Une fois encore cette année, SK* a investi le classique festival parisien de fin de saison. En effet, pour terminer l'été en beauté et opérer une transition entre le soleil des congés estivaux et la grisaille citadine de retour au bureau à coup de bons riffs et de pogos, Rock en Seine c'est pile ce qu'il faut.

Pour changer un peu de l’habituel live report’ jour par jour, et parce-que même avec une endurance à toute épreuve on ne peut jamais tout voir, SK* a décidé de faire un focus des chouettes concerts qu’on a pu voir dans chaque style musical, aussi bien du côté des découvertes que des grands classiques !

Les découvertes

Hip-Hop / Rap

Coup de coeur du week-end côté rap, sans nul doute Roméo Elvis (x Le Motel) ! Le belge a une vraie prestance et embarque son public à tous les coups : de la séquence émotion lors du joli featuring avec sa petite soeur Angèle sur J’ai vu, aux intenses pogos de fin sur Bruxelles arrive, en passant par des délires acrobatiques avec sa mascotte croco, il était déchaîné et la foule suivait. Et puis il faut dire ce qui est, malgré les lyrics les plus explicit, c’était presque poétique.

Roméo Elvis – Bruxelles Arrive (ft. Caballero)

Dans un autre style, le crew des rappeurs rennais de Columbine dont le nom est sur toutes les lèvres cette année a su se démarquer également avec un live second degré très bien assumé face à un public survolté qui connaissait par coeur et entonnait en choeur les titres phares du collectif. Seul bémol pour ce concert des enfants terribles, l’absence d’un personnage, et pas des moindres, le controversé Lorenzo qui était à Lyon en ce samedi soir, et dont la signature baveuse manquait clairement au tableau.

Pop / Rock

Dans le genre toutes guitares dehors, si Rendez-Vous, Lysistrata et Ulrika Spacek se sont particulièrement défendus chacun dans un univers bien marqué, les ambiances respectives des concerts de Thérapie Taxi sur la scène Industrie (même à 15h !) et de Fuzzy Vox sur la scène Firestone (PJ Harvey, qui jouait en même temps n’avait qu’à bien se tenir) valaient vraiment le détour. Rhum ambré et soleil tapant sur beats électroniques pour les premiers, jungle humaine et crowdsurfing aiguisé pour les deuxièmes, voici une scène émergente qui sait se défendre, sensations garanties !

Thérapie Taxi – Adéna

Electro

À la croisée de tous les chemins, le son vaporeux de l’inclassable FKJ est toujours aussi efficace, et file des frissons en plein après-midi, un peu avant que les très bons DBFC fassent un sans faute à la scène de la Cascade, même si leur musique aux lourds beats dansants aurait sûrement mérité un horaire légèrement plus tardif que ce pour complètement apprécier. La pop électronique en VF de Peter Peter s’est également avérée bien sympathique et plus rock en live que les titres n’y paraissent, à l’image finalement des mecs en noir, en synthé et en guitares qui se cachent derrière le fameux Loving Game.

DBFC – Disco Coco

Les têtes d’affiche

Dans les mastodontes qu’on ne présente plus, le rock d’un Franz Ferdinand, toujours bon mais peu surprenant, a suivi le premier jour celui des très énervés At The Drive In sur la Grande Scène. Un peu plus posés, cachés derrière un Bosquet, les Allah-Las ont fait rêver leur public à coup de jolies envolées, pour un vendredi soir tout en guitares.

Le samedi, le concert de Girls in Hawaii fut un peu décevant avec quelques problèmes de son et un démarrage un peu lent, même si leur très beau final sur Rorschach nous a fait oublier toutes leurs difficultés. Mention spéciale également pour I’m not dead, ma préférée, toujours un régal en live.

Girls in Hawaii – Rorschach

Le moment le plus beau et le plus émouvant du week-end fut sans nul doute le magnifique live d’Her et l’hommage à Simon devant un public uni et soudé pour ce premier concert sans lui. Entré sur scène dans un silence majestueux, Victor mène le live de front, et semble plus déterminé que jamais. L’émotion est palpable lorsque la foule entonne avec lui le refrain de Five Minutes, un concert puissant du début à la fin, surtout lorsque que l’artiste entame la reprise d’A Change Is Gonna Come et la dédie à son acolyte musical de toujours. Magique.

Her – Five Minutes

Le festival se termine en beauté avec un dernier jour particulièrement énervé, comme l’annoncent les pogos à outrance sur Denzel Curry dès le milieu d’après-midi. La foule est devenue totalement incontrôlable, à son image d’ailleurs, lorsqu’il entame son fameux Ultimate.

Si l’on fait une pause un peu plus chill avec le tout de même bien zinzin Mac Demarco, c’est pour reprendre de plus belle avec les padres de Cypress Hill, qui séparent le public en deux pour une escalade de « FUCK THIS SIDE ! » scandés de l’un à l’autre, avant de nous réconcilier tous pour le Jump Around de l’unité.

L’unité, c’est également ce qu’ont prôné les The XX, en clôture du festival, lors d’un majestueux concert évolutif, de leur fameuse Intro suivie de Crystalised, à leur final sur Angels, en passant par Say Something Loving et toutes les explosions d’amour, de beats, et lumières possibles.

Il faut d’ailleurs souligner l’élégance, la douceur et l’aura incroyable de Romy et Oliver et le génie de leur acolyte Jamie, qui nous ont emportés juste comme il fallait avant de rentrer lessivés après trois jours forts en sons, et en émotions !

The XX – I dare you

Photographe : Antony Chardon

Date : 25 – 26 – 27 aout 2017

Batteuse et passionnée de musique depuis toujours, constamment à la recherche de nouvelles pépites. Un penchant particulier pour les sonorités rocks /indies /psychés et autre dreampop électronique et bizarroïde.

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