D’où vient ce nom de Poussin ?
Cyril Douay : Nous cherchions un nom pour le groupe, beaucoup de pistes ont été évoquées, mais Poussin a vraiment fait l’unanimité ! D’abord parce que ça nous a fait marrer de nous appeler Poussin, ensuite je vivais la formation de ce groupe comme une sorte d’éclosion, une renaissance pour quelqu’un qui écrit des chansons depuis l’adolescence et qui n’a jamais osé les chanter lui-même. Dans mon groupe précédent, The Chase, c’était Sophie qui chantait mes textes. Là, j’avais envie d’être en première ligne, pour ne plus avoir la frustration de ne pas chanter mes mots et d’y mettre la bonne intention, car toutes les chansons sont au départ très personnelles et parlent souvent de ma vie intérieure. Ensuite Poussin est un nom qui se retient facilement, on aime ou on n’aime pas, mais on s’en souvient. Enfin, avec un nom en français, nous avons la possibilité de chanter en français si un jour on le souhaite.
Poussin – Coma
Et ce titre, Comma ? D’où vient ce nom ?
Nous avions écrit Coma, une des chansons de l’EP qui est un monologue adressé à quelqu’un qui est dans une forme de voyage intérieur, coupé du monde. On a longtemps hésité entre « coma » et « comma » (« virgule » en anglais) qui était moins évident, même si lui trouvait une signification dans le texte en cherchant bien.. Finalement nous avons choisi « Coma » pour la chanson et nous avons gardé « Comma » pour le titre de l’EP, car ça lui allait bien. Un EP est une forme de ponctuation dans le chemin d’un groupe. Nous allons commencer à réécrire des chansons pour préparer la suite, faire évoluer notre musique, ce deuxième EP est donc de fait la fin d’une période, mais pas un point final. Une virgule qui nous amène vers la suite.
Il s’agit de votre deuxième EP… Quelles sont, pour vous, les différences entre vos deux EPs ?
Le premier EP que nous avons sorti en 2015 a été enregistré en trois jours et mixé très vite. Quasiment tout a été fait en live, sans retouches, ou très peu. Nous avions envie de travailler comme ça pour que cet EP reflète au mieux ce qu’était Poussin en live. Pour Comma, nous n’avons pas du tout travaillé de la même façon. On a pris notre temps, fonctionné par sessions sur un peu moins de deux ans. David Darmon, chez qui nous avions enregistré le premier disque, nous a proposé de co-produire le deuxième avec nous, ce qui nous a permis de nous poser en studio, de passer plus de temps sur chaque morceau et de prendre le temps entre chaque session pour avoir du recul, retravailler certains arrangements et certaines structures qui ne fonctionnaient pas.
Ce deuxième EP est donc plus abouti, plus réfléchi et plus homogène que le premier, on a su trouver un son d’ensemble, du moins il me semble.
Vous réalisez vous même vos clips. Pourquoi ? D’où viennent ces images ?
Les images font partie de la musique. On essaie d’avoir un univers sonore qui sculpte un paysage. La vidéo va compléter ce paysage, l’illustrer. Dans Poussin, nous n’avons pas de compétences techniques pour faire nos vidéos, mais elles sont une partie de nous, comme notre musique. Elles vont donc naturellement bien ensemble. Pour le clip de The rose & the flames, l’artiste Cahuate Milk nous a proposé de travailler avec nous, et on a évidemment accepté, étant fans de son travail. Pour celui de « Bitch » (sur notre premier Ep) c’est François Revouy qui était à la réalisation. Mais pour ces deux vidéos nous avions l’idée du clip. Mimer le texte dans un cas, utiliser différentes vitesses de tournage dans l’autre. Pour Til the end bites j’avais cette idée de changer de plan à chaque coup de grosse caisse. J’ai passé 9 mois à me filmer un peu partout autour de Montpellier !
Pour la vidéo de Coma, j’ai utilisé des vidéos d’un voyage à New York. Je fais des vidéos partout, souvent au téléphone, en me disant que je m’en servirai certainement un jour.
Poussin – The rose and the flames
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour cet EP ?
Nous écoutons tous des musiques différentes, mais nous nous retrouvons sur Grizzly Bear ou Fleet Foxes, en passant par Pink Floyd. Je suis pour ma part un grand fan des Smiths, Morrissey m’a donné envie de chanter lorsque j’étais adolescent. Il y a quelques mois, un ami qui voulait sortir un album hommage aux Smiths (Les Smiths, a french tribute sorti le 13 octobre dernier) nous a proposé de reprendre This charming man. On a accepté et on a essayé de tourner le morceau à notre sauce.
Pour les textes, ce sont souvent des épisodes de la vie qui m’inspirent. Un ami qui ne va pas bien, une histoire d’amour, une séparation, un vide.
Quelle est l’histoire de The rose and the flames ?
The rose & the flames est l’image de la passion, celle qui a tendance à s’étioler au fil du temps, que l’on regarde filer inexorablement et que l’on recherche pourtant. Que ce soit dans un couple, ou dans un groupe comme le notre, on a besoin de cette passion. De garder le plaisir au centre du truc. Sinon les contraintes prennent le pas sur tout le reste et on se perd. La solution est de garder un terrain commun, de prendre du recul et de communiquer. Quand on ne parle plus on devient des étrangers, on n’avance plus ensemble.
Si tu devais définir ce disque avec un seul mot… Lequel choisirais-tu ?
Les 5 chansons de Comma sont un peu des lettres envoyées à 5 personnes. Des monologues. Dans les textes il y a vraiment cette dimension de solitude, de manque, de malaise existentiel et de recherche de l’autre et de soi, d’une forme de communication et d’expression. Ce sont des passages d’un état à l’autre, du moins bien au mieux. Dans la musique il y a beaucoup de climats, d’images, de voyage. Si nous devions tout résumer en un seul mot, je garderais le titre de l’EP, Comma, car ça résume bien tout ça.
Comma de Poussin sera publié le 25 novembre 2017.
Retrouvez l’actualité du groupe sur son site Internet et Facebook.
Poussin - Comma
- The rose and the flames
- Wish I could
- Coma
- This charming man
- Til the end bites