Holy Oysters
Une chose est sure, chez SK*, Holy Oysters, on ne s’en lasse pas. Ils nous l’ont encore prouvé avec ce live. Après La Maison Sage et le Point Éphémère, ils ont su embarquer le public du Palais de Tokyo avec une facilité déroutante, et surtout, ils ont été meilleurs que jamais, avec un son net, efficace et carré, mais sur lequel on ne peut s’empêcher de se déhancher.
Une musique plus mature, de jolies surprises et de nouveaux morceaux, il y avait ce soir de quoi être totalement comblé à la vue de ce show. Il est vrai que si le système son de la scène du YOYO n’a rien à envier à celui des plus grandes salles de concerts de Paris, les musiciens qui en occupaient l’espace ont su en faire ce qu’il fallait. Alors oui, concernant Holy Oysters, voici un discours dithyrambique, mais pour l’instant, ils ne sont juste jamais décevants, et qu’on aime ou non leur style musical, le groove est toujours bien présent.
Ils viennent de sortir ce sympathique clip que je vous invite à regarder, mais de mon coté j’attends surtout un prochain EP, car les pépites qu’ils balancent en live manquent sensiblement à mes playlists !
Holy Oysters – Oh
Pete Doherty
Après cette belle entrée en matière colorée et psyché, arrive celui que tout le monde attend : Peter Doherty venu défendre son album solo sorti en décembre dernier, Hamburg Demonstrations
Bon, il faut le dire, si ce cher Pete a pris un petit coup de vieux, il affole toujours autant les foules, et a d’ailleurs tellement eu l’habitude de ne pas se pointer à ses propres concerts que lorsqu’il arrive, pile à l’heure, verre à la main et œil vitreux sous son chapeau et son gros manteau, on n’en croit pas nos yeux.
Entouré de très bons musiciens, allant des guitares électriques au violon en passant par l’harmonica et le piano, les sons sont agréables, et le show est sympa. Tout le monde passe un bon moment, en somme, mais justement pour ce qu’on en attend, sympa n’est pas suffisant. S’il tombe le manteau au profit d’une veste fleurie ouverte sur son torse nu, qu’il transpire pas mal et titube quelque peu, le capitaine nous emmène plutôt sur les eaux tranquilles de la variété que dans les bas fonds troubles du rock and roll.
C’est un Doherty qui semble repenti. Plus mature, rangé, c’est sûr, ce n’est certes pas un mal lorsqu’on veut faire quelque chose de vraiment musical. Mais pour autant, difficile de s’empêcher de penser « elle est où la folie qu’on lui connait, ce côté Jim Morrison des temps modernes, ce charisme inégalé ? » Alors oui, il hurle moins, il tombe moins, ça fait du bien, et puis au moins il vient. Mais ça manque un peu de piment et de rebondissements, il faut l’avouer. Enfin du moins, ça en a manqué, jusqu’à ce qu’on arrive à la fin, lorsqu’il entame les premières notes de Fuck Forever, et là, c’est la métamorphose.
La foule entre en délire, et lui aussi, il se roule par terre avec son guitariste, puis jette tour à tour sa guitare et chacun de ses musiciens dans le public, avant d’y plonger lui-même (suivi d’une armée de vigiles). Devant ce final assez incroyable, je m’en veux de m’être fourvoyée. Non Pete n’a pas changé, il a juste évolué. Il est capable aujourd’hui d’offrir à son public un live maîtrisé, de la douceur à l’anarchie, du dandy romantique au rockeur débraillé à la voix éraillé. Bien joué.
Babyshambles – Fuck Forever
Peter Doherty - Hamburg Demonstrations