Depuis la remise en route du groupe en 2003 avec la parution du divin The Hungry Saw, les Tindersticks n’ont eu de cesse de donner tort à ceux qui les affublèrent du sobriquet de « Nick Cave du pauvre » dans les années 1990.
Heureux hasard du calendrier, les Tindersticks sortent The Waiting Room le même jour que Night Thoughts de Suede. Si tout oppose ces deux groupes anglais, il faut noter que Brett Anderson et Stuart Staples bénéficient tous deux d’une nouvelle jeunesse engendrée par une mise au repos forcée de leur groupe respectif.
En 2002, qui pouvait penser que Suede publierait un de ses meilleurs disques avec Bloodsports en 2013?
En 2001, qui pouvait croire que les Tindersticks en auraient sous la pédale pour sortir un disque du calibre de Curtains en 2016?
Dans une interview, Joe Strummer expliquait de manière très explicite l’importance vitale d’avoir un bon batteur pour un groupe de rock. Si le batteur sait tout jouer, c’est dans la poche disait ce bon vieux Joe. Stuart Staples a écouté cette règle élémentaire en reconstituant ses Tindersticks. Pour palier le départ d’Alistair Macaulay, le nouveau conseiller général de la Creuse a réussi à attirer dans ses filets Earl Harvin (The The, Air et Seal!). Avec Macaulay, c’était parfait, avec Harvin, c’est de la came divine.
The Waiting Room est l’antichambre des enfers et Staples va nous faire franchir le Styx. Sur Were We Once Lovers? et surtout Help Yourself, les Tindersticks sonnent comme des jazzmen damnés qui jouent comme jamais. Oui comme jamais… Ces deux morceaux arrivent à éclipser les moments de bravoure de The Something Rain (Show Me Everything en tête évidemment). On remerciera au passage les arrangements de Julian Siegel.
Were We Once Lovers ? – Tindersticks
Nous embarquant sur une frêle coquille de noix (Follow Me qui ouvre l’album est une reprise d’un morceau de Bronislau Kaper présent sur la bande originale du film Les Révoltés du Bounty), les Tindersticks nous font passer par tous les états. On se régalera avec les morceaux classiques (Like Only Lovers Can) comme sur les duos (Hey Lucinda avec feu Lhasa et We Are Dreamers avec Jehnny Beth des Savages).
Tindersticks – Hey Lucinda
The Waiting Room est un projet gargantuesque car il a nécessité quatre ans de travail. Les Creusois d’adoption n’ont pas été les seuls à travailler puisque ce disque allie musique et cinéma. Chaque chanson est accompagnée d’un court-métrage tourné par un réalisateur différent. On compte dans les rangs des heureux élus Claire Denis (quelle surprise !), Richard Dumas (qui a aussi réalisé la pochette du disque), Christophe Girardet, Gregorio Graziosi, Rosie Pedlow & Joe King, Gabriel Sanna et Pierre Vinou. Certains concerts risquent donc d’être fantastiques.
Mais les images ne font pas oublier la musique. Et surtout les chansons de ce disque. Moins suave qu’à son accoutumée, la musique des Tindersticks gagne ici en légèreté et noblesse.
Grand cru donc. Très grand cru !
The waiting room des Tindersticks sera publié le 22 janvier 2016 via City Slang.
Les Tindersticks seront en concert les :
- 11/02/16 : Clermont-Ferrand (ciné-concert au festival du court-métrage)
- 24/02/16 : Dijon (Grand Théâtre)
- 25/02/16 : Annemasse (Château Rouge)
- 26/02/16 : Reims (La Cartonnerie)
- 27/02/16 : Arras (Théâtre d’Arras)
- 02/03/16 : Rouen (Le 106)
- 03/03/16 : Bordeaux (Le Rocher de Palmer)
- 04/03/16 : Tarbes (Le Parvis)
- 05/03/16 : Nîmes (Paloma)
- 19-20-21/04/16 : Paris (ciné-concert aux Théâtre Des Bouffes du Nord)
A l’occasion de la sortie de son nouvel album, le groupe vous invite à découvrir pour la première fois au cinéma le film collaboratif The Waiting Room Film Project au cinéma Étoile Lilas. Plus de détails par ici.
- Follow Me
- Second Chance Man
- Were We Once Lovers?
- Help Yourself
- Hey Lucinda
- This Fear Of Emptiness
- How He Entered
- The Waiting Room
- Planting Holes
- We Are Dreamers!
- Like Only Lovers Can