Mina May : Skylarking
Car il s’agit là d’une véritable expérience psychédélique musicale concoctée avec virtuosité par une bande de musiciens qui ont sans aucun doute une furieuse envie de nous emmener aux confins de nous-mêmes. Distillant leur trip mélodique dans nos oreilles et cerveaux déboussolés, et bon sang qui n’aime pas ça ?!
A travers les huit titres de « Skylarking », la formation electro rock joue délibérément la carte de l’expérimentation musicale.
L’EP débute avec une intro aux allures de bande-son d’un road trip retro 50’s, qui collerait bien, pourquoi pas, aux histoires tarantiniennes.
Le voyage se poursuit avec « A Scanner Darkly », un morceau qui a le pouvoir de vous faire perdre pieds, pédales et commandes : rythmique hypnotique, tempo qui s’accélère…puis ralentit pour nous faire littéralement flotter… et repartir de plus belle… loin… très loin… dans un nuage de voix aériennes…. Intense.
« Spit out your evils, son », c’est le « bad trip », hymne entêtant et sombre, un texte noir déclamé dans une atmosphère oppressante où se croisent et s’emmêlent sons électroniques, guitares et voix obsédantes et répétitives…
A l’opposé de ce titre, « 21st century what », c’est le psychédélisme à l’état pur, Pink Floydien, un kaléidoscope multicolore et extatique suivi de « Into your mouth » au titre évocateur pour une musique qui ne l’est pas moins. Orgasmique, tout simplement.
Discographie
Mina MayAvant dernier morceau de cet EP, « Heavenly Priorities » nous entraîne lui aussi dans des contrées troublantes pour une cérémonie étrange, tribale, enveloppée et portée par une voix fantasmagorique. Et pour clore cet EP tout en douceur « End Title », une jolie boîte musicale nous aidant à refaire surface après ces expérimentations délirantes et délirées.
Mais qui sont les hallucinés Mina May ? Le groupe s’est créé en 2000 à Toulon et on leur doit déjà un premier album sorti en 2008. Un exil au Québec… pour une bouffée d’air mélodique. Retour inspiré.
Aujourd’hui signés sur le jeune label de rock parisien Silverstation Records (à qui l’on doit également la découverte d’un autre groupe intéressant, Wendy Code).
Mina May ne cache pas ses influences : Syd Barrett notamment, Can, Bowie, Pavement, Pixies, Television, on pourrait également les rapprocher des My Bloody Valentine et beaucoup, beaucoup d’autres. Il suffit d’aller faire un tour sur leur Myspace pour s’en rendre compte.
Il s’agit certes d’un lourd héritage, mais pas d’inquiétude, la pilule passe bien, divinement bien.
(EP en écoute intégrale sur Deezer)