Nelson
Ce quatuor parisien étonne par son style : difficilement cernable. Est-ce du post-punk nostalgique, de l’électro effrité ou du rock minimaliste ? Un peu de tout ça probablement. Les influences sont variées de New Order à Animal Collective. Sur scène on remarque la performance de ces multi-instrumentistes qui tournent comme au jeu des chaises musicales. Peu de mélodies malheureusement, des effets tâchent d’y remédier entre un archet faisant crisser les cordes d’une guitare électrique et un attirail de pédales. Quelques cœurs et harmonies vocales viennent éveiller les instruments : est-ce une sorte de mélodie buccale ? Le batteur joue lui aux ombres chinoises au troisième plan : c’est bien dommage car son rythme est terriblement plus instructif que le reste. Nelson, on doit reconnaître que c’est bien meilleur qu’une brassée de copies françaises imberbes jouant aux Libertines, mais malgrès ces quelques pirouettes, tout le public ne mord pas à l’hameçon.
Sheraff
Changement de plateau, interlude musicale : tout juste le temps pour vous de commander un Côtes du Vantoux au comptoir et nous voilà littéralement propulsés dans le set de Sheraff. Mise en jambe jouissive avec Born in Summer dès le second morceau. Difficile de faire plus défoulant et incendiaire. Le chanteur est un sosie de Ewan McGregor dans Trainspotting. Une folle envie de lui balancer un sot d’eau pour le refroidir un peu, mais rien n’y fait la machine Sheraff est lancée. Premier constat : ce rock band a rapatrié la batterie sur la scène et non au fin fond des Backstages. Et on comprend vite pourquoi. Benjamin et ses baguettes, assis ou/et surtout debout : ça déboiterait la canne de ma grand-mère et ça envoie indéniablement du lourd. Modjo’s Back en fin de set, fait littéralement disjoncter les midinettes du premier rang : rien ne va plus. Une invitée surprise clôtura tout ça : Little. Dur de comprendre comment la chanteuse de pop douce (‘j’veux des violons’) a atterri dans cette bande rock-grunge : toujours est-il que leur reprise Shoes de Tiga passe très bien.
NB : Sheraff n’est pas seulement un groupe de scène, leur nouvel EP s’écoute foutrement bien !
On calme les troupes après ce set déchaîné : les DJs viennent prendre la relève et réjouir le public. Soirée réussie pour Maman Records !