Liquid Architecture
Ce qui est flagrant chez Liquid Architecture c’est que le groupe repose sur la prestation de la chanteuse. La demoiselle a beau être entourée de quatre musiciens (guitare, basse, batterie et clavier) aucun ne semble aspirer à être mis en avant – dans ce groupe tout du moins. La chanteuse, pour s’assurer sa position centrale, porte une tunique scintillante arborant un cœur et des sabres – serait-elle fan de Cœur de Pirate ? En tous cas, elle se déhanche, danse de manière suggestive et balance ses paroles pas très recherchées (Give me Something, Come and Get me Now) à la foule. Certains de mes collègues apprécient sa voix, mais la verraient plutôt chanter du jazz ou du Liane Foly.
Cymbals Eat Guitar
Les Américains de Cymbals Eat Guitar viennent secouer la salle avec une intro décapante, suivie d’un passage des plus doux, le calme avant la tempête : les cris du chanteur sur ‘And the Hazy Sea‘ font sursauter le public et les solos de guitare, quelque peu expérimentaux, déconcertent. Malgré tout, les musiciens sont bons : la section rythmique est bien présente (et le bassiste joue aux doigts). Toutefois, ce rock conceptuel aux excellents breaks de batterie semble viser pour impressionner. Du post-punk, on tombe dans du Bryan Adams en passant par de la folk, ils gagneraient sûrement à se recentrer. En attendant, leur set très créatif m’a plu.
The Antlers
Peter Silberman, qui était parti s’isoler pour panser sa peine, revient lécher ses plaies entouré de deux musiciens pour l’aider à canaliser ses émotions. Ils sont venus de loin écouter The Antlers nous conter l’histoire d’un homme qui a perdu sa chère et tendre dans un long combat contre le cancer – certains ont déjà le t-shirt, d’autres repartent avec le vinyle. Les outros se transforment en intro, tout se fond dans une immense complainte qui s’étale et transcende le public. Pour ma part, même si certaines chansons étaient intéressantes, je n’ai pas été touchée par la grâce de sa mélopée. Pourquoi ce qui est beau devrait être triste ? Attention : à ne pas écouter trop proche de la période de Noël si personnalité bipolaire !
Photographe : Laurent