Catastrophe a publié récemment l’ouvrage La nuit est encore jeune (Éditions Pauvert), véritable profession de foi volontaire et philosophique : « Le réel n’est pas un musée, et nous ne voulons pas nous satisfaire de toucher le monde avec les yeux. Nous voulons le prendre à bras-le-corps et nous salir les mains ».
En allant voir ce collectif inspiré et inspirant, vous ne vous salirez pas les oreilles. Faîtes comme-eux, prenez-vous en main.
D’où vient ce nom Catastrophe ?
Une hallucination consiste à voir des objets physiquement absents, à entendre des voix sans que personne ne parle — et ce que nous cherchons à faire, avec Catastrophe, c’est en effet à réveiller l’invisible, ou bien le visible qu’on ne voit plus, à faire voir ou entendre ou sentir autrement, et quelle joie c’est quand, en sortant de scène, on croise des gens un peu groggy qui nous disent avoir envie, pour poursuivre la soirée, d’aller marcher dans les rues, de dériver, et de se laisser pénétrer par toutes les choses qu’ils ne prennent pas le temps de voir habituellement, toutes les visions que d’ordinaire ils évacuent. Que la musique puisse procurer des sensations/envies de ce type, c’est notre pari.
Discographie
CatastropheCatastrophe – Jusqu’à Noël
Comment avez-vous rencontré Bertrand Burgalat ?
On s’est rencontrés il y a quelques années au cours d’une émission de radio absconse, dont le descriptif était « l’émission très légèrement intelligente ». Le courant, comme disent les électriciens, est tout de suite passé. Nous avions, et avons toujours, une grande admiration pour Bertrand, pour sa grâce et son intégrité en tant que musicien, ses audaces et sa persévérance en tant que producteur, son humour en tant qu’homme. Il nous a beaucoup apporté depuis qu’on le connaît, des occasions de faire des choses, mais aussi des conseils, des références d’une autre génération, des blagues, et tout ça avec cette générosité pudique qui le caractérise et qui semble si rare aujourd’hui.
Pourquoi l’avoir appelé la nuit est encore jeune ?
Le titre de notre disque est le même que celui d’un essai parallèle, paru aux éditions Pauvert en septembre. Les deux objets se répondent, restituant chacun la traversée d’une nuit par de jeunes humains. Pour le disque — qui a intégralement été composé la nuit —cela va de 10h du soir à 10h du matin, un morceau de musique pour chaque heure de la nuit. A minuit, tu croyais tout perdu. A 2h du matin, j’ai retenu mon souffle au dessus du vide. A 5h, vous vous écrouliez en pleine danse. A 10h, on était quelqu’un d’autre.
Vous vous sentez comment quelques semaines avant sa sortie ?
Aussi excités qu’en 1999, quand nous attendions l’an 2000.
Catastrophe - L'amour tout nu
Le Top 5 du MaMA
1) L’artiste que vous voulez absolument voir au MaMA cette année ?
Inüit. Leur set est incroyablement calibré. C’est au millimètre.
2) L’artiste dont vous n’avez pas écouté la musique mais que voulez voir ?
Sans doute l’artiste anglais Chelou dont le nom nous donne envie d’en savoir plus.
3) L’artiste du MaMA avec qui vous iriez bien boire un verre ?
L’artiste anglais Chelou, dont le nom de scène n’en finit pas de nous intriguer.
4) Votre salle préférée du MaMA ?
Le théâtre du lycée Jacques Decour – où nous aurons la chance de jouer. Il est tout en bois, et disposerait, la légende le dit, d’un plateau tournant.
5) L’artiste avec qui vous partageriez la scène du MaMA ?
Nous ferons les chœurs de Bertrand Burgalat lors de son set. C’est très agréable à faire. Ça nous régénère.
La nuit est encore jeune de Catastrophe sera publié au mois de janvier 2018 chez Tricatel.
Catastrophe sera en concert le 19 octobre 2017 au lycée Jacques Decour (22h15 – 22h35) dans le cadre du MaMA festival.
Catastrophe sera en concert aussi à La Maison de la Poésie (Paris) le 27 novembre 2017.
Plus d’informations sur Catastrophe : lacatastrophe.fr