Ecouter un disque de Maud Lübeck est toujours une belle rencontre que l’on aime chroniquer. Pour la chronique de Divine (chroniques d’une rencontre), on attendra encore quelques semaines, le temps de remonter de notre plongée en eaux profondes avec les notes de piano et la voix de Maud Lübeck en guise de bulles d’oxygène. Le nouvel album de Maud Lübeck offrira à 2019 un excellent début.
Cerise sur le piano… Le premier clip de ce disque est signé Robi.
Pourquoi avoir appelé ce disque Divine ?
Maud Lübeck : Ce titre m’a paru évident quand j’ai eu la liste des morceaux devant moi. Et parce qu’il y a quelque chose de divin je trouve dans une rencontre amoureuse.
Discographie
Maud LübeckMaud Lübeck – Ne me dis pas
Tu as tout fait sur ce disque, notamment les arrangements. Personne n’est intervenu dans l’enregistrement ?
J’ai effectivement tout fait toute seule chez moi. Comme pour les autres albums. Seuls les voix, les chœurs et les pianos ont été refaits en studio (chez Poptones le studio de Jean-Charles Versari).
Pourquoi ?
C’est mon mode de fonctionnement. Depuis toujours. J’entends les arrangements et je sais maintenant suffisamment bien me servir de l’outil informatique pour restituer ce que j’entends. Et puis j’avance dans une économie où seul ce mode de fonctionnement me permet de faire des disques.
Le son de Divine a évolué au cours de l’enregistrement ? Sa forme était fixée dès le départ ?
Je suis partie du piano-voix. Ce qui est assez inédit pour moi. Cela faisait des années que quelque chose ne m’était pas venu du piano.Au départ, je n’avais pas particulièrement d’idée de la couleur que j’allais donner aux morceaux. J’ai finalement choisi une forme assez épurée mais j’ai du mal à me remémorer les choix. C’était il y a trop longtemps.
Tu as terminé d’enregistrer ce disque il y a longtemps ?
Il y a un an. J’ai eu l’idée en mai 2017. J’ai commencé à l’écrire un mois plus tard en juin, j’ai fini de l’enregistrer chez moi en septembre et le 31 décembre 2017 il était mixé. Terminé.
Il t’a donc fallu deux mois ?
Oui. Je m’étais lancée ce défi. Écrire un album en deux mois. La suite de Toi non plus. Après la rupture, la rencontre amoureuse. L’idée du dyptique me stimulait énormément. J’ai donc commencé par scénariser l’album et par faire le tour des thèmes sur la rencontre que je voulais aborder. Une fois trouvé l’angle d’approche, je me suis mise au piano et tout est venu très rapidement.
Le piano est ton instrument fétiche ?
J’ai commencé le piano quand j’étais adolescente mais je me suis rapidement détachée des partitions de musique classique. J’aimais me perdre dans les mélodies que j’entendais et que j’enregistrais sur un petit enregistreur posé sur mon piano. L’écriture de textes, les chansons sont venues plus tard vers 17, 18 ans, avec la découverte de Gainsbourg. Mais oui, le piano est vraiment mon instrument. Même si je m’en détache parfois pour travailler mes arrangements, me laisser aspirer par mes machines (synthés, ordinateur) je reviens toujours à lui, ne serait ce que pour la scène où je finis toujours par revisiter mes chansons en piano chant.
Tu vas le défendre sur scène ce disque ? Il va être facile à jouer ?
Oui, j’en ai très envie. En solo, piano chant. Avec des créations sonores entre les chansons pour restituer une narration. J’ai maintenant un vrai plaisir à faire de la scène. Après des années empêtrée dans le trac et la timidité!!
Tu as écouté des disques pendant l’enregistrement de Divine ?
Surtout pas !
Et le meilleur souvenir de l’enregistrement de ce disque ?
Comme je l’ai enregistré toute seule chez moi… C’est difficile. Peut-être l’arrivée des morceaux… Ne Me Dis Pas et A Deux. Je me rappelle de l’émotion qui m’a traversée à ce moment là. Les séances en studio aussi avec Maissiat et Edouard Barrow, le mixage avec Jean-Charles ; ces moments où les morceaux gagnent en profondeur, en relief… c’est toujours émouvant.
Comment se sont faites les collaborations de Maissiat et d’Edward Barrow ?
Maissiat et Edward sont des personnes très proches de moi. C’est à elles que je faisais écouter les chansons au fur et à mesure de leur création. Elles ont suivi l’évolution du projet et j’aime particulièrement leurs voix. Leur proposer de faire les chœurs étaient donc une évidence.
Et cette pochette ? Pourquoi avoir choisi ce portrait avec de la fumée ?
Parce que parmi toutes celles prises par Marie Magnin lors de la séance, c’est vraiment celle là qui m’a tapée dans l’oeil et qui a fait l’unanimité.
Et pourquoi mettre un portrait de toi en guise de pochette ?
Je crois que j’avais envie, dans l’idée de défendre le diptyque, de montrer une image nette de moi. En couleur. Une image plus apaisée… en opposition à la pochette en noir et blanc de Toi Non Plus où je suis floue et « agitée ». Et puis c’est bien qu’on me voit!!
TOP 10
Ton album préféré de 2018 ?
Je dirais l’album de Lou, Le seul moment.
L’album que tu attends le plus ?
Le mien !
Ta B.O.F. préférée ?
J’ai un amour particulier pour les musiques de film de François de Roubaix. Elles me ramènent dans les années 70 et me rendent complètement nostalgique.
Ton disque préféré de Gainsbourg ?
Ce fut pendant très longtemps Melody Nelson. Et Manon est ma chanson préférée.
Le meilleur endroit sur terre pour voir un concert ?
J’adore les théâtres.
Le meilleur endroit sur terre pour faire un concert ?
Un théâtre. Mon rêve absolu.. Les Bouffes Du Nord, Châtelet…
Le producteur de tes rêves ?
Travailler avec un producteur ne me fait plus rêver. Je rêves juste d’avoir les moyens de m’offrir des musiciens.
J’aurais adoré pouvoir offrir de vraies cordes à Divine.
Un écrivain qui aurait dû enregistrer un disque ?
J’ai souvent tendance à chercher et trouver des chansons dans mes lectures. En ce moment je lis Pauline Delabroy-Allard . Et je trouve que des extraits de son livre pourraient faire des chansons. Mais j’avais la même sensation juste avant avec Gregoire Bouillier et son dossier M.
Ton plaisir coupable en musique ?
Mon dernier plaisir coupable remonte à très loin. Les Spice Girls.
Si tu pouvais créer un festival… Quel nom lui donnerais-tu ? Qui inviterais-tu ?
Ce serait sans doute un festival de chansons avec des lectures musicales et des propositions alternatives qui sortent des concerts « classiques ». J’y inviterais Lou, Maissiat, Dominique A et les autres…
Divine (chroniques d’une rencontre) de Maud Lübeck sera publié le 18 janvier 2019.
- Divine
- Amoureuse
- A Deux
- L'Autre Part
- Cardiophonie
- Ne Me Dis Pas
- L'Absente
- Coeur
- Dernier Amour