’argent qui manque… Je suis passé à la conception sonore pour le cinéma puis à celle de l’animation 3D. Plus tard, j’ai lancé une entreprise d’animation appelée Lots of Robots Inc.

Comment as-tu trouvé le son de ce disque ?

J’adore le son brut de ces enregistrements. Certains ont fini sur Whenever You’re Ready. Dan, Son of God, une chanson avec laquelle je n’ai pas participé, est l’une de mes préférées. David était un véritable prodige de l’enregistrement à domicile. Sa maison était un studio. David a écrit des chansons selon ses propres termes. Il n’avait pas de patron. C’est la définition même de la bonne écriture : c’est de la musique vraie et honnête. J’écoute toujours Swell et je n’ai pas l’intention de m’arrêter.

Swell - Swell

Swell de Swell est disponible sur le bandcamp officiel du groupe.
L’excellent label bordelais Talitres a publié deux disques de Swell et l’unique disque de Be My Weapon.

Swell

Tracklist : Swell - Swell
  1. Get High
  2. A Town
  3. Sick Half Of A Church
  4. Love You All
  5. Yes And No
  6. Stop
  7. Dan
  8. A Son Of Good
  9. Ready ?
  10. Think About Those Days
  11. Wooden Hippie Nice

English text

Andy Murdock

How did you meet Swell ?

Andy Murdock : I first met David Freel in 1987 before Swell was formed. Tim Adams was a friend at the San Francisco Art Institute where we were both students. He introduced me to David. Tim Adams played music with David Freel and I was just beginning as an audio engineer. I had a student job in the film sound mixing room at the art school and would bring in friends to record after hours. David came by my apartment and we shared recordings we each had made. I had also just met the manager of Hyde Street Studios and had been invited to intern at the recording studio when I graduated that spring.
I later invited David Freel to Hyde Street Studios to work on his songs. I earned studio time by helping out around the studio and I spent it with David. I needed a good project to help learn the studio and David needed a studio and didn’t have much money, so it worked out well for both of us.
We worked on songs he had been composing in his apartment in the Tenderloin. He moved several times during this period and at one point lived over a parking garage. He eventually landed at his big space at 41 Turk Street in San Francisco. It was a big space that had many little rooms that stretched across the block from Market to Turk Street. It was a rough neighborhood.There were drug dealers, their customers and crazy people screaming on the corner, you can hear one of them on Sick Half Of A Church. David recorded him out the window. Sadly the building is now gone making way for luxury condos. History erased.

How easy was this recording process ? How did long it take you ?

We worked together off and on over about four years between 87 and 91, sometimes with many sessions in a row and then I wouldn’t see him for months. Before Swell was formed we worked on maybe ten to fifteen songs. Some of these early recordings would come back to be released on Whenever You’re Ready; War Comes Down, Word’s Gift, Miss it.
I think Word’s Gift was my favorite song from those early recordings. This is why I would work with David, this kind of song. His songs really touched me. I also played bass on a few of these tracks but can’t remember which ones.
Around 1989 David and Sean Kirkpatrick got more serious about making a real album and a real band, it was time. David got a 8-Track deck for his home studio and would record the basic tracks at 41 Turk St and then we’d lug in the machine to Studio D at Hyde Street and transfer the songs to 24 track. We’d add vocals and other tracks and mix. Studio D had an old Trident B Range and an Otari 24 track. Hyde Street also has a fantastic vintage mic collection. We did some basic recording with Sean Kirkpatrick in Studio D which sounded great but David really liked to record on his time in his own space. No time restrictions, no moving equipment back and forth to the studio, I understood. He got much better performances working on his own. The room sound on the drums is all from 41. I was mostly mixing and recording over dubs that we did at Hyde Street.
During this time David and I discussed all the different ideas he had for the band, there were some funny ones thrown around, it landed on Swell which was also to be the name of the album we were working on.

It was easy to work with Swell?

It was always just me and David and a few sessions with Sean Kirkpatrick. David was very easy to work with. He is a very friendly and very easy to be with. As I starting growing as a recording engineer I started gathering more and more clients. I had to fight to find time to work with David. David also had to work at a job periodically while trying to make his music. I recall he worked for audio visual companies putting on big event presentations. Since David was doing most of the work on the Swell album at 41, I would have to wait till it was time to mix to hear what he was doing.
Once Swell became a real band and started performing we stopped working together. Other characters started hanging out around the band. I had always enjoyed a one on one relationship with David. It suddenly got crowded.
The last time I worked with David he brought me the songs for the album ‘…Well? ‘ for editing. We put the songs in order and added the funny little intro and other bits in-between the songs. This is probably my favorite album from Swell. Without a doubt David was my best client to work with. I really looked forward to these sessions. He was a good friend during that time.

What are your best memories of this recording process ?

Working with David was unlike all my other clients. We were friends and I did all the early work with him on my own studio trade time. Later David would pay me some money for my efforts which was really nice because I never asked for it but I really needed it. I was extremely proud of the work we did. I never would have become a good recording engineer without this experience.
I say the best memories were us working in the middle of the night in the Tenderloin and thinking we were making something wonderful, which we were. The neighborhood had a big influence on the tone of the record, in fact it’s leaking into the tracks.
I cannot listen to Swell without being transported back to that time. I was just out of art school, totally broke, I had just lost my girlfriend and trying to find my way in this new career. Out of all that chaos it is this music that reminds me that this time was actually incredibly creative and fruitful. Good Times Bad Times.
I only stayed in the working music recording business as a recording engineer for a few years after I worked with David Freel. Too many late nights and not enough money to get by. I moved on to working in sound design for film and then 3D animation. Later I started an animation business called Lots of Robots Inc.

How did you find the sound of this record ?

My work was mostly on the first album Swell: Swell and later the first recordings we worked on landed on Whenever You’re Ready. I love the raw sound of these recordings. ‘Dan, Son of God,’ a song I had nothing to do with is one of my favorites. David was a true prodigy of home recording, although his home was his own recording studio. David wrote songs on his own terms, he had no boss. This is what good songwriting sounds like, it’s true and honest music. I still listen to Swell and have no plans to stop.

Sean Kirkpatrick

theworldishaunted.com

How did you meet David ?

Sean Kirkpatrick : I placed an ad at Rough Trade records in San Francisco saying: drummer looking for other musicians to form a band with the beauty of the cocteau twins and the balls of killing joke. The bass player, Tim Adams, that David was playing with saw the ad and called me. The three of us then formed a band called 95 pounds of affection. I recently posted a video of a song we made back in 1987 called Tattoo.
Tim Adams played on One song from our first swell record, sick half of a church. But David and I made the first record together just the two of us.

We have got a legend about Swell in France…. David had got a very good job. He left his job for Swell ? It’s true ? And you ?

don’t know if David had a great job but he was doing A/V work for a company and he would work a week at a time I was going to college and trying to do swell at the same time it was difficult. When we made the first record I was living in northern Spain teaching English. I came home for the summer after David came to visit me and we saw the pixies live and that was the turning point. That motivated us to really make a record. When I came home for the summer to help him make swell the first record,
I was still living and working in Spain. I took a lot of records with me back to Spain and went up to Belgium on vacation where I met a booking agent and he really liked the record. I gave him a bunch of records and he distributed to them throughout Europe and started booking a tour for us based on the strength of that record. At the time nobody knew about us.

Monte didn’t play on the first Swell but he did his promotion.. How did you meet him ? Why did he play on Love You All track ?

I first met Monte when I was 18 years old in Palo Alto, a city near San Francisco. We were both in local bands playing post punk alternative stuff. He had a flat where everybody would go and party after shows and we became friends. We played in a band together called Bambara mask which had the bass player from the Sleeprs, an early post punk group that was in my eyes, wat ahead of most bands.
When David and I first made swell I am mediately thought about Monte helping us to promote the record because he was doing promotions for local bands in San Francisco at the time. When the record started doing well we needed a bass player to play live with so we invited Monte to play bass with us and our first show was with Mazzy star. This was also how John Deppman became a member of Swell in the early days. We needed a guitar player to play David’s parts live. And John was a friend of mine that I met when I lived in Santa Barbara briefly right at the time I met David. John came back with me to San Francisco to hang out and he ended up living in 41.
First off, David for some reason and wanted to re-record love you all when we were released swell first record on CD so Monte had to play the bass then. But in my eyes the first version is way better than the second one.

Where were the Psycho-Specific records ? It was a great place ?

Psycho specific records was initially and an old apartment above the parking garage but it became more serious as a label when we release the first record Swell. At that time David was living in a warehouse in a very bad part of town and the address was 41 Turk St. That of course is where swell well and 41 were made. As I said, I came home from Spain to record on the first album swell which David has almost written without me. I helped him rearrange the songs and write some new ones or reshape new ones I should say. We recorded in a huge room in the warehouse at 41. At the time I was really influenced by John Bonham’s drum sound so I wanted a lot of room and uniqueness.

Jon Bonham ? Really ?

Yes John Bonham believe it or not it was a huge influence on me in the early days of Swell. Only because he wrote drum parts that were not typical and I was always interested in playing the not so obvious drum beats to swell songs. I also wanted to make the songs groove a little bit and move as I was also listening to a lot of 1970s soul and funk at the time.

How easy was this first recording process ? How did long it take you ?

The process was really easy. We were both in a good space of time I was feeling very creative and happy to make a record and so it flowed very fast. I remember him writing or rewriting the songs based on the new drum parts and I was impressed especially with get high and stop. The sound of the record is 41 Turk street. Apart from the first version of love you all and sick half of a church which were recorded Hyde street studios.

Who was Cynthia Wells ? And Andre Salinas ?

Cynthia was David’s girlfriend at the time and help him listen to mixes and give him some advice and another ear to hear things. Andre wasn’t involved w Swell other than a friend.

Do you remember the fist Swell tour ? It was a good memory ?

The first swell tour was amazing. We were very lucky at the press like the record so much. I flew over early to do interviews and so those interviews were released and magazines as we were were touring so people would read that and come to the show. Our booking agent in Belgium did a great job for us. We had radio airplay and a lot of press so things went smoothly. It was like a dream come true for me finally playing in Europe with music that I really believed in. That first tour in Europe laid the groundwork for a very successful few years in Europe. On the second tour we had labels approaching us and managers etc. We would sign with normal in Germany before we signed with beggars banquet and American recordings for the rest of the world. That first record was a dream come true really. Music finally became a way to make a living in a poor way of coarse but at least we were doing what we wanted to do. When we first released it, it has so much momentum. Here in America college radio was playing it everywhere and we were constantly getting calls for interviews. It was a great time good timing for us and lots of luck as well as some good songs.

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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