L’affaire commençait à sentir franchement le sapin. Le dernier disque des Coral, Distance In Between n’avait guère convaincu la presse, le public et les fans historiques du groupe. Pire, l’avant-dernier disque du groupe était composé de fonds de tiroir. En panne sèche les Coraux ? On pouvait se gratter la tête et de se demander si le bateau n’était pas en train de couler.
Enterrer les Coral, c’était oublier que nos cinq héros viennent de Liverpool. Et on a la peau dure à Liverpool. Michael Head est revenu de l’enfer londonien en perdant les Pale Fountains mais en montant Shack. Ian McCulloch et ses Bunnymen sont toujours debout et partent bientôt en tournée avec de nouvelles chansons. Mieux, les anciens membres des Coral sont toujours debout. Bill Ryder-Jones sort des disques avec le succès qu’on lui connait et vient de se muer brillamment en producteur. Lee Southall, dernier guitariste à avoir quitté le groupe, a publié de jolies escapades musicales et ouvre en ce moment pour Gruff Rhys. Et ce Move Through The Dawn ? Parfait. Après nous avoir fait une Oasis (c’est à dire sortir le titre le plus faible du disque en guise de premier single), les Coral ont gagné par K.O. Les dix morceaux qui suivent le premier single sont beaux à chialer. Le tandem Skelly/Power a retrouvé son adresse passée et a cousu des étoffes musicales que Tom Petty n’auraient pas rechigné à porter.
Entretien avec les deux de Hoylake.
Comment est votre état d’esprit aujourd’hui ?
Discographie
The CoralNick Power : Il est très bon !
James Skelly : Très bien.
Pourquoi avoir appelé ce disque Move Through The Dawn ?
James Skelly : On a choisi ce titre un peu en réaction à notre précédent disque. Je trouve qu’il décrit bien ce que nous avons fait, un peu comme un passage du sombre vers la lumière.
Et cette pochette ?
Nick Power : Hehe nous non plus on ne la comprend pas trop ! On ne voulait pas se prendre la tête avec la pochette. On l’a faite très rapidement. Il y a un côté pastiche qu’on assume complètement. C’est un peu comme si les Beach Boys débarquaient dans les années 80, le truc un peu ridicule.
La photographie utilisée pour la pochette a été faite par Kevin, ton frère ? Si je me souviens bien, il avait réalisé la photographie utilisée pour la pochette de Roots & Echoes ?
Nick Power : On a fait ça avec quelqu’un d’autre dans un studio, comme une photo pour la presse.
Comment s’est passé l’enregistrement ? Les choses se sont passées facilement ?
James Skelly : Oui ! Tout c’est passé très facilement.
Vraiment ? Vous n’avez rencontré aucune difficulté ?
James Skelly : Aucune. On faisait une chanson en une journée et demie. Trois jours pour deux chansons. Je te laisse faire le compte.
The Coral – After The Fair
Vous avez encore travaillé avec Richard Turvey. Pourquoi ?
James Skelly : Il a fait un super boulot sur le disque des Blossoms et Distance In Between. C’est très facile de travailler avec lui. On s’entend parfaitement. Au final faire ce disque a été comme un jeu.
C’est toujours facile d’écrire des chansons ?
Nick Power : Généralement, tu sais comment ça va se passer, comment ça va sonner, quand tu écris.
James Skelly : On avait déjà des mélodies, il fallait travailler sur le rythme, ajouter les paroles. C’est peut-être ça au final qui a été plus difficile, les paroles.
Et pourquoi avoir choisi Sweet Release en guise de premier single ?
James Skelly : On trouvait que c’était une bonne transition avec Distance in Between. C’est probablement la seule qui aurait pu être dessus d’ailleurs. On a fait une tournée avec les Manic Street Preachers. Cette série de concerts a été l’occasion de sortir ce morceau.
Et comment avez-vous trouvé le son de ce disque ? C’est peut-être votre disque le plus pop !
James Skelly : Tout dépend dans ce qui tu mets derrière le mot « pop ». Chacun sa définition. Distance in Between l’est assez au final. C’est pop comme en 1978 ou dans les années 80, genre Fleetwood Mac. Si tu mets ça à côté du nouveau Nicki Minaj ou Christina Alguilera, finalement, c’est plus calme.
Le top 5 des Coral
1) Votre chanson préféré des Blossoms ?
James Skelly : I Can’t Stand It.
2) Votre artiste français préféré ?
Nick Power : Tout le monde doit répondre Serge Gainsbourg. J’aime bien le travail de Jean-Claude Vannier.
James Skelly : On va donc répondre Air.
Nick Power : Oui, c’est un groupe qui fait assez l’unanimité dans le groupe.
3) Votre disque préféré de Michael Head ?
James Skelly : Le disque des Strands mec. C’est son meilleur disque. C’est un classique instantané.
Nick Power : C’est son disque le plus calme.
James Skelly : J’aime la direction qu’il a prise avec ce disque.
4) Votre bande originale de film préférée ?
Nick Power : Taxi Driver.
James Skelly : Once Upon a Time in America.
5) Votre festival de musique préféré ?
James Skelly : Le Skeleton Coast Festival.
The Coral - Move Through The Dawn
Move Through The Dawn de The Coral sera publié le 17 août 2018 chez Ignition / PIAS.
- Eyes Like Pearls
- Reaching Out For A Friend
- Sweet Release
- She's A Runaway
- Strangers In The Hollow
- Love Or Solution
- Eyes Of The Moon
- Undercover Of The Night
- Outside My Window
- Stormbreaker
- After The Fair