Et en 2018, Adrienne Pauly a donc trouvé la bonne voie et nous avons retrouvé sa voix qui nous a tant fait danser il y a dix ans. Grâce à Gaby Concato, Pauly met donc fin à cette arlésienne du deuxième album. A vos Amours déboule donc sans prévenir dans notre morne hiver. Et il en devient notre source de vitamines. Avec La conne ou Chanson d’amour, Adrienne Pauly reprend là où elle en était et nous fait revenir en 2006 tout en nous faisant danser en 2018.
Comment as-tu rencontré Gaby Concato ? Il a joué un grand rôle dans la conception du disque ?
Adrienne Pauly : Je l’ai rencontré il y a trois ans et demi dans le studio de Jean-Claude Ghrenassia . J’étais avec Jean-Claude et Norman Langolff et il est arrivé. J’ai fait mon disque avec ces trois personnes. J’avais rencontré Norman et Gaby à travers un disque qu’ils avaient fait.
Lequel ?
Norman Gaby. C’est un disque qui est sorti il y une dizaine d’années. Je l’avais rayé et je l’avais racheté. On les a comparés à Vian mais je ne suis pas tout à fait d’accord. Ils avaient leur truc.
Cette rencontre fut un coup de foudre musical ?
Ce fut d’abord une rencontre amicale. Après on s’est mis au travail. On a appris à se connaître. Et surtout j’arrivais avec un gros bagage.
J’ai lu que tu avais 150 chansons en stock.
Oui. Sans compter les choses que j’avais enregistrées sur mon dictaphone. Je suis très heureuse de sortir ce disque. Quelle libération ! Et ce n’est qu’un disque.
Tu es entrée facilement dans ce disque ?
Oui. L’enregistrement a pris trois semaines. Une fois que tu as commencé, les choses vont vite. Le disque a été enregistré il y a dix mois. On a enregistré, arrêté. La gestation a duré un an et demi. Après l’enregistrement a été très rapide. Quand tu as les chansons, tu connais les arrangements et que tu as de bons musiciens. On a enregistré en live.
Chez qui ?
Dans le studio de Fred Jaillard.
Tu as quitté Warner et tu as auto-produit ce disque. Quelles sensations te donnent ce statut d’autoproduction ?
Quelle bêtise de ma part. Ce fut une galère pour faire un nouveau disque. Ils ne pouvaient plus m’aider. J’ai dû partir.
Ce fut une libération ?
Oui. J’avais vu un psy à un moment de ma vie. Et je l’ai rappelé quand j’ai quitté Warner. Il m’avait dit de tenter la rupture. Les maisons de disques c’est formidable. Quand tout va bien… Aujourd’hui, j’ai réussi à sortir ce disque et je suis très heureuse.
« Ce disque est une remise à flots. »
Et tu es sortie facilement de l’enregistrement de ce disque ?
Ah oui. Quand c’est fini, c’est fini. Là je suis pressée d’aller jouer mes chansons sur scène. Je veux les donner aux gens. J’avais tellement de chansons… Et j’en ai plein d’autres. Ce disque est une remise à flots. C’était devenu une blague, le fameux deuxième album. On dit toujours que c’est compliqué. Je confirme, il m’aura fallu 9 ans. Je prenais trop ça au cœur. Je ne voulais pas raconter de bêtises. Je me suis juste un peu emmêlée les pinceaux.
Quel rapport entretiens-tu avec la scène ?
Ce n’est pas un truc normal de monter sur scène. Pourquoi faire ça ? C’est un peu narcissique. Au début, j’ai un peu peur et après je suis heureuse. Tous les concerts sont différents. Parfois, tu sens que le courant passe très bien. Tu échanges avec le public.
Quel est ton meilleur souvenir de scène de la tournée de ton premier album ?
Comme ça tout de suite, ça ne me vient pas. J’adore les moments qui sont fluides.
Et ton meilleur souvenir de l’enregistrement ?
Quand l’enregistrement s’est terminé. Je voulais sortir ce disque mais je n’y arrivais pas. J’avais enregistré plein de disques dans ma tête. Il fallait réunir les bonnes personnes.
Et sur ces onze dernières années, quels sont les disques qui t’ont marqué ?
Comme tout le monde, j’ai adoré Amy Winehouse. Sa carrière a été fulgurante. J’aime beaucoup Metronomy. Et Mac DeMarco et Baxter Dury. Pour les Français… J’aime Laura Cahen, son univers sombre et sa poésie. Et toi ?
Sufjan Stevens. Et surtout j’ai découvert Michael Head, le leader des Pale Fountains et de Shack.
Je ne connais pas du tout. Tu peux m’écrire son nom sur un morceau de papier ? Et j’ai aimé les Black Keys.
Et il faut que tu écoutes Michael Head !
Ah oui super !
Et ce retour médiatique ?
J’avais peur de prendre un four. Tout ce temps pour ça. J’ai eu des bons retours. La presse est sympathique. C’est cool, ça fout la pêche.
Et comment as-tu inventé le mot L’excusemoihiste ?
Cela vient sûrement de la chanson de Gainsbourg, L’Aquoiboniste. Et cette fille qui s’excuse tout le temps. Cela a du m’arriver. Je me suis dit que cela ferait un bon personnage. Elle préfère se barrer que d’affronter des situations. Sauf à la main.
Et comment on se retrouve avec Catherine Laborde dans un clip ?
Car j’ai envie de trucs simples. Comme la météo. Elle est sympa. Je l’ai rencontré via des amis. Je me suis dit qu’elle ferait super bien la pom-pom girl.
Adrienne Pauly – L’excusemoihiste
Et qui a tourné le clip ?
C’est Virginie Sauveur qui l’a réalisé. J’ai trop parlé en réunion et elle a dit qu’elle a allait m’abandonner sur une aire d’autoroute. Et voilà ! On a trouvé l’idée du clip comme ça. Elle a tourné Engrenages pour Canal +. Et elle avait fait un film avec Sarah Forestier. Il s’agit de son premier clip.
Adrienne Pauly - A vos amours
- Tout l'monde s'éclate
- J'veux tout; j'veux rien
- L'excusemoihiste
- La conne
- Chanson d'amour
- C'est toujours
- Comme un truc qui déconne
- Les amours passionnelles
- La bête qui est en moi
- Juste un moment
A vos amours d’Adrienne Pauly est disponible chez Choï Music.
Adrienne Pauly sera en concert dans toute La France et notamment le 19 mars 2018 à La Maroquinerie (Paris).