Comment êtes-vous arrivés chez Vietnam (O, Chevalrex) ? Vous étiez signés chez Bella Union pour votre premier album…
Nicolas : Comment dire. On est resté assez éloigné de Bella Union pendant ces cinq ans. Et la proposition qu’ils nous ont faite ne nous convenait pas trop. Du coup, on a préféré partir. On a avait rencontré Frank (ndlr: Frank Annese, boss du label Vietnam) sur la réalisation des clips du premier album… On a pensé naturellement à lui quand on a cherché un label. Les labels qui pouvaient nous convenir sont assez peu nombreux en France. C’est soit de tout petits labels, soit de grosses majors.
Discographie
Concrete KnivesConcrete Knives – The Lights
Est-ce que Frank a joué un rôle dans l’élaboration de ce disque ?
Morgane : On a eu carte blanche. Et puis le disque était quasiment terminé quand nous avons signé chez Vietnam.
Nicolas : On produit nos disques. On lui a proposé en licence.
Où a-été enregistré ce disque ?
Nicolas : A Carpenters au studio Vega. Il a été co-réalise avec Andreas Pallisgaard qui est un producteur danois. Il a joué dans Pinkunoizu. On l’a mis en ce boite en deux semaines.
Et combien de temps vous a-t-il fallu ?
Nicolas : C’est difficile à dire, on s’est vu tous les ans. Les plannings ont été difficiles à faire. On en a eu assez de notre première tournée et on a pris de la distance et du temps pour nous. La tournée s’est arrêtée en 2013 et on a commencé à travailler sur le disque à l’automne 2016. On a donc mis 3 ans en se voyant à peu près tous les 6 mois pour mettre les idées en commun.
C’est donc une écriture commune ?
Morgane : Nicolas arrive avec des choses assez abouties. En fonction du degré d’aboutissement du morceau, un membre du groupe va prendre sa place. Pour les textes, j’essaie avec Guillaume de trouver les mots justes.
Et vous aviez des modèles pour ce deuxième album ? Il y a des choses qui vous ont inspiré ?
Nicolas : J’ai surtout regardé derrière. J’étais assez saturé des sorties pendant ces cinq années. J’ai plutôt regardé dans le rétroviseur et je me suis inspiré des musiques du Moyen-Orient, de l’Afrique.. Et du post punk ! Du dub aussi… Je voulais retrouver l’innocence de Concrete.
Et votre meilleur souvenir de l’enregistrement dans ce disque ?
Nicolas : Il y en a plusieurs… Le premier qui me vient en tête est quand nous avons enregistré On The Pavement, le dernier morceau de l’album.
Tout le monde s’est retrouvé dessus. Il a catalysé toutes les énergies du groupe. Ce morceau est une sorte de rédemption pour nous. Il a fait cesser les luttes et a instauré une sorte de paix entre nous.
Pourquoi emploies-tu le mot de « lutte » ?
Nicolas : On a énormément grandi en cinq ans. Notre vision du monde a changé. Certains sont devenus parents, d’autres ont fait d’autres projets. Il faut trouver la bonne recette pour gérer toutes les personnalités. Il y a du débat dans le groupe. C’est un jeu de tiroirs qui prend du temps.
Vous n’aviez pas de pression particulière concernant ce disque ?
Morgane : Un peu au début… Et on s’est rendu compte que c’était totalement stérile.
Nicolas : Les gens nous disaient sans cesse « Vous n’avez pas peur d’avoir été oubliés ? »
Morgane : On l’a été.
Nicolas : Non. La musique a une empreinte dans la vie des gens… Les gens ne t’oublient pas. Je pense qu’on a eu cette chance avec le groupe de faire partie de la vie de famille de certaines personnes. On s’en rend compte pendant nos concerts. Tu vois le regard des gens. Certains morceaux des Concrete Knives évoquent les années de fac, une rencontre amoureuse. C’est notre plus belle réussite. On sera sûrement oublié.
Morgane : On repart de zéro. Quasiment. C’est agréable de tout recommencer, de croiser de nouvelles personnes.
Nicolas : On avait plusieurs solutions pour ce disque. On ne voulait pas faire le même album et être sincère. On voulait habiter nos chansons de nous-mêmes.
Morgane : En 2013, à la fin de la tournée, on se sentait un peu largué. La musique urbaine prenait de plus en plus de place. Et il y avait nous. Que faire ? On n’allait pas changer pour plaire à tout le monde.
Nicolas : Le public n’est pas dupe. C’est cliché de dire ça. Mais ce qui compte, c’est de mettre tes tripes dans tes morceaux.
Et elles sont faciles à jouer sur scène ces nouvelles chansons ?
Nicolas : Cela a été un peu difficile au début.
Morgane : Il y a beaucoup de mid-tempo. On profitait sur le premier album de morceaux plus rapides… On emballait tout le monde avec ça.
TOP 10
1) Ta chanson préférée d’Idles ?
Nicolas : Divide and Conquer.
2) Le disque que vous attendez le plus ?
Nicolas : J’attendais le Melody Echo Chamber avec impatience. Je ne suis pas déçu. J’ai cru comprendre qu’elle avait traversé un moment difficile. J’étais curieux de voir comment elle allait faire son disque en s’éloignant de Kevin Parker. Le disque est top.
Morgane : Le Melody Echo Chamber aussi.
3) Le disque qui va forcément vous décevoir ?
Nicolas : Il est sorti il y a quelques mois. Le Arcade Fire.
Morgane : Le disque ne m’a pas déçu… Mais j’ai été presque choquée de voir leurs derniers concerts.
Nicolas : Le serpent qui se mord la queue.
4) Le meilleur endroit sur terre pour voir un concert ?
Nicolas : Pas forcément un endroit… Avec un sentiment de proximité et un maximum de perspective.
Morgane : La Maroquinerie ? C’est parfait la Maroquinerie.
Nicolas : Oui c’est parfait la Maroquinerie.
5) Votre bande originale de film préférée ?
Nicolas : L’Été de Kikujiro de Tikano composée par Joe Hisaishi m’a marqué à l’époque. Celle de Baby Driver aussi.
Morgane : Le Grand Bleu de Serra. C’est ma madeleine de Proust car il s’agit de la première bande originale que j’ai écoutée.
6) Votre plaisir honteux en musique ?
Morgane : J’écoute tout.
Nicolas : Britney Spears. Il y a des morceaux géniaux. Notamment Overprotected. Ce morceau est superbe.
Morgane : J’accepte tout.
7) Caen ou Rouen ?
Nicolas : Caen.
8) Oasis ou Blur ?
Morgane : Oasis.
9) Un écrivain qui auraît du enregistrer un disque ?
Morgane : Il y en a plein. Tous ceux de la Beat Generation déjà.
Nicolas : Jack Kerouac.
Morgane : Marguerite Duras. Mais elle l’a fait. Donc son alter égo anglais, Virginia Woolf. Ce serait bien un disque de Virginia Woolf.
10) Si vous deviez créer un festival… Quel nom lui donneriez vous ? Quels groupes programmeriez-vous ?
Morgane : Le Festart !
Nicolas : L’île Fest ! Dr. Dre en tête d’affiche. Avec Henri Dès. Et les Talking Heads !
Concrete Knives - Our Hearts
Our Hearts des Concrete Knives est disponible chez Vietnam / Because.
- Bring The Fire
- The Lights
- Gold Digger
- Our Hearts
- Gone
- Babies
- Tightrope
- Sometimes
- The Quiet Ones
- On The Pavement